Oldies But Goodies: Iron Man #32 (Dec. 1970)

[FRENCH] Une semaine après Marvex, enchaînons avec une autre « Tête de Fer » de Marvel. Iron Man ? Oui, bien sûr, le titre du comic-book chroniqué cette fois-ci vous aura mis sur la voie. Mais peut-être ne parlons-nous pas (en tout cas pas seulement) de la « Tête de Fer » à laquelle vous pourriez penser. Certes, la vedette de la série est bien le célèbre Iron Man (à savoir l’industriel Tony Stark vêtu d’un exosquelette rouge et or). Mais (comme nous l’avions déjà vu l’an dernier avec la rencontre Iron Man/Val-Larr) la série Iron Man elle-même (en particulier sur les 60 ou 70 premiers épisodes) est pleine de nombreux alliés et ennemis qui ne se sont pas inscrits dans la durée. Et l’un d’entre est particulièrement intéressant à ressortir dans la logique de cette rubrique…

(Digression : La publication ici d’un article traitant d’un Iron Man dessiné par George Tuska pourrait paraître être de l’opportunisme au lendemain de l’annonce de son décès. Et bien qu’il n’y aurait sans doute rien de répréhensible a faire un hommage à la mémoire de l’artiste, cette chronique sur Iron Man #32 était prévue depuis plusieurs semaines, pour des raisons qui deviendront évidentes dans les lignes qui suivent…)

Iron Man #32 (« Beware The Mechanoid », soit « Faîtes attention au Mécanoïde« ), scénarisé par Allyn Brodsky et dessiné par George Tuska, commence comme de nombreux autres épisodes de la série : l’inventeur milliardaire Tony Stark est dans son laboratoire en train de tester de nouvelles améliorations à l’armure qui lui permet d’être Iron Man et plus précisément sa résistance aux rayons laser. Mais très vite on change de décors et de personnages pour assister à une scène de ménage dans un « quartier noir » puisqu’à l’évidence aucun des protagoniste n’est blanc. Belinda annonce à son compagnon , Luke, qu’elle le quitte parce qu’il n’est bon qu’à se plaindre sur le fait que personne ne lui laisse sa chance, plutôt que d’essayer de réussir par lui-même. Belinda démarre en trombe au volant de sa voiture tandis que Luke, après avoir déclaré qu’il n’a pas besoin d’une « femme à grande gueule », se dit qu’il pourra trouver un vrai canon plutôt qu’une simple institutrice. Le cadre est jeté : Belinda est une jeune femme à la fois proactive et bien intégrée, avec un travail utile à la société. Luke est un aigri, un looser…

Mais si vous pensiez qu’Iron Man allait directement intervenir dans la scène de ménage, il nous faut avant ça changer une nouvelle fois de scène et nous diriger cette fois vers… l’espace, où un croiseur interstellaire en forme d’étoile (assez semblable au logo jaune du Captain Marvel kree) est en train d’approcher de la Terre. C’est son occupant qui nous intéresse plus particulièrement. Un étrange robot à l’allure métallique mais qui en même temps est pourvu de cheveux dorés. L’androïde parle tout seul (une maladie cependant assez répandue dans les comics, en particulier quand une machine n’est pas supposée avoir des « bulles de pensée ») et explique qu’il est programmé pour explorer notre planète. Des sondes précédentes l’ont qualifiée de monde primitif mais voilà que le vaisseau détecte la présence d’activités industrielles. Le robot décide alors d’accélérer encore pour inspecter au plus vite la Terre. Autre changement de scène  (la quatrième en trois pages) qui nous permet de voir des silhouettes en train de s’enfuir d’une prison et de monter dans une voiture qui les attendait non loin de là… Il y a des évadés dans la nature…

Entre-temps  Tony Stark est passé à un stade plus actif de ses tests. Il a revêtu l’armure bardée de technologie et vole en plein, éprouvant tour à tour sa manoeuvrabilité, sa vitesse et même la portée de ses répulso-rayons (les rayons destructeurs émis par les gants d’Iron Man). Et c’est là, alors qu’il vole dans les airs, qu’il aperçoit un ovni en forme d’étoile. Le héros va même jusqu’à plaisanter sur le fait que c’est la première fois qu’il voit un vaisseau qu’on peut vraiment qualifier de STARship, en égard à sa forme. Vous l’aurez compris, l’ovni en question est celui du robot que nous avons observé un peu plus tôt. Sa curiosité forcément attisée, Iron Man décide d’aborder le vaisseau et de voir de quoi il retourne. Bien sûr,  son entrée dans l’engin ne passe pas inaperçue (vous ne pensiez quand même pas que c’est un gars en armure, quand bien même richissime, qui va tromper une technologie capable de voyager entre les étoiles et créer des robots si perfectionnés). Le robot aux cheveux dorés constate d’abord que « ces primitifs ont bien évolués depuis le siècle dernier ». Comme l’épisode parait en 1970, cela évoque un premier passage sur Terre aux alentours du 19ème siècle, ou tout au moins une première « inspection » (peut-être les « sondes » mentionnées plus tôt) déclenche alors les défenses de son véhicule et Iron  Man est cloué au sol… tout en se disant que ça ne ressemble pas vraiment à un message de bienvenue… Et pendant ce temps-là, au sol ? La voiture de nos évadés de prison de tout à l’heure a été repérée par la police et prise en chasse.

Iron Man, lui, est ignorant de tous ces faits. Il est toujours aux prises avec le rayon immobilisant du vaisseau étranger. N’ayant toujours pas croisé l’occupant du véhicule, le héros tente un « Bienvenue sur la planète Terre » au cas où quelqu’un pourrait l’entendre. De loin, le robot se félicite que ses maîtres aient tout prévu pour assurer sa sécurité. Il s’approche alors d’Iron Man avec une curieuse phrase d’accueil : « Salutations. Vous êtes les créatures dont s’occuperont nos colonisateurs… ». Écoutant ce terme de « colonisateur », Iron Man en déduit que tout ça sent la tentative de conquête et qu’il ferait mieux de mettre en joue l’être artificiel… Mais ses répulso-rayons, pourtant testés quelques minutes plus tôt, ne marchent plus. « Tu faisait semblant d’être affaibli… Heureusement que j’avais dressé un champ de puissance » s’exclame l’individu de métal. Et forcément, quand Iron Man commence à poser des questions sur ce « champ de puissance », l’androïde tranche : « Tout ceci n’est pas tes affaires terrien. Il y a des choses plus importantes. Sache que je suis le Mechanoid Scout MK-5, envoyé par les Maîtres pour étudier ce monde en temps que colonie potentielle. Nos lois exigent que les formes de vie indigènes nous donnent leur consentement pacifique. Et cependant tes actions ont montré de l’hostilité. Qu’en dis tu ? ».

Au premier abord le discours du Mechanoid fait énormément penser à celui d’autres colonisateurs de l’univers Marvel, à savoir les Colonizers, des alliés/adversaires occasionnels de Thor apparus en 1966, reconnaissable à leur peau jaune et leur tête hypertrophiée (leur ressortissante la plus célèbre est l’exploratrice Tana Nile, personnage par la suite semi récurrent dans les aventures de Thor). Eux aussi parlent de coloniser à tout va, en utilisant souvent un charabia administratif qui se voudrait pacifique. Et eux aussi utilisent des robots, les Enregistreurs, qui leur servent de sondes pour explorer des mondes nouveaux. Dans un premier temps on pourrait se dire que les Maîtres du Mechanoid ne sont autres que ces Colonisateurs-là. Mais plusieurs éléments s’y opposent. D’abord dans la version anglaise le Mechanoid utilise le mot « Colonist » tandis que les colonisateurs rencontrés par Thor sont, dans la version originale, des Colonizers. Ensuite le Mechanoid fait égard de précédents sondages un siècle plus tôt alors que le passage des Colonizers sur Terre est beaucoup plus récent. Aucun des Colonizers ou des Enregistreurs n’a utilisé un vaisseau en forme d’étoile. De plus, le Mechanoid parle de demander l’autorisation avant de coloniser des mondes, alors que les Colonizers sont beaucoup plus autoritaires dans leurs méthodes. Enfin, si le scénariste Allyn Brodsky avait voulu raccorder son Mechanoid à cette race vue ailleurs, ne se serait pas donné tout ce mal pour ne pas officialiser le lien quelque part dans l’épisode. D’autant que le Mechanoid nous fait penser à quelqu’un d’autre. Mais nous y reviendrons plus loin…

Maintenant qu’Iron Man (toujours prisonnier du champ de puissance) se rend compte que le Mechanoid ne cherche pas forcément à s’imposer, il essaie de parlementer et demande pourquoi le robot ne s’est pas simplement présenté ouvertement plutôt que de tenter une arrivée furtive. Ce à quoi le Mechanoid répond que la procédure est d’arriver incognito, de manière à ce que les peuples visités ne cherchent pas à mentir. Puis le Mechanoid poursuit, en expliquant qu’il va maintenant descendre au sol et étudier plus précisément la Terre. Si sa décision ultime est de couper tout contact avec la Terre, alors Iron Man sera ramené, prisonnier, en tant que spécimen… Il en a en effet trop observé pour qu’on puisse le relâcher…

Le Mechanoid sort du vaisseau, lequel plane désormais au dessus d’une autoroute. La même autoroute où les évadés sont poursuivis par la police (ah ! vous voyez que les choses commencent à se recouper !). Sans doute qu’Iron Man avait pu percevoir le vaisseau parce qu’il s’en était approché en volant car plus bas la poursuite a lieu sans que personne ne lève les yeux au ciel pour se demander ce qu’est cet objet qui plane au dessus d’eux. Non seulement ils ont d’autres chats à fouetter mais en plus c’est l’avantage d’avoir un vaisseau en forme d’étoile dans le ciel nocturne…  Le Mechanoid décide alors que la meilleure manière de voir de près les humains est de faire de l’autostop. Avant devoir sur qui il va tomber, reportons nous à nouveau à l’intérieur du vaisseau laissé sans surveillance, où Iron Man a bien l’intention de ne pas finir comme phénomène de foire sur un monde étranger. Au passage, le Mechanoid étant un robot à forme humaine, je me demande s’il a conscience qu’Iron Man est un homme en armure et non pas un robot comme lui, ce qui expliquerait que l’enquêteur venu d’ailleurs se donne tout ce mal pour voir des humains de près alors qu’il en avait un sous la main… Laissé à lui-même, Iron Man a tôt fait de comprendre comment déclencher un court-circuit dans le champ de puissance, en utilisant… sa prise de radio. Très vite il est libre et peut partir aux trousses du Mechanoid.

Au bord de la route, ce dernier a bien du mal a être pris en stop, les occupants des voitures voyant cette silhouette couverte de métal pensent qu’il s’agit d’un dingue déguisé, fêtant bien trop tôt halloween. « Ainsi les Terriens ne sont pas tolérants envers ceux qui sont différents » rumine le Mechanoid. Il active alors un dispositif de camouflage caché dans sa gorge et prend l’allure d’un simple humain en pantalon et en jean. Encore que la couleur de l’humain n’est sans doute pas innocente puisque le Mechanoid, ainsi « déguisé » est noir, à une époque où la diversité ethnique était sous-représentée  dans les comics. Cette fois une voiture s’arrête et cela n’étonnera sans doute personne d’apprendre que derrière le volant il n’y a ni les évadés (qui ne s’arrêteraient pas) ni Tony Stark (son armure est bien plus rapide qu’une automobile) mais Belinda, l’institutrice noire qu’on a découvert dans les premières scènes de l’épisode. Pris de cours par la convivialité de la jeune femme, le Mechanoid se présente sous le nom de Mike. Mais un peu plus loin sur la même autoroute, les évadés ont un accident (normal, à force de ne pas respecter les limitations de vitesse sous prétexte d’être poursuivis par la police). Leur voiture sort de la route et est inutilisable. Je suis sûr que tout le monde voit où tout ça va en venir…

Surveillant la route depuis le ciel, Iron Man est attiré par la vision d’une voiture qui brûle. Atterrissant, il discute avec les policiers qui inspectent la carcasse et apprend ainsi l’existence des évadés. Mais toujours pas de Mechanoid en vue. Aussi Iron Man redécolle  rapidement en promettant d’informer les forces de l’ordre s’il croise les fuyards. Lesquels au même moment, un peu plus loin, arrêtent une voiture prise au hasard. Vraiment ? Pas le hasard du scénariste en tout cas. Cela ne surprendra sans doute personne d’apprendre qu’il s’agit du véhicule de Belinda et « Mike », rapidement pris en otages. Les deux prisonniers se font très menaçants envers Belinda et le Mechanoid, de manière surprenante, sort de son rôle d’observateur de manière discrète en plaçant sa main sur celle de la jeune femme. Il éprouve de la compassion à son égard. En haut, dans le ciel, Iron Man a soudain l’idée de régler son casque pour entendre tout « bruit mécanique inhabituel ».  Très vite, il détecte ainsi dans quelle voiture le Mechanoid se cache. Théorisons que le bruit en question se place dans la gamme des ultrasons ou bien les occupants de la voiture n’auraient pas manqués de l’entendre…

