Oldies But Goodies: Human Torch Comics #5a (1941)
5 décembre 2009[FRENCH] Pendant le Golden Age, les héros des comics Marvel ne se croisaient pas souvent. Et pourtant le Angel originel et Sub-Mariner étaient amis, au point d’avoir tous les deux des résidences secondaires situés sur deux iles voisines. Et heureusement ! Ils ne seraient pas trop de deux pour repousser la terrible invasion des nazis zombies… les Nazombies !
Dans les années 40 (et en particulier avant que les USA entrent dans la guerre), Namor le Sub-Mariner n’avait pas franchement une image très conviviale. Son scénariste/dessinateur Bill Everett l’utilisait comme un anti-héros un peu dans le même registre que Dracula ou que Frankenstein : une menace contre l’humanité. Le lecteur, lui, pouvait jouer à se faire peur en voyant les exploits de ce personnage amphibien. Après le succès du premier crossover entre Sub-Mariner et Human Torch (dans lequel les deux personnages se battaient comme des chiffonniers), Namor n’était pas du genre à faire preuve d’une franche camaraderie. Tout au plus les conditions feraient que de temps à autre Sub-Mariner s’allierait avec Human Torch par la force des choses, pour lutter contre les nazis (Stan Lee utilisait à l’époque le terme « d’adversaires amicaux »). La seule exception notable, le héros avec qui Namor entretiendrait une amitié sans pour autant s’être battu un jour avec lui, ce serait le Angel originel (personnage actuellement remis au goût du jour dans The Marvels Project), à la base un simple justicier « urbain » basé à New York et qui avait donc peu de choses en commun avec le prince d’une race d’hommes-poissons à l’époque clairement opposée à l’Amérique.
A la base, le principe à l’œuvre avait une origine commerciale. Comme plusieurs héros paraissaient dans une même anthologie, il n’était pas rare de les rassembler dans une même scène sur la couverture de manière à montrer sur les stands, à l’attention du lecteur potentiel, tous les personnages qu’un même magazine avait à offrir. Mais le problème c’était qu’une fois que le lecteur ouvrait le magazine il voyait bien que les héros en question ne collaboraient pas réellement et s’occupaient plutôt de leurs propres enquêtes à l’intérieur d’aventures séparées. Dans le courant de l’été 1941, Stan Lee écrivit donc dans les pages d’All-Winners Comics #1 une nouvelle illustrée qui racontait la réunion des « All-Winners », prototype du plus tardif All-Winners Squad. Au sein des All-Winners, on rencontrait donc Namor, Human Torch, Toro, Captain America, Bucky (soit le futur line-up des Invaders) mais aussi le Angel et Black Marvel. Tous faisaient mine d’opérer au sein d’une même équipe. A la fin de la nouvelle on découvrait que le tout avait été un rêve d’un jeune lecteur, Johnny Blake, qui voulait absolument rencontrer ses idoles, les All-Winners. La réalité des « All-Winners » était donc sujette à caution bien que d’une part tout laissait croire que Johnny Blake avait rêvé d’un groupe supposer exister. De plus dans All-Winners Comics #2, on reverrait une autre nouvelle consacrée aux All-Winners (mais cette fois avec un line-up légèrement différent, le Destroyer et le Whizzer remplaçant Angel et Black Marvel). Même s’il était pour le moins bizarre de voir Namor aux côtés de Human Torch sans qu’ils se crêpent le chignon, le Angel avait cependant gagné ses galons de compagnon d’armes de Sub-Mariner… Cette histoire était sujette à caution (et dans la série Invaders le scénariste Roy Thomas n’en tient pas compte, ce qui invalide son existence dans la continuité moderne de Marvel) mais elle allait laisser des traces. A partir de ce moment, Namor et le Angel étaient supposés se connaître et les scénaristes partiraient du principe, au moins à deux reprises ultérieures, qu’une amitié existait envers eux.
Human Torch Comics #5a (#5a parce qu’il y eut deux #5 dans la série, quelqu’un chez Marvel se trompant au moment de numéroter la parution suivante, ce qui aurait du être le #6 fut aussi identifié comme un #5, que les collectionneurs appellent donc #5b pour distinguer les deux parutions), est également paru dans l’été 1941. Difficile, d’ailleurs, de savoir avec certitude si All-Winners Comics #1 est bien paru avant Human Torch Comics #5a ou l’inverse, tous les deux étant simplement datés de l’été, sans plus de précision. Et là aussi Marvel éprouvait d’expliquer comment et pourquoi les personnages pouvaient cohabiter dans une même revue. D’autant plus que la couverture montrait Sub-Mariner, Human Torch et Toro défendant ensemble l’Angleterre. Les ennemis jurés côte à côte, et à l’étranger en plus ? Il fallait forcément justifier la scène et, comme dans All-Winners Comics, une nouvelle rédigée par Stan Lee (et illustrée par Carl Burgos) ferait l’affaire, expliquant ce que Namor et la Torche pouvaient faire là-bas. La grosse différence, par rapport aux All-Winners, c’est que Human Torch #5a contenaient deux confrontations de héros et que la seconde, elle, n’était pas simplement un texte accompagné d’une vignette mais une vraie BD racontant, elle, une aventure commune à Sub-Mariner et au Angel des origines.
“Blitzkrieg of the Living Dead!” (la “guerre éclair des morts-vivants”) pourrait sonner comme un titre pour le cinéaste George Romero s’il s’était décidé à produire un film se passant pendant la seconde guerre mondiale. En guise d’introduction, par-dessus une scène montrant Sub-Mariner et Angel en train de repousser des zombies, le narrateur annonce : « Ils vinrent par vagues – l’avant-garde des Nazombies – riant de la mort tandis qu’ils attaquaient l’île-forteresse du Sub-Mariner ! ». Tiens ? Il a une île-forteresse le Sub-Mariner ? Première nouvelle ! Et ce n’est pas la seule surprise que nous réservent les premières scènes car dans la case suivante on nous explique que le récit commence réellement quelque part du côté des Bermudes, où Sub-Mariner rend visite à Angel. L’interrogation est double puisque c’est assez peu caractéristique de Namor de prendre le temps de faire une visite de politesse, sans qu’une nécessité l’y oblige, à un autre héros. D’autre part on peut se demander pourquoi Namor doit se rendre dans les Bermudes pour retrouver à Angel alors que ce dernier est un justicier urbain qui surveille plutôt les rues de New-York. Bien sûr rien n’empêche qu’Angel ait une sorte de résidence secondaire dans les Bermudes mais la chose n’est mentionnée dans aucun autre épisode.
Les deux personnages sont en train de discuter dans un grand salon de la demeure d’Angel (ce dernier étant en costume de super-héros, j’en déduis que sa présence dans les Bermudes n’a rien à voir avec des vacances au soleil) quand ils sont interrompus par l’arrivée d’un coursier, portant une enveloppe à l’attention de Sub-Mariner. Mais, comme le coureur après la victoire de Marathon, le messager s’effondre et les deux héros se précipitent vers lui. Namor connaît bien l’homme tombé, qu’il identifie comme Pedro. Visiblement Pedro a été terrassé par une crise cardiaque et Angel fait preuve de ses étonnants dons de déduction en disant à Namor : « Tu ferais bien d’ouvrir cette lettre, ça a l’air important ». A c’est sur ! Un homme vient de mourir en la livrant, c’est quand même un peu plus cher que le prix d’un timbre ! Mais alors que le Sub-Mariner est en train de décacheter la lettre, une voix tonitruante retentie : « CELUI QUI LIRA CETTE LETTRE PERIRA ! ». Namor est surpris mais Angel le rassure : « Cette voix… probablement amplifiée depuis un avion ! ». Un effort d’explication qui finalement ne simplifie pas les choses puisque si quelqu’un est assez motivé pour empêcher Namor de lire la lettre (au point de monter dans un avion avec une sorte de mégaphone et trouver on ne sait trop comment le moyen de dire une phrase entière – pile au moment exact où Namor ouvre la lettre – alors que l’avion ne doit survoler la demeure d’Angel qu’une fraction de secondes) on peut se demander pourquoi l’inconnu n’a pas simplement abattu Pedro avant qu’il arrive. Ou bien encore pourquoi l’avion ne lâche pas directement une bombe sur la maison de manière à empêcher la lecture de la lettre…
Le message est ainsi formulé « AU SECOURS ! Des zombies envahissent l’île, Carlos ». L’île dont il est fait mention n’est pas celle où se trouve la maison d’Angel mais une autre, liée à Sub-Mariner. Rapidement Namor prend congé d’Angel pour aller enquêter sur cette étrange affaire. Angel propose son aide mais l’amphibien rétorque « Tu ferais mieux de rester dans le coin. Ces crétins seraient capables de venir te défier ». Dans la case suivante, Namor est arrivé sur l’autre île et le narrateur s’exclame « Home sweet home ». Autrement dit l’île en question est bien « l’île-forteresse du Sub-Mariner » dont on nous parlait en introduction. Un endroit assez personnel pour que Namor puisse le considérer comme sa maison. Le héros observe effectivement des zombies en train de faire des patrouilles. Pire : il constate qu’ils torturent ses serviteurs. Heureusement l’un d’entre eux resté libre, le dénommé Carlos (celui qui a envoyé la lettre) qui se rue à la rencontre de son employeur en parlant un mélange d’anglais et d’espagnol. Et la chose est à souligner puisque Carlos, tout comme Pedro et les autres serviteurs de Namor vus dans cette histoire sont tous des « hommes de la surface ». Il n’y a pas un seul atlantéen en vue autre que le Sub-Mariner lui-même. Et ça c’est étonnant car Namor est connu pour détester le monde de la surface. Passe encore qu’il en serait venu à sympathiser « hors-champ » avec Angel en particulier mais le fait qu’il aurait, lui, une demeure personnelle entretenue par des serviteurs humains est tout à fait surprenant, allant à l’encontre de la plupart des autres aventures de Sub-Mariner à l’époque.
Officiellement (si j’en crois ce qui est mentionné dans le Marvel Masterworks vol.51, regroupant les premiers numéros d’Human Torch comics) Marvel crédite Bill Everett (le créateur de Namor) pour cette histoire mais j’ai de sérieux doutes (partagés par les indexeurs de comics.org) quand à l’exactitude de cette information. D’une part le dessin est qualitativement en dessous de ce que proposait Everett à l’époque (ce qui encore pourrait s’expliquer si un encreur mal inspiré est passé par là, théorie qu’expose Roy Thomas dans la préface du Marvel Masterworks vol.51), d’autre part l’histoire trahit une méconnaissance des tenants et des aboutissants habituels des personnages. Et on pourrait difficilement soupçonner Everett de ne pas connaître Namor et de lui inventer sans raison (et surtout sans la réutiliser par la suite) une île-forteresse gérée par des espagnols.
Le fidèle Carlos raconte alors au Senor Sub-Mariner comment les zombies ont sans doute préparé leur invasion depuis des mois, désirant s’emparer de toutes les îles du secteur afin que les USA ne puissent les utiliser comme des bases (d’ailleurs cet élément du scénario est visionnaire puisque la même année les USA allaient effectivement négocier avec le Royaume Uni pour pouvoir se servir des Bermudes comme base navale). Les zombies attaquèrent, organisés en trois colonnes, surprenant la population de l’île (et on voit de nombreux habitants, démontrant que Namor n’a pas qu’un ou deux serviteurs). Les gens furent réduit à l’esclavage et les zombies fortifièrent l’île en y installant de grands canons, si puissants que les simples tirs d’entraînement qui furent pratiqués firent couler les îles les plus proches. Dès qu’il a entendu le récit de Carlos, Namor se lance alors dans une contre-attaque, libérant les différentes îles que les zombies ont pu conquérir (on le voit en particulier libérer des prisonniers de camps de concentration construits sur l’île de Trinidad). Ces zombies nazis, surnommés les Nazombies, ne ressemblent pas aux morts-vivants traditionnels. Ils parlent, ils utilisent des armes à feu, des canons, des blindés, des avions… Bref, nous ne sommes clairement pas dans un épisode de Walking Dead.
Sur une des îles qu’il explore Namor découvre un énorme terrain d’aviation installé par les zombies (vraiment très habiles pour des gens morts). Sub-Mariner décide d’user d’un stratagème pour voir les choses de plus près. Il s’arrange pour être capturé mais le chef des Nazombies voit clair dans le plan. Et finalement un des zombies décroche un coup de poing à Namor qui apparemment le laisse inconscient (on verra plus tard que rien ne décrit les Nazombies comme ayant une force supérieure, on se demander donc comment un d’entre eux peut assommer le « Prince des Mers » avec un simple coup de poing). Plus tard, Namor revient à lui dans une cellule mais reprend rapidement des forces car il y a une flaque d’eau sur le sol du cachot, flaque qu’il peut toucher avec le pied et qui lui redonne sa puissance. Son premier geste est d’aller libérer les prisonniers dans le camp le plus proche. Sous la houlette du héros, les hommes se rebellent et commencent à attaquer les Nazombies. D’ailleurs un des insurgés ne manque pas de remarquer « Ces zombies meurent comme des êtres humains finalement ! ». Sub-Mariner guide ses alliés jusqu’aux avions. Ils s’en emparent, s’envolent et bombardent le camp des zombies. De la même manière ils capturent d’énormes tanks et les retournent contre les Nazombies. Ne reste plus que la marine des morts-vivants mais quand il voit leurs sous-marins, Namor s’écrie qu’il est à nouveau dans son élément et commence à détruire tous les navires qui lui passent sous la main.
On voit alors les Nazombies enfiler d’étranges tenus de plongées qui ressemblent à des cadavres de requin. Le museau des faux requins cache des mitraillettes et Namor est obligé de battre en retraite car il « ne peut pas se battre contre des balles ». Puis finalement Namor se dit à ce moment qu’il devrait avoir eu des nouvelles du Angel via la radio et que quelque chose a du mal se passer de son côté. Sub-Mariner prend alors le chemin de ce qui est identifié comme « l’île d’Angel ». Arrivant en vue de sa destination, l’amphibien trouve que les choses sont beaucoup trop calmes. Il plonge en profondeur et trouve une escouade de Nazombies (cette fois en scaphandres, pas en pseudo-requins) en train de poser des charges. Ils ont prévu de faire sauter l’île, de peur que Namor s’en serve contre base contre eux. Ils ont même des tanks sous-marins ! Namor arrive a leur voler des stocks de TNT et à attirer les plongeurs Nazombies sous une grande corniche qu’il a piégé. Il y déclenche une explosion et les forces ennemies ainsi que les tanks aquatiques sont piégés sous l’écroulement de la corniche.
Sub-Mariner se rend ensuite à ce qui est très précisément décrit comme « le château d’Angel ». Un château ? dans les Bermudes ? Oui, il y existe des fortifications assimilées à des châteaux, pas de problème. Mais de là à ce qu’Angel possède le sien… En fait, tout comme dans le cas de « l’île fortifiée » de Sub-Mariner, on a l’impression que le scénariste est parti du principe qu’Angel a une sorte de « base arrière ». L’idée n’est pas si biscornue dans le sens où bon nombre de héros des pulps ou des comics disposaient également d’îles plus ou moins secrètes qui leur servaient à entreposer leur arsenal (c’est le cas par exemple avec l’île de Doc Savage ou encore celle de l’aviateur Blackhawk). Mais le manque d’explications ou de détails est étonnant, le script se comporte comme si tout un chacun savait qu’Angel a un château dans les Bermudes et qu’il entretient des rapports de voisinage (puisqu’en début d’épisode Pedro est arrivé à couvrir la distance entre les deux îles, on peut partir du principe qu’elles ne sont pas très éloignées l’une de l’autre) avec Sub-Mariner lui-même détenteur d’une base similaire.
Sur l’île d’Angel, les choses ne sont pourtant pas à la fête car en dehors des plongeurs dont Namor vient de se débarrasser, les Nazombies disposent aussi de forces à terre. Quand Sub-Mariner arrive au château d’Angel, il trouve son ami crucifié. Les zombies l’entourent, piquant le bout de leurs fusils (ou de leurs baïonnettes ?) ou encore des lames de couteau. L’image a un petit côté biblique (qui fait un peu penser à l’histoire du soldat romain plantant sa lance dans le corps de Jésus lors de la crucifixion) pas véritablement assumé. Sans doute que le fait que le héros se fasse appeler « Angel » aura joué un rôle plus ou moins direct dans la mise au point de cette scène. Bien sûr, Namor se rue à l’aide de son ami et le libère. A eux deux, ils ont vite fait de venir à bout des zombies, en particulier quand Sub-Mariner identifie et attrape le chef des Nazombies (ne me demandez pas comment il le reconnaît, ils se ressemblent tous, avec des visages et des costumes verts identiques). Mais Namor est surpris quand il découvre que l’apparence de zombie n’est qu’un déguisement et qu’il s’agît en fait d’un leader nazi tout à fait normal (A ce stade, le plus étonnant c’est encore que Namor ne l’avait pas compris plusieurs pages avant, par exemple quand les prisonniers libérés s’étaient rendus compte qu’ils pouvaient tuer les zombies). Avec les adversaires éliminés ou capturés, Angel peut alors hisser à nouveau le drapeau américain en haut de l’île tandis que Namor s’exclame « Ainsi se termine la menace Nazombie ! ».
Dans Human Torch #5b (le numéro suivant celui-ci), Angel aurait encore l’occasion de faire preuve de sa grande sociabilité au sein des super-héros Marvel en participant à un repas donné en l’honneur du départ pour le front d’un journaliste qui se trouvait être un ami commun avec Human Torch, le Patriot et Namor (bien que ce dernier, invité, n’assiste finalement pas au repas). Puis dans Marvel Mystery Comics #25 (novembre 1941) on retrouverait le même Angel dans « Marvel Get-Together » une nouvelle illustrée (du même type que celle des All-Winners) au sein d’une alliance éphémère le réunissant avec Human Torch, Toro, Terry Vance, le Patriot, le Ka-Zar du Golden Age et à nouveau Sub-Mariner. En l’espace de trois ou quatre mois, Angel s’était donc débrouillé pour croiser trois fois Sub-Mariner et Human Torch, qui plus est dans des occasions pas forcément liées à des batailles (au contraire de la relation Namor/Torch). Du coup Angel est l’un des personnages (en quatrième position après Cap, Namor et la Torche) qui a le plus croisé ses congénères de Timely dans les années 40, de plus sur une période très rapprochée, limitée à l’été et l’automne 1941. L’explication la plus plausible est que dans cette période la société de Martin Goodman avait décidé en toute connaissance de cause de mettre Angel au premier plan. Dans Human Torch #5a il y a d’ailleurs un indice de taille : une publicité pour la revue Marvel Mystery Comics explique que les héros qui sont publiés dans cette anthologie sont tellement populaires qu’ils ont tous, en parallèle, un magazine à leur nom. Et parmi les revues listées dans cette publicité on trouve Human Torch Comics, Sub-Mariner Comics, All-Winners Comics et… un titre Angel Comics ! Sauf que Marvel n’a jamais publié de comic-book sous ce titre (il y eu un pulp, mais sans rapport). La publicité tend à démontrer que la firme considérait Angel comme son quatrième personnage par ordre d’importance et s’apprêtait à lui donner sa propre série. D’où (plus ou moins consciemment) le soudain regain d’activité pour le montrer comme l’ami incontournable des autres héros majeurs. Le projet de magazine à son nom étant tombé à l’eau vers la fin 1941, Marvel ne vit plus l’utilité de lui faire rencontrer d’autres personnages et les crossovers le concernant cessèrent. On ne nous reparlerait plus, non plus, du château d’Angel dans les Bermudes. La plupart du temps pendant le Golden Age le Angel serait montré comme un riche notable mais très certainement pas richissime au point d’avoir sa propre île et son propre château.
Ironiquement, quand Mark Gruenwald ramena Angel (dans les pages de Captain America), devenu vieux et désormais sponsor de l’organisation des Scourges, l’ex-héros était visiblement beaucoup plus riche pour financer une telle opération. Et cette fois assez riche pour avoir un château quelque part si un scénariste décidait de revenir sur cette histoire. Pour ce qui est de «l’île fortifiée » de Sub-Mariner supervisée par le serviteur Carlos, la base arrière n’a pas été réutilisé non plus à ma connaissance. Difficile de croire que Namor pourrait avoir des serviteurs humains mais peut-être que l’explication la plus simple, du point de vue de la continuité, est de dire que les « serviteurs » vus dans cet épisode sont en fait des Atlantéens déguisés en humains, tout comme les différents « agents cachés » d’Atlantis vus dans les titres Marvel depuis Civil War. L’île fortifiée serait alors la tête de pont d’Atlantis pour introduire à la surface des Atlantéens destinés à infiltrer les différentes nations. Ou bien Namor a encore un « home sweet home » caché du côté des Bermudes.
[Xavier Fournier]
Bien vu le lien avec les « agents cachés », sacré Namor !
mmmmmmm… mais tout çà ne dit pas pourquoi les nazis se déguisaient en zombis… Dommage que Stan Lee soit complètement passé à côté de la science et du mythe du surhomme… ou tout au moins du super soldat revenu d’entre les morts… façon créature du Dr Frankeinstein… comme dans « Project super powers » d’Alex Ross…
Vraiment aussi peu inspiré pour le coup Stan Lee avec l’image biblique de la croix… Complètement inutile et çà ne sert pas du tout l’histoire…
En résumé, ce qui me vient à l’esprit, c’est que la forme écrase le fond…
Je pense que par déduction les Nazombies sont ainsi déguisés pour avoir l’avantage psychologique sur leurs adversaires et sur les populations menacées. A priori par contre il n’y a aucune certitude quand à l’identité du scénariste. Coller ça sur le dos de Stan Lee est prématuré. Après… comparer avec Project Super Powers, publié environ 70 ans plus tard me parait une fausse bonne idée parce que l’âge moyen des lecteurs n’est plus le même du tout, sans parler de la perte de puissance des associations familiales en termes d’auto-censure. En bref, je ne pense pas qu’un auteur de 2009 aurait pu faire les mêmes choses s’il avait été publié dans les années 40.
Et en même temps même si l’épisode est très premier degré, c’était quand même gonflé, en 1941, de faire des histoires où les nazis étaient les adversaires.
Quand à l’exploitation de Frankenstein dans Super Powers elle me semble quand même largement plus relever de la forme que du fond, vu le peu d’introspection des F-Troops. Le propre du monstre de Frankenstein étant de se rebeller contre son créateur, je ne pense pas que des savants recréant des armées de Frankenstein obtiendraient forcément les soldats serviles dont il est question dans « PSP »…
Oui, bien sûr, je craignais le reproche :
loin de moi l’idée de dire que c’était facile de faire ce qui se fait actuellement… N’empêche que c’est dommage de passer aussi près du concept ! Damned !
Et oui, çà paraît logique d’avoir voulu jouer sur un effet « psychologique », mais je ne suis pas convaincu de l’utilité. D’autant, qu’une fois ce mystère « démasqué », on reste sur sa faim… C’est un peu décevant, la montagne accouchant d’une souris…
Et l’image biblique… vraiment inutile car pas exploitée…
M’enfin, c’est vrai, une fois encore, qu’on était aux prémices des comics super héroiques.
Petite question si je puis me permettre : je suis étonné du rendu des images que vous présentez. En général, le vieux papier de mauvaise qualité ne donne pas de tels images, vraiment superbes (enfin, c’est un goût personnel). J’aime bien ce rendu assez… fun… ou disons un peu fluo…
Est-ce que vous retouchez ces images ?
Et surtout comment faites vous pour les retoucher ?
« Superboy »: pas de *reproches* en fait je n’insistais surtout que sur le fait qu’on ne peut pas coller la chose sur le dos de Stan Lee. Le reste c’était de la remise dans le contexte. Après sur le fond chacun est libre de penser ce qu’il veut. Il y a de toute manière plein d’éléments dans cette histoire (ces histoires de châteaux/îles voisins des deux personnages) qui sonnent bizarres et très premier degré, comme si l’auteur ne s’était de toute manière que peu intéressé aux héros concernés.
Pour les scans de cette rubrique ils ont des origines diverses. Parfois par chance j’ai les originaux (même pour les années 30 ou 40 ça se trouve si on n’est pas trop pointilleux sur des pages jaunies ou écornées). D’autres fois il s’agit tout simplement de réimpressions. DC Comics, par exemple a réimprimés beaucoup d’histoires du golden age dès les années 60 quand ses mags faisaient 100 pages, puis il y a eu les TPB et les Archives Editions. Marvel a fait de même parce qu’il y quelques reprints du golden age dès la fin des sixties, puis des TPB et enfin les Masterworks. Dans le cas présent les images viennent du premier masterworks consacré aux Human Torch Comics, où les couleurs sont très brillantes en autre chose à cause du papier.
Quand les images viennent des sources originelles, il m’arrive de compenser les jaunes et les contrastes, sans plus…
A ce sujet, tiens, puisqu’on en parle, j’ai acheté le Hardcover de DC consacré au Sandman de Simon & Kirby aujourd’hui et je le déconseille fortement puisqu’à l’intérieur, une fois l’emballage défait, on se rend compte que le papier est d’une très mauvaise qualité, limite le papier d’un annuaire. Il me semble tout simplement que pour certains épisodes ils n’avaient pas de bonnes sources et qu’ils ont scanné les pages originelles sans se donner de faire le travail de retouche nécessaire. Du coup, comme ca se serait vu sur un papier blanc, ils ont opté pour une repro jaunâtre, sur du papier bas de gamme. A 40$ le Hardcover pour se retrouver avec une si piètre qualité, c’est vraiment décevant… Quitte à bâcler ils auraient aussi bien pu le refiler en softcover, au moins.
Merci pour la réponse rapide !
C’est noté pour Sandman !