[FRENCH] L’apparition de Captain America avait changé la donne. Bien vite les super-héros patriotiques se tournèrent vers la guerre qui approchait (bien que ne touchant pas encore les U.S.A.). Et les éditeurs qui n’avaient pas encore leur équivalent de Captain America se dépêchèrent d’en trouver un. Chez Quality, c’est à croire qu’on aimait se compliquer la vie puisqu’un des héros patriotiques « maison » était le Fantôme… de Flandre !
Le Ghost of Flanders (le « Fantôme de Flandre« ) est un super-héros patriotique américain unique dans le sens où, au lieu de porter sur lui un uniforme dérivé du drapeau des États-Unis, il revendiquait une liaison avec l’Europe et la Première Guerre Mondiale. La première page de ses aventures, dans Hit Comics #18 (Décembre 1941), nous présente Rip Graves, dont le nom civil est déjà en soi tout un programme quand on parle d’un fantôme. « Rip » (diminutif occasionnel de « Richard ») est en effet l’abréviation commune de « Rest In Peace » (« Repose en Paix« ) tandis que Graves veut dire « Tombe« . Mais l’histoire nous entraîne bien vite loin de toute question surnaturelle.
On nous explique qu’en 1918 le jeune Rip Graves, âgé d’à peine 15 ans, s’est engagé dans l’armée américaine et est parti en Europe pour y participer à la Première Guerre Mondiale. L’âge de Rip à l’époque peut faire tiquer le lecteur moderne mais la chose n’avait rien d’impossible. Si l’âge minimum pour être recruté était en théorie fixé 17 ans, il n’était pas rare que des adolescents plus jeunes s’engagent, profitant du fait qu’il était difficile de vérifier. Les uns le faisaient par envie d’aventures et par réel patriotisme, les autres profitaient de l’occasion pour trouver le gîte et le couvert. 15 ans n’était pas un âge impossible pour ces « boy soldiers » puisqu’on sait par exemple que Frank Sauliere, le plus jeune soldat américain de la première guerre mondiale, avait en fait… 12 ans. Le préambule des aventures de Rip Graves n’a donc rien d’impossible.
Arrivé en France, Graves fait partie des forces qui participent à la seconde bataille de la Marne (juillet 1918). Dans la violence du combat il disparait et on le déclare mort… En fait le jeune garçon n’a pas été tué mais capturé et envoyé dans un camp de prisonniers dont il ne sort qu’en novembre 1918, après la signature de l’armistice. Rip rentre donc au pays mais une fois en Amérique, un choc l’attend. Il découvre qu’en son absence on l’a déclaré mort et qu’il est honoré au cimetière d’Arlington comme étant… le Soldat Inconnu ! Le jeune garçon décide alors que « plutôt que de détruire tout ce que représente ce monument, je resterais officiellement mort !« .
Le geste est supposé être noble mais, objectivement, la scène n’est pas très cohérente. D’abord il faudrait savoir par quel mystère Rip Graves a appris qu’il était le Soldat Inconnu puisque, par la force des choses, c’est précisément le corps d’un soldat dont on ignore le nom qui est choisi pour cet honneur. Que Graves ait été déclaré mort sur un malentendu, soit. Mais pour faire un Soldat Inconnu il ne faut pas un nom mais une dépouille. On dira même qu’un Soldat Inconnu est tout sauf un nom !
Qui plus est le scénariste (George Brenner, qui était aussi le dessinateur) n’avait pas du beaucoup se renseigner sur le Soldat Inconnu de la Première Guerre Mondiale car la réalité historique contredit les évènements tels que décrits ici. Le Soldat Inconnu américain de la Première Guerre Mondiale a été sélectionné seulement en mai 1921, en choisissant un corps qui jusque-là était inhumé en France. Son inhumation s’est déroulée en novembre de la même année (merci Wikipedia). Ce qui fait que même en imaginant que le Soldat Inconnu soit associé avec le nom d’un soldat en particulier, Rip Graves, en étant libéré en 1918, serait rentré au pays trois ans avant que le Soldat Inconnu soit enterré à Arlington. Il est non seulement impossible qu’on ait choisi Graves pour jouer ce rôle mais même la scène où il découvre « sa » tombe à Arlington est impossible puisqu’elle n’existait pas à l’époque.