Dans le véhicule, les deux évadés se voient déjà libres et débarrassés de tout poursuivant. Baldy, celui qui dirige, ironise qu’ils seront bientôt aussi libre que l’oiseau qu’il voit dans le ciel, par la fenêtre… avant de réaliser que ce qu’il voit n’est pas la silhouette d’un oiseau mais Iron Man qui approche dans les airs. Aussitôt les criminels ouvrent le feu et, comme deux beaux idiots qu’ils sont, se demandent si ils l’ont touché… Comme si Iron Man pouvait être endommagé par des simples revolvers.

Cette fois c’en est trop pour Mike, qui décide de prendre les choses en main et leur ordonne de les libérer « La femelle et lui ». Les évadés n’ont pas conscience d’être face à un être surpuissant et ne sont guère impressionnés. Mais c’est à ce moment-là qu’Iron Man les rattrape et immobilise la voiture. Mike tente de s’enfuir en portant Belinda mais les deux autres les mettent en joue et s’en servent comme des boucliers humains pour se protéger du vengeur en armure. Craignant visiblement pour la sécurité de Belinda, le Mechanoid se rue sur Baldy pour le désarmer. Mike est alors criblé de balles et Baldy jure à Iron Man que Belinda sera la prochaine si le héros fait un pas de plus. Le criminel s’attend visiblement à voir Mike tomber mort à ses pieds. C’est sans compter sans l’endurance du Mechanoid, qui le désarme. L’autre évadé lui tire à nouveau dessus, avant qu’Iron Man n’assomme l’attaquant.

Folle d’inquiétude et visiblement séduite par cette preuve d’héroïsme, Belinda se jette au coup de Mike, en s’exclamant qu’il a besoin d’un docteur mais le Mechanoid répond à sa démonstration d’affection par une phrase beaucoup plus neutre : « Pas de Docteur, Belinda… Car je ne suis pas un être humain… et ma mission ici sera bientôt terminée». Le Mechanoid s’éloigne en émettant de la fumée (ses mécanismes visiblement endommagés par les balles des malfrats) et il explose sous les yeux de Belinda et d’Iron Man, ne laissant qu’une tâche sombre sur le sol. L’épisode s’achève alors sur un commentaire qui parle d’une fille qui pleure et de l’histoire d’une machine qui a appris à aimer. Une histoire de tragédie.

Une tragédie ? Vraiment ? Oui et non car elle laisse un certain nombre de portes entrouvertes. A commencer par l’étrange situation où un être de métal (son visage ressemble à de la fonte) et conçu pour explorer des mondes étrangers, aux climats divers, pourrait être aussi facilement détruit par trois balles de revolver terrestre. Plus encore, l’histoire s’achève sans nous dire ce qu’est devenu le vaisseau en forme d’étoile, désormais sans pilote. Et on se souviendra que le Mechanoid expliquait plus tôt ne devoir laisser aucune trace de son existence sur Terre… Si un scénariste voulait le ramener dans de futures histoires, il serait donc assez facile d’expliquer que le Mechanoid a profité des circonstances pour faire croire à sa mort, au besoin en utilisant une forme de téléportation (il n’y a aucune pièce visible après l’explosion , alors qu’on voit des mécanismes jaillir pendant, ce qui laisse à penser que le corps a été escamoté). Tout ça ne serait qu’une charade pour convaincre Belinda et Iron Man qu’il n’existe plus, de manière à ne pas avoir à les ramener sur son monde. Ou bien le Mechanoid pourrait continuer d’arpenter incognito la Terre. Au pire, même si le Mechanoid était irrémédiablement détruit, même le vaisseau pourrait faire un élément réutilisable (un vaisseau en forme d’étoile façon Captain Marvel pourrait faire une bonne base pour des héros cosmiques façon Gardiens de la Galaxie ou Nova). Et puis, même si le Mechanoid ne revenait jamais, il reste la question de ses maîtres, qui soit disant colonisent des mondes entiers mais dont on n’a jamais réentendu parler, que ni les Kree, ni les Skrulls ni aucun autre empire extra-terrestre n’a mentionné depuis…

Et là, il faut nous tourner vers le Oldies But Goodies précédent et souligner les nombreuses ressemblances avec… Marvex. Car sous un certain angle il est difficile de ne pas faire de rapprochements. Oh, il ne fait pas l’ombre d’un doute qu’elles sont accidentelles car si Allyn Brodsky avait voulu faire une sorte d’allusion à un personnage aussi obscur que Marvex, paru 30 ans plus tôt sans laisser de trace durable, il l’aurait forcément assumé avec plus de force. Physiquement, les deux robots se ressemblent un peu comme deux modèles différents d’une même gamme. Tous les deux ont des corps de métal qui ne peuvent réellement passer pour humain s mais, allez savoir pourquoi, sont pourvus de cheveux. A peu de choses près, le Mechanoid peut passer pour un frère de Marvex. Et puis il y a le reste, les autres similitudes d’histoires. Comme Marvex, le Mechanoid a pour fonction première de coloniser la Terrer (encore que d’une manière plus pacifique) et finit par résister à sa programmation. Comme Marvex, le Mechanoid entre en contact avec la race humaine par le biais d’une route et dans les deux cas les gens qui les rencontrent les prennent pour des gens déguisés. Enfin le passage où Belinda se jette au coup du Mechanoid et où celui-ci lui rétorque qu’il n’est pas humain n’est pas sans évoquer les scènes Clara Crandall faisait des avances à Marvex et où ce dernier protestait qu’il n’était pas, lui non plus, humain. La différence majeure, c’est que le Mechanoid n’enchaîne pas avec un strip-tease pour prouver que tout son corps est de métal.

Allyn Brodsky n’avait aucun intérêt à s’inspirer d’une histoire vieille de 30 ans et qui n’avait pas marqué les esprits. On peut donc mettre les ressemblances sur le compte d’une addition de clichés similaires, à trois décennies d’écart. Le Mechanoid n’est pas plus une copie de Marvex qu’Iron Man serait une copie du Bozo The Iron Man de 1940. Mais les deux histoires oubliées dans les fins fonds de l’univers Marvel se complètent à merveille si on veut bien se donner la peine de les relier. Certes, la différence majeure c’est que les créateurs de Marvex parlaient de réduire la Terre en esclavage sans demander aucun consentement, là où les maîtres du Mechanoid semblent plus polis (en tout cas si le Mechanoid a bien dit la vérité et pas présenté les choses à sa manière). Mais on peut imaginer que les méthodes sont différentes à l’intérieur d’une même civilisation. Si un même robot est programmé par le Docteur Fatalis ou Mister Fantastic, les résultats seront différentes. Peut-être que les créateurs de Marvex étaient les Fatalis de leur monde et que ceux du Mechanoid feraient parti d’une frange plus « humaniste ». Mieux, les ressemblances nominales entre les Colonizers de Thor et  les maîtres « colonists » du Mechanoid pourraient s’expliquer en passant par la cinquième dimension de Marvex. Les créateurs de Marvex sont des êtres à la tête hypertrophiée, assez ressemblant aux Colonizers. Les Colonists pourraient alors tout à fait être une version alternative (basée dans la cinquième dimension) des Colonizers. De même Marvex et le Mechanoid seraient des versions alternatives des Enregistreurs utilisés par les Colonizers (expliquant certains points communs dans la ressemblance Mechanoid/Enregistreurs). Enfin on se souviendra que dans sa première histoire Marvex était projeté sur Terre depuis la Cinquième Dimension. Ce qui peut tout à fait valider que le Mechanoid ait seulement fait croire à sa propre fin mais soit rentré chez lui par une explosion similaire. Nul doute que c’est en lire beaucoup et en rajouter trop dans les rapprochements à faire, mais c’est une occasion de plus de constater que derrière le moindre personnage « jetable », il y a souvent de quoi redécorer tout un pan d’univers partagé… Avec ou sans connexion liée à Marvex, le Mechanoid a une bonne base et pourrait être ramené assez facilement. Au pire, un autre Mechanoid pourrait être un jour envoyé par ses énigmatiques Maîtres pour savoir ce qu’est devenu le premier…

[Xavier Fournier]
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