C’est avec ces mots que débute Marvel Boy #1 en 1950. Marvel Boy, comme les lecteurs attentifs de cette chronique l’auront déjà compris, n’était pas un nom nouveau chez Marvel Comics qui, dans les années 40, avait déjà publié deux éphémères héros portant ce nom (les chroniques liées à Marvel Boy 1 et Marvel Boy 2 étant consultables respectivement ICI et ICI). Les deux versions n’avaient pas fait long feu et il peut paraître de voir quelques années plus tard Marvel « remettre le couvert » pour un troisième Marvel Boy, qui plus est en lui donnant cette fois directement sa série. Ce n’est pas comme si les lecteurs avaient pu être fidélisés à la suite des précédentes tentatives. Nous verrons un peu plus loin le pourquoi du comment. Ce qui importe c’est que dans les premières l’histoire se fixe surtout sur cet aspect de « Continent Oublié »…
Mais par un coup du sort le premier sur les lieux, c’est le Comte Varron et son équipage. Seulement Varron est un caïd de la pègre et ses marins sont en fait des criminels de la pire espèce. Varron réalise bien vite que le « naufrage » de leur bateau et sa réapparition au milieu du Continent Perdu peut faire d’eux des hommes riches. Il en effet très au courant des lois internationales : « Vous entendrez bientôt le bruit de centaines d’avions, qui viendront de centaines de pays ! Tous voulant réclamer cet endroit ! Des Hudson, des Magellan, des Cabot, des Desotos du vingtième siècle ! Mais c’est trop tard ! Car le premier explorateur est déjà là ! Moi, le Comte Varron, ai déjà découvert ce grand continent ! Et il est à moi ! Car je suis un citoyen sans pays d’attache ! ».
Fièrement, Matthew Grayson dit à son fils « C’est inutile de chercher à te cacher quoi que ce soit, Bob ! Comme tous les Uraniens, ton Q.I. est impressionnant, bien au delà de ce que n’importe quel terrien peut espérer ! Et tu as le don des Uraniens pour la télépathie mentale ! Tu peux presque lire mes pensées ! Tu es un vrai Uranien ! ». On notera à nouveau le style du scénariste, sa manière à doubler les informations. Après le nouveau continent qui peut-être est le septième, on a droit ici à de la « télépathie mentale » (c’est un peu comme si on parlait d’eau mouillée) et qui plus est une « télépathie mentale » qui sert presque à lire dans les pensées. A quoi bon une télépathie – qui plus est mentale – si elle ne sert pas réellement à lire dans les pensées ? Mais Bob ne contredit pas son père. Il se contente de dire humblement que ses dons sont normaux puisqu’après tout cela fait dix-sept ans qu’il vit sur Uranus avec lui. Matthew Grayson acquiesce. Mais il reconnait que dernièrement ses pensées ont été ailleurs… à des millions d’années-lumière de là, tournées vers leur monde d’origine, la Terre. Mettons que le professeur Grayson parle au figuré quand il évoque des « millions d’années-lumière » car si Uranus n’est pas la porte à côté par rapport à la Terre, on est quand même loin d’une distance qui se compterait en années-lumière.
La fusée décolle mais les choses ne se passent pas réellement comme prévu. Malgré ses préparatifs Matthew perd conscience et quand il revient à lui, ils ont pratiquement déjà atteint la Lune. Mais quelque chose d’étonnant se produit. La fusée effectue un virage à angle droit et prend alors une autre direction, comme si un aimant l’attirait non pas sur la Lune mais vers… Uranus. Uranium/Uranus, vous avez saisi ? Matthew raconte : « Je n’aurais jamais pensé que l’uranium servant à mon vol serait attiré par l’immense concentré d’uranium qui forme la croute de la planète Uranus ! ». En un sens tant mieux pour les Grayson car, à moins d’avoir emmené des vivres pour dix-sept ans, ils allaient vite découvrir que la Lune n’était pas vraiment propice à la vie. Mais inversement, avec le recul, on touche encore ici à une des nombreuses incohérences scientifiques de ce récit. Marvel Boy est un pur héros de l’ère atomique, quand l’Amérique pensait encore que les radiations tuaient les méchants mais que les bons pouvaient les dompter et n’avaient rien à en craindre. En décrivant Uranus comme saturée d’uranium au point que ses radiations frôlent la lune, le père Grayson n’a pas l’air de réaliser qu’il aurait du mourir irradié après avoir posé le pied sur une telle planète. Il a quