Le « flou » avait pour but de ménager la chèvre et le chou, de justifier l’injustifiable : tant que les exploits des héros restaient dans le crédible on parlait de pouvoirs et si jamais les choses paraissaient trop énormes pour être acceptées dans l’état (ou, à défaut, pouvait heurter des familles très religieuses pour qui la seule « puissance » devait être divine), il suffisait de tout mettre sur le dos de l’hypnotisme. Dans le même ordre d’esprit, le Shadow portait ainsi une cape noire qui, dans certains romans, lui permettait de se fondre dans l’obscurité assez simplement tandis que dans d’autres on parlait d’une aptitude mystique à se rendre invisible. Suivant ce modèle, le personnage initié par Kendell Foster Crossen devait d’abord être nommé le Gray Lama (le « Lama Gris ») et porter une tunique sombre qui lui aurait permis de disparaître dans la nuit.
Mais la vérité c’est que les couvertures peintes des pulps permettaient un éventail de teintes bien plus riches que celles des pages intérieures (en quadrichromie grossière) de la Marvel quelques années plus tard. Qui plus est beaucoup de héros de pulps (le Shadow, le Spider, Black Bat ou encore le Phantom Detective…) portaient des costumes sombres sur leurs couvertures sans le moindre problème. Il semble donc bien plus crédible de penser que chez Frank Munsey on s’aperçu qu’en gris le Lama ressemblait énormément à un Shadow qui aurait troqué son chapeau pour un capuchon. Une ressemblance trop marquée, qui n’aurait pas manqué de provoquer un procès… On oublia donc bien vite le Gray Lama, qui paru finalement sous la forme du Green Lama.
Sans doute que toute ressemblance avec un autre modèle, le Green Hornet (le Frelon Vert) n’est pas totalement accidentelle. Il n’y a pas que l’usage commun du vert. Là où le Frelon est accompagné de son fidèle Kato, Jethro Dumont revient donc aux USA avec un assistant/serviteur qui est en fait lui-même un lama, Tsarong. Et comme il serait sans doute difficile d’expliquer les pouvoirs de Jethro par une simple présence dans un monastère tibétain qui existe réellement (sinon tous les élèves en sortiraient avec les mêmes pouvoirs que le Green Lama), on rajoutera par la suite qu’une bonne partie des aptitudes du héros viennent d’une expérimentation sur les « sels radioactifs ». Car Jethro Dumont n’est pas qu’un mystique, c’est aussi une sorte de super-scientifique qui du coup échappe à toute classification… Ou possibilité de l’imiter. Néanmoins c’est bien une phrase bouddhiste, « Om mani padme hum« , qui sert de déclencheur à ses pouvoirs. Comme dans les romans du Shadow (et comme Moon Knight bien plus tard), le héros vert collectionnait les identités de rechange : Il était non seulement Jethro Dumont et le Green Lama mais il se faisait aussi passer à l’occasion pour l’aventurier Hugh Gilmore ou pour le Docteur Pali, un prêtre bouddhiste. Et, également comme le Shadow, il pouvait compter (sous sa forme littéraire en tout cas) sur tout un réseau d’agents et d’informateurs.
Cependant un pastiche bien plus tardif (God of the Naked Unicorn, écrit en 1976 par Ova Hamlet [1]) donne à Evangl une importance particulière. Dans ce récit qui réunit plusieurs super-héros littéraires (Doc Savage, Tarzan, Sherlock Holmes, The Avenger…) au sein d’une même équipe, le PULP (Personnages Unis de la Ligue des Protecteurs), Jethro Dumont révèle qu’Evangl Stewart n’est qu’une identité parmi tant d’autres pour une seule et même femme « fondamentale » qui a tour à tour utilisé les noms de Jane Porter Clayborne (la Jane de Tarzan), de la princesse Dejah Thoris (la princesse martienne utilisée dans les romans d’Edgar Rice Burroughs liés à John carter) ou encore de Margo Lane (l’alliée du Shadow). Ce qui impliquerait qu’Evangl est polygame (ayant aussi bien épousé Tarzan que Gary Brown et quelques autres personnages) mais aussi le maillon qui unit tous les univers des héros de pulps.
