C’était l’époque de la « funny » League telle que réinventée par Keith Giffen et J.M. DeMatteis. Leur Justice League International marchait si bien qu’il fut décidé de séparer le titre en deux branches (avec chacune leur série mensuelle) : Justice League America et Justice League Europe. Cette dernière, depuis le premier numéro, était en place à Paris où elle avait été reçu plutôt fraîchement : pas longtemps après l’arrivée des super-héros américains, la populace française avait été manipulée et, hystérique, avait agressée la JLE en étant convaincu qu’il s’agissait de nazis. Par la suite, les relations entre l’opinion française et la Justice League avait toujours été conflictuelle. Et comme les membres de la JLE se comportaient comme des incapables (la marque de fabrique de la période Justice League International), détruisant souvent des monuments nationaux lors de leurs combats, les choses n’allaient pas en s’arrangeant. Jusqu’au soir où Catherine Colbert, la manager (équivalent de Maxwell Lord pour la JLA) française du groupe décide que l’image des héros ne peut s’améliorer que s’ils apprennent la langue locale. Allez zou, tout le monde part au cours du soir. Seuls Elongated Man et Rocket Red sont dispensés parce qu’ils parlent déjà le « dialecte ».
Comme à leur habitude, les deux camps se comportent comme des enfants en bas âge. Le cours de Mlle Kessler vire vite au cauchemar. Pendant ce temps, dans le QG de la JLE, Elongated Man a pratiquement ouvert les paris. Il le sait, il le sent, tout cette histoire de cours ne peut se terminer qu’en catastrophe, comme tout ce que fait la JLE. Au même moment il découvre à la télé une toute nouvelle héroïne française nommée Red Fox (bizarrement les auteurs lui donneront par la suite le nom de Crimson Fox, oublient ce premier pseudo de « Renarde Rouge »). Une recrue potentielle pour la Justice League ?
Pendant ce temps c’est la cata dans le cours de Melle Kessler, qui est au bord de la crise de nerfs. Ses élèves sont super-dissipés. Encore plus quand Major Disaster aperçoit la nuque albinos de Metamorpho à travers son déguisement. Du coup, Disaster l’identifie et en déduit qui sont les autres. Terrifié, il rédige un mot à l’attention de ses camarades. Il faut qu’ils décampent avant que la JLE ne comprenne qui ils sont. Mais Kessler voit passer le mot. C’en est trop pour elle. Furieuse, elle intercepte le bout de papier et pour bien mettre la honte à l’élève dissipé, elle lit le gribouillis à voix haute, dont le contenu est essentiellement : « Les autres gars c’est la JLI, gare à nos fesses ! ». C’est la stupéfaction générale et, immédiatement après, une bataille homérique explose dans la salle de cours.
Tant et si bien que Catherine Colbert est bonne pour aller chercher Captain Atom, Power Girl, Metamorpho et Flash au commissariat, après qu’ils aient passé la nuit au poste, en garde à vue. Etonnée, elle demande alors pourquoi Captain Atom n’a pas usé de l’immunité diplomatique de la JLE pour sortir plus vite. Et Captain Atom de rétorquer quelque chose comme : « Parce qu’on a une immunité diplomatique ? » tandis que le reste de l’équipe éclate de colère envers son leader… Toute une époque…
[Xavier Fournier]
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