On ne sait pas trop comment Rip Graves vit les années suivantes. Ce qui est clair, par contre, c’est que 20 ans plus tard, quand il ouvre le journal, il apprend que l’Allemagne vient de déclarer la guerre à l’Angleterre et que les U.S.A., eux, viennent de renforcer leurs défenses. Comme il n’avait que 15 ans en 1918, Rip Graves est encore trentenaire (c’était tout l’intérêt de le rendre si jeune dans la scène précédente). Il meurt d’envie d’en découdre : « Bon sang ! Combien j’aimerais retourner dans l’armée ! Mais alors ils découvriraient que le Soldat Inconnu est vivant… ». La phrase a ceci d’intéressant qu’elle laisse entendre que Graves ne s’est pas forgé une autre identité dans les 20 dernières années (alors qu’à l’époque c’était encore relativement possible en changeant d’état américain) et qu’au lieu de se faire appeler John Doe ou je ne sais quoi il vit donc dans une relative clandestinité, incapable de se présenter sous un autre nom que le sien. Mais d’un seul coup Graves a une illumination, un instant digne du « I shall become a Bat » de Bruce Wayne. « … Attendez… Je peux quand même me battre pour mon pays en affrontant les espions et la cinquième colonne. Et si je suis supposé être enterré sous ce monument, c’est là que je serais ! »
Que cache cette phrase cryptique ? C’est simple : Rip Graves décide de transformer le mausolée du Soldat Inconnu d’Arlington en base secrète. Il travaille alors « lentement et discrètement » pour creuser un tunnel et un véritable appartement sous la tombe. Vu qu’elle est gardée jour et nuit par des soldats on se demande quand même un peu (beaucoup ?) comment quelqu’un arriverait à réaliser de tels travaux sans faire le moindre bruit. Car au final la cachette de Graves implique de la maçonnerie, des murs en briques, des meubles tels qu’un canapé de salon… Faire passer tout ça sous terre, au milieu d’un cimetière militaire, sans se faire repérer ? Sans doute est-il inscrit aux mêmes cours de construction que le Spirit de Will Eisner qui lui aussi avait trouvé demeure dans son propre caveau. D’ailleurs c’est une bonne manière de définir le héros qui apparaît dans Hit Comics #18 : C’est un juste milieu entre le Spirit et Captain America, tant ces deux modèles semblent influents. La touche finale, une fois la base terminée, c’est que Graves décide de récupérer son vieil uniforme de soldat et de le reconfigurer pour en faire une tenue de héros masqué. Ainsi est né… le « Ghost of Flanders » (« Le Fantôme de Flandre« , donc).
Le nom peut paraître pour le moins biscornu… Comment revendiquer un rôle patriotique américain en affirmant un rapport à la Flandre, dans une bataille qui de plus s’est déroulée près d’une génération plus tôt ? En fait à la lecture de l’histoire on se rend compte que dans les premières pages c’est bien le thème du Soldat Inconnu qui est omniprésent plus que celui de la bataille de Marne. La tentation a sans doute été grande, en premier lieu, de le nommer the Unknown Soldier (le « Soldat Inconnu« ) et peut-être même que ce fut une sorte de titre de travail. Mais dans l’été 1941 un autre éditeur, ACE Comics, lança son propre Unknown Soldier et le Ghost of Flanders est sans doute un maquillage de dernière minute du héros lancé dans Hit Comics.
L’histoire nous emmène ensuite « quelques nuits plus tard, dans le repaire d’un vicieux réseau propagandiste ». Les USA ne sont toujours pas officiellement en guerre et, même si Captain America a déjà cassé la figure à Hitler dès la couverture de son premier numéro, l’éditeur Quality, lui, préfère encore ne pas appeler un chat un chat. On parle donc de « propagandistes », de « saboteurs » mais surtout pas d’allemands ou de nazis. En tout cas pas de manière explicite. Au niveau implicite, par contre, les comploteurs qu’on trouve dans cette pièce se prénomment Fritz, Carl, Rudolf et parlent avec un accent à couper au couteau. Le doute n’est donc pas permis. Leur chef (Rudolf) leur demande de distribuer des pamphlets : « Je feux que les esprits du peuple américain réalisent le bien que nous zommes en train de réaliser dans le monte… » Au demeurant on se dirait donc que Rudolf se situe avant tout sur le terrain politique et que tant que ça se limite à la distribution de quelques tracts, quand bien même peu inspirés… Mais l’homme rajoute : « Ils doivent lire ça… et si c’est nécessaire, rentrez-leur dans la gorge ! ». Ses sous-fifres s’inquiètent néanmoins de la dureté de la tache : « Il a tant à faire, Rudolf. Nous aurons besoin de l’aide des autres. Mais où sont-ils ? ». Le leader rétorque qu’il les a envoyés à Fort Brigg pour voler des plans importants pour la défense nationale, qui seront d’une grande utilité à la mère-patrie. Là, on n’est donc plus dans le registre de la distribution de tract mais bien au minimum dans le cadre d’une entreprise d’espionnage.
Caché derrière un rideau, le Ghost of Flanders a tout entendu… Alors que les espions vont partir avec leurs tracts, une fleur est lancée à travers la pièce. Rudolph s’écrie « Un coquelicot rouge ! Le signe du Ghost of Flanders ! ». Ce passage est étonnant à deux niveaux. D’abord le coquelicot rouge est une allusion à la bataille de la Marne, puisque la plante abonde dans la région et qu’elle caractérisé les images du combat. Les coquelicots ont également été bien souvent utilisés pour fleurir les tombes des militaires. Enfin dès 1915 « In Flanders Fields », un poème signé par le Major John Mac Crae, aura immortalisé les coquelicots de Flandre comme décor des combats. La présence d’un coquelicot ici est donc justifié, vue l’identité que s’est choisi le héros. Mais elle semble indiquer que l’auteur se serait plus documenté qu’on pouvait le croire en lisant son micmac sur le nom du soldat inconnu. Étonnant aussi que le coquelicot soit utilisé sans l’amorce de la moindre explication au jeune lecteur de l’époque, qui n’en savait sans doute pas si long. L’autre trait notable c’est que Rudolph parle du Ghost of Flanders comme s’il était déjà célèbre ou, en tout cas, comme s’il était intervenu, ce que ne nous laissait pas croire le reste de l’histoire.
Mais qu’importe. Le héros masqué surgit dans la pièce et renverse les tracts en répondant à l’espion « Hé oui ! Et je suis près à combattre pour les étoiles et les bandes (les « Stars and stripes » qui ornent le drapeau américain). Bien entendu, un gang d’espions ne fait pas le poids contre un seul héros patriotique tout à fait humain. En quelques coups de poings l’affaire est réglée. Le Ghost of Flanders se retourne alors vers Rudolf, totalement neutralisé : « Et toi… Tu as dis quelque chose à propose de mettre cette pourriture dans la gorge des américains ! On va voir maintenant comment tu l’apprécie. Allez mange ! ». Et le héros masqué force le crypto-allemand à manger sa propre propagande. Puis il enferme toute la bande dans un placard, avant de s’élance au dehors : « J’espère que j’arriverais à Fort Brigg à temps pour sauver ces plans de la défense ! » Et pour être certain de ne pas être en retard, le Ghost of Flanders saute dans son avion privé, qui est bien sûr un biplan (histoire d’évoquer toujours l’iconographie de la Première Guerre Mondiale). On ne nous dit pas vraiment où ce biplan était rangé, le scénariste (ayant vraisemblablement réalisé que c’était trop gros de nous dire qu’il était lui aussi planqué sous la tombe) préférant faire l’impasse sur le sujet. Se pose aussi la question de savoir comment un homme se faisant passer pour mort depuis vingt ans aurait pu obtenir un biplan. Mais bon, c’est un super-héros, n’est-ce pas ?
Pendant ce temps les hommes de Rudolf se sont introduits dans le fort. L’un d’entre eux tue une sentinelle et s’introduit dans les bureaux, où il se procure les plans. Mais alors qu’il ressort, il est arrêté par le Ghost of Flanders qui lui ordonne de restituer les documents. Avant que l’espion ait pu le faire, un avion piloté par un de ses complices survole à basse altitude le camp. Le premier comploteur lance les plans dans le cockpit de l’avion (il faut déjà le faire !) et lui hurle « Voici les plans, Éric. Continue, ne t’occupe pas de moi ! ». Le héros, lui, est pris de cours. A ce moment là une autre sentinelle arrive sur les lieux et exige de savoir ce qui se passe. Mais le soldat reconnaît le Ghost of Flanders (ce qui encourage à nouveau à penser à une ellipse entre les origines du héros et la mission qu’on montre maintenant). Le héros explique au militaire ce qui se passe mais ce dernier le rassure : « Ils sont tombés dans le panneau. Il s’agissait juste d’une copie. Mais cette pourriture a descendu mon ami. Je vais le tuer ! ».
Le Ghost of Flanders tente de s’interposer, en demandant au soldat de garder la tête froide. Mais il y a quand même un tir, bien que ce ne soit pas le militaire qui l’ait tiré. Pourtant l’espion s’effondre, touché en pleine tête. Le Ghost of Flanders examine s’exclame « Regarde… Le fusil de ton ami fume ! Il est… mort ! La rigidité cadavérique a fait que les muscles de sa main se sont contractés et ont tiré la gâchette… Soldat, voici une preuve que même la mort ne peut pas empêcher un américain de se battre ! ». C’est donc bien l’arme de la première sentinelle qui, en tirant au hasard, a tué son assassin. On aura compris qu’il s’agit ici de respecter le caractère « fantomatique » de ce héros. Mais une copie des plans, ce n’est pas comme un faux. Ca reste utile à un ennemi. Le Ghost of Flanders le réalise et explique au soldat « Je vais récupérer ces plans. Même une copie leur dirait ce qu’ils veulent savoir… Continue de te battre ! » Et l’autre de rétorquer par l’affirmative… « Et pas qu’un peu, Ghost of Flanders ! »
Le héros saute donc dans son avion et prend en poursuite l’espion qui détient maintenant les plans. Comme les deux machines volantes sont équipées de mitraillettes un combat aérien s’engage bientôt… sans trop émouvoir le Ghost of Flanders qui s’écrie plutôt « Ca me rappelle l’époque de la guerre… C’est super ! ». Et finalement, c’est bien évidemment l’américain qui l’emporte. L’avion de l’espion est touché et s’écrase dans les flammes. Contemplant l’explosion, le Ghost of Flanders commente « Je ne pense pas que quelqu’un saura un jour ce qu’il y avait dans ces plans particuliers ! ». Et son avion l’emporte dans le soleil couchant, prenant quand même le temps de jeter un coquelicot rouge vers l’épave qui brule au sol. On se demande quand même où il les range, tous ces coquelicots !
Né en 1913, George Brenner (qui signait souvent Wayne Reid) n’était pas un vétéran de la Première Guerre Mondiale mais en 1941 il avait déjà une grosse carrière derrière lui. Il avait en effet été en 1936 le créateur du premier héros masqué propre aux comic-books (hors pulps et strips de presse) le Clock. Dès 1937 il avait frappé à nouveau en lançant l’éphémère justicier masqué Hawk, chez Quality Comics, dont il serait à terme le responsable éditorial. Brenner avait aussi créé entre autres choses Bozo The Iron Man ou 711. Ce dernier avait d’ailleurs quelques ressemblances conceptuelles avec le Ghost of Flanders puisqu’il était lui aussi attaché à un milieu fermé en raison d’une erreur d’identité. Pris pour un autre homme, Daniel Dyce avait été jeté en prison. Là-bas, à la manière d’un Monte Cristo, il avait décidé de devenir un justicier et s’échappait de sa cellule à chaque fois qu’on avait besoin de lui, prenant soin d’y revenir de manière à ce qu’on ne le soupçonne pas d’être le dénommé 711 (qui était pourtant le numéro de sa cellule, comme alias on fait mieux). Brenner applique donc ici le même principe avec Rip Graves qui préfère passer pour mort et vivre caché sous sa tombe. Comme on l’a déjà vu, il y a déjà le précédent du Spirit mais l’ironie est qu’au moment de créer le Spirit Will Eisner s’était inspiré du Clock, la création de Brenner !
La carrière du Ghost of Flanders fut courte. Elle s’arrêta un an plus tard avec Hit Comics #25 (1942). Il faut dire qu’à l’époque Brenner scénarisait par ailleurs les aventures du Clock, de 711 et de Bozo The Iron Man. Il était donc bien occupé. Mais George Brenner avait trouvé le temps de faire progresser le costume du personnage pur y intéresser des touches de brun qui le faisait plus ressembler à un uniforme de soldat (ce qu’il était en théorie) qu’à un pseudo-Captain America. Ce qui provoqua sans doute la disparition du Ghost of Flanders est aussi, ironiquement, l’entrée des USA dans la Seconde Guerre Mondiale. Avec un conflit qui concernait maintenant directement l’Amérique, on avait besoin de super-héros patriotiques qui résonnaient véritablement avec l’actualité. Pas d’un type déguisé avec un uniforme de la guerre d’avant, qui lançait des coquelicots en criant « Ca me rappelle l’époque de la guerre… C’est super !« . Brenner ne semblait pas non plus très inspiré par la thématique guerrière et poussait un peu trop les choses dans le baroque. Par exemple dans Hit Comics #24, le Ghost of Flanders découvre que les nazis ont construits des champignons géants de manière à pouvoir cacher leurs avions dessous, sans qu’on puisse les repérer du ciel (ben voyons, un bombardier allié ne trouverait pas du tout bizarre de voir des champignons géants au sol, disposés en rang d’oignon). Brenner s’emble s’être retiré des comics en 1944 (il n’avait donc que 31 ans !). Ce qui est bien dommage car son trait était plus dynamique qu’un certain nombre de ses collègues de l’époque. Il est mort relativement jeune (en 1952). Quand au Ghost of Flanders on ne l’a plus revu passé 1942…
Une partie des personnages de Quality Comics furent rachetés par DC Comics à la fin des années 50 et, plus tard, intégré à l’univers de cet éditeur. Mais le Ghost of Flanders fait partie de ceux qui ne furent pas repêchés et tombèrent dans le domaine public. Même ainsi, certains héros de Quality ont refait surface chez DC mais avec la refonte de cet éditeur en 2011 et son désintérêt pour des aventures se déroulant dans les années 40 (à plus forte raison pour un personnage dont l’origine se situe en 1915) il semble peu probable qu’on le voit réapparaître chez cette société. Encore qu’il ne faut jamais jurer de rien. Une des manières les plus évidentes de le ramener serait de dire qu’entretemps le Ghost of Flanders est devenu un vrai fantôme mais à la réflexion ce serait peut-être une manière de donner du sens à toute son histoire, en lorgnant un peu sur le Sixième Sens. Et si depuis le début le Ghost of Flanders était un personnage mort dans les camps en 1918 ? Ce qui expliquerait qu’en retournant en Amérique son esprit aurait inconsciemment réalisé que son corps était celui du Soldat Inconnu de 1921 ? N’empêche, de nos jours, le « Fantôme de Flandre » n’est pas le nom le plus commercial, le plus explicite, qui soit aux USA. Il serait sans doute plus facile de le faire ressurgir de ce côté de l’Atlantique…
[Xavier Fournier]