Dans le cas du Green Lama de Prize Comics il y a un changement d’angle qui fait qu’on peut douter que Kendell Foster Crossen ait été, au mieux, autre chose qu’un consultant. Bien que la version pulp n’ait jamais vraiment défini l’étendue des pouvoirs du Green Lama, les premiers épisodes de Prize le représentent surtout comme un bagarreur qui, en cas de besoin, passe une tunique verte de moine (avec des petite doublure blanches en fourrure au niveau des manches qui lui donnent un air de Père Noël vert). Par la suite il retrouve un peu certains de ses pouvoirs mais reste surtout de Tsarong, tandis que le reste de ses alliés ne font que très occasionnellement des apparitions. Ce Green Lama est plus terre à terre.
Par exemple dans Prize Comics #11 (1941), ayant remarqué quelque chose de louche dans un port où les bateaux sont supposés transporter des médicaments vers l’Angleterre, Jethro se déguise pour essayer de s’infiltrer dans un navire. En définitive, quand il veut s’y introduire comme Green Lama, il est obligé d’attendre que le bateau passe sous une corniche rocheuse pour y descendre le long d’une corde, à la force des poignets. Qui n’aurait pas lu les pulps consacrés au personnage serait convaincu, en voyant ces scènes, que le Green Lama n’était qu’un boxeur déguisé en moine. Par la suite la situation évoluerait et le héros reprendrait du galon, au fur et à mesure qu’il combattrait des menaces plus terribles que de simple marins véreux. Sa galerie d’adversaires finirait par inclure Hitler, un démon infernal nommé l’Harlequin ou encore Stopwatch, un élève renégat issu du même monastère que lui et utilisant ses pouvoirs contre le mal (ce qui handicape la théorie comme quoi Jethro aurait du une partie de sa puissance à des sels radioactifs). On verrait le Green Lama utiliser une force supérieure ou encore être capable de projeter des illusions quand il disait « Om mani padme hum« . Tout ça, cependant, manquait singulièrement de panache (qui plus est, les dessins n’étaient pas exceptionnels, même pour l’époque)…
Cependant – et c’est sans doute ce qui donne au Green Lama tout son potentiel – la chance du personnage était que ses pouvoirs étaient décrits de manière très sommaire. Disons que le catalogue n’avait pas de limite, ce qui fait que quiconque voulait adapter le héros pouvait lui donner une orientation très différente. Cependant le Green Lama des romans ne rencontrera pas le même succès que le Shadow. Les aventures littéraires de Jethro Dumont cessèrent en 1943 et, peu de temps après, sa version BD suivit le même chemin. Sans doute que les responsables de Prize Comics ne voyaient pas l’utilité d’adapter un personnage de romans dont les récits ne paraissaient plus. Le Green Lama semblait promis à l’oubli…
Car l’arme secrète de cette version, outre de plus grands pouvoirs, était bien le dessinateur Mac Raboy, qui s’était fait connaître chez Fawcett Comics en dessinant avec élégance les exploits de Captain Marvel Jr., qu’il continuait d’ailleurs de produire en parallèle de ce qu’il faisait sur le Green Lama. Le style gracieux de Mac Raboy donne rétrospectivement l’impression que quelqu’un avait trouvé une machine à explorer le temps et s’était arrangé pour aller kidnapper un dessinateur du début du Silver Age (fin des années 50) et s’était débrouillé pour le ramener une décennie plus tôt. Quand on regarde les Captain Marvel Jr. ou les Green Lama de Mac Raboy, il y a une filiation évidente, naturelle, avec les premières aventures d’Hal Jordan (le deuxième Green Lantern) ou de Barry Allen (le Flash moderne).
Green Lama #1 commence par une scène qui s’est déroulée « quelques années plus tôt », alors que Jethro Dumont et Tsarong arrivaient aux USA au terme de dix ans d’études au Tibet. Alors que leur bateau entre au port, Jethro peine à maîtriser son enthousiasme. Cela fait des années qu’il attend « d’enseigner à l’Amérique les idées pacifiques du lamaïsme ». Ce qui est une distinction avec la plupart des autres héros qui avaient été chercher en Orient la base de leurs superpouvoirs. Des personnages comme le Shadow s’étaient servis de cultures étrangères pour expliquer l’origine de leurs aptitudes peu communes mais ne s’intéressaient guère à la religion locale. Avec un personnage qui se défini comme le Lama Vert et qui est donc, à un certain niveau, une sorte de « super prêtre », la logique est toute autre. Jethro est un bouddhiste convaincu (il est sans doute le premier super-héros à véritablement représenter cette religion, même si bien souvent il le fera de manière maladroite à cause des recherches approximatives des auteurs). Qui plus arriver en Amérique en insistant sur l’idée d’enseigner la Paix a quelque chose de fort dans une histoire publiée en 1944, alors que le pays est encore en guerre.
Les intentions purement pacifistes de Jethro vont cependant être de courte durée. Alors qu’ils descendent sur le quai, les deux hommes sont témoins d’une fusillade. Des gangsters déboulent en voiture et abattent devant eux quelqu’un qui descendait du même bateau et qui était visiblement un rival. Jethro ne verse pas vraiment de larme sur l’homme abattu (qui était sans doute aussi véreux que ses assassins) mais s’émeut qu’une balle perdu ait touché mortellement une petite fille : « Quelle sorte d’hommes sont ceux qui se font la guerre au mépris des enfants ! ». Le jour suivant, rentré chez lui, Jethro découvre dans le journal que les assassins de la petite fille courent toujours : « Peut-être avais-je tort en pensant que je pourrais répandre la lumière du lamaïsme ici. Peut-être que je pourrais utiliser mes pouvoirs pour combattre des hommes comme ceux qui ont tué cet enfant… Pour livrer une guerre au crime ! ». Est-ce bien pacifiste de parler ainsi ? Qu’importe, le serviteur Tsarong l’encourage : « Combattre le mal, c’est servir le bien, Tulku ». Tulku est en quelque sorte le « grade » que donne Tsarong à son compagnon, c’est un terme qu’on utilise pour désigner la réincarnation d’un grand maître. Et il est martelé dans la carrière du Green Lama, établissant ainsi que Jethro est la réincarnation d’un maître bouddhiste qui a déjà connu d’autres vies.
Quand Jethro Dumont crie sa phrase, il faut d’abord attendre que de l’autre côté du globe, dans un temple tibétain, on lui réponde (la phrase de réponse étant écrite dans des caractères non-occidentaux et ma connaissance du tibétain étant inexistante, j’ignore s’il s’agit de la même phrase écrite en tibétain ou d’un délire du lettreur). La personne qui prononce la réponse n’est jamais vue. Elle reste à l’intérieur du temple. Mais c’est cette réponse qui déclenche la transformation de Jethro en Green Lama, avec un costume sensiblement différent de ce qu’on avait pu voir auparavant sur les couvertures des pulps ou dans Prize Comics. Au lieu d’une robe de moine, le Green Lama porte ici quelque chose qui s’approche beaucoup plus du folklore des super-héros, avec des vêtements collants au corps et une cape.
La véritable première mission de ce Green Lama commence dans la scène suivante quand « peu de temps après l’arrivée de Jethro en Amérique » il est en train de lire un autre journal qui parle d’étranges disparitions de criminels. Le héros décide alors d’enquêter mais commence par rendre visite à un ami qui est visiblement haut placé dans la hiérarchie de la police (en lui parlant, Jethro fait référence aux agents que l’homme a sous ses ordres). Bien que cet ami ne soit pas identifié au début de l’histoire, c’est John Caraway, un policier qui aidait le Green Lama dans les romans d’origine. L’homme explique alors le principe de ces disparitions : à chaque fois qu’un suspect est libéré sous caution, il disparaît sans laisser de trace. Et ses services ont l’impression qu’une seule personne est derrière tout ça. On aurait envie de lui dire, à Caraway, que si c’est vraiment le cas il suffit d’arrêter de libérer sous caution certains cas sensibles, ce qui mettrait fin au trafic. Mais Jethro lui fait alors part de son plan. Il y a sans doute une organisation criminelle qui s’arrange pour que ses membres disparaissent et échappent ainsi à la Justice. Et si une organisation de ce type existe, elle connaît sans doute tous les policiers. Mais pas Jethro ! Il se propose alors de se faire arrêter afin d’infiltrer l’organisation. Et, de manière assez ahurissante, le policier accepte ce plan : mettre le sort de son enquête entre les mains d’un seul civil !
Le lendemain, Jethro, pourvu d’une fausse moustache (et sans doute d’une identité de rechange non précisée) s’arrange pour se faire arrêter pour vol et passe devant le tribunal. On lui accorde alors la liberté sous caution (visiblement le juge ne lit pas les journaux et ne réalise pas que cela revient à jamais revoir le suspect). Mais un homme se précipite alors pour payer cette caution. Jethro remercie alors son bienfaiteur en lui expliquant qu’il ne comprend pas. Et l’autre s’identifie comme quelqu’un « qui n’aime pas voir les gens avoir des problèmes avec les flics ». On lui donne alors une adresse à laquelle se rendre, où on lui donnera un « nouveau départ dans la vie ». De fil en aiguille on l’emmène dans un hors-bord, qui prend lui-même le large en direction d’un bateau. Le pilote du hors-bord explique : « C’est l’idée du chef ! Nous faisons libérer tous les gars qui ont des problèmes et nous les amenons là ! Nous sommes en train de constituer notre propre flotte… Une marine du crime ! ».
Le dit chef décide alors de faire les choses dans les règles, avec une pointe d’humour : « Nous allons lui faire un procès comme ennemi du crime ! Nous ne voudrions pas que les gens pensent que nous ne suivons pas les lois ! ». Très vite une cour de fortune est installée et on déclare ouvert le procès de « la Pègre contre le Green Lama ». Et un faux procureur vient alors accuser le héros d’être une menace pour la mafia. Mais le procureur du crime est une vieille connaissance pour le Green Lama, qui s’exclame : « Attendez ! Vous êtes l’homme qui a tiré sur une fillette sur le port, l’autre jour ! ». Et le gangster assume « Et alors ? Cette gamine n’aurait pas du se trouver dans le passage ! Votre Honneur, nous planifions de fédérer les criminels de l’Amérique et cet homme voudrait nous arrêter ! C’est l’évidence ! ». Il y a aussi un semblant d’avocat de la Défense mais son plaidoyer n’est qu’une pantomime : il ne fait que réclamer la pitié pour le héros, tandis que le reste du gang est hilare. Sans surprise le Green Lama est condamné à mort et le chef, qui servait de juge, s’auto proclame également le bourreau, impatient de tuer un super-héros…
Mais les bandits étaient tellement sur de leur coup qu’ils ne sont pas restés pour vérifier que le héros était mort. Ils décident juste de déplacer le bateau pour être certains qu’un autre curieux ne viendra pas les ennuyer. Sauf que malgré les moteurs le bateau ne prend pas la route indiquée. Pire ! Il est en train de se diriger vers New York (autrement dit vers les forces de police !). Après s’être demandés s’ils sont victimes d’une sorte de vague ou d’un monstre marin, ils découvrent que c’est encore le Green Lama. Passé derrière le navire, il est assez fort pour nager vers le rivage tout en poussant devant lui le bateau des gangsters. Après avoir livré toute la bande à des policiers, il ne reste plus au Green Lama qu’à dire à nouveau « Om mani padme hum » et redevenir le simple Jethro Dumont, qui va alors expliquer à John Caraway qu’il était tombé à l’eau et que le Green Lama l’a sauvé de la noyade après avoir capturé le gang, ce qui permet de détourner les soupçons du policier, lequel trouvait bizarre que le Green Lama apparaisse juste après que Dumont se soit porté volontaire…
On le voit, cette version du Green Lama cumule des aspects du pulp tout en cultivant des rapprochements avec Superman. Il croisera aussi quelques super-villains qui auraient totalement leur place dans un comic-book de chez DC comme… le Toymaster. Et il se trouve, peut-être pas par hasard, que Superman disposait d’un adversaire nommé le Toymaster ! Et, comme Superman, le Green Lama traverserait le monde pour aller terroriser Hirohito… Cela dit cette idée de lorgner sur la production de DC Comics était déjà présente dès le pulp d’origine. Il avait suffit qu’apparaisse un certain Joker dans Batman #1 (printemps 1940) pour que le Green Lama des romans se lance en octobre 1940 dans « l’affaire du Clown qui riait » ! Mais assurément la version dessinée par Mac Raboy surpassait en qualité la plus grande partie de ce qui pouvait se faire chez DC. Ce qui pourtant ne lui assurerait pas forcément une longévité exemplaire. Alors que la version de Prize Comics était apparu dans presque une trentaine de numéros, celle de Spark Publications ne survivrait que 8 numéros, s’arrêtant en mars 1946. Dans les excellents volumes des « Archives » (sur le même modèle que les « archives editions » de DC) que Dark Horse a consacré au Green Lama ces dernières années, une préface de Chuck Rozanski théorise de manière très intéressante que la fin de la guerre (et donc la fin du rationnement de papier) a été un cadeau empoisonné pour l’édition, facilitant l’apparition de produits de moindre qualité et noyant les séries existantes sous une pluie de concurrence. Des éditeurs comme Spark Publications ne pouvaient pas lutter. Le Green Lama s’arrêta donc… alors que l’ironie veut que les ayant-droits n’avaient pas renoncé à le « placer ». En 1949 il serait la vedette d’un court feuilleton radio. Et à ce moment-là il ne restait plus personne intéressé par l’idée de le ramener sous la forme d’un comic-book. En dehors de rares réimpressions, Jethro Dumont resterait près de vingt ans aux oubliettes…
Moonstone Publications utilise également une autre version du Green Lama (plus proche de celle des pulps) dans sa gamme « Return of the Originals ». On peut également apercevoir le Green Lama dans certains projets liés au Golden Age chez Image Comics (Fantastic Comics #24/The Next Issue Project par exemple). Et plusieurs micro-éditeurs ont annoncés d’autres projets du même genre. Des labels littéraires se sont engouffrés dans la presse soit pour réimprimer les pulps originels soit pour publier des suites inégales…
[Xavier Fournier]
[1] « God of the Naked Unicorn » a été traduit en français sous le titre « Le Dieu à la Licorne Nue » dans Univers #11, en 1977, chez J’ai Lu.
Après deux volets ayant conquis le box-office sans pour autant séduire la critique, Venom :…
Hasard du calendrier, Christopher Reeve fait l'objet de deux documentaires en ce mois d'octobre. Le…
Le documentaire Super/Man : L'Histoire de Christopher Reeve plonge au cœur de la vie de…
Pour bien commencer la semaine, Marvel Studios nous présentent les premières images de Thunderbolts*, prévu…
La série The Penguin s’inscrit dans l’univers sombre et corrompu du Gotham City, mis en…
Qui l'aurait cru ? La sorcière Agatha Harkness, ennemie de la Sorcière Rouge dans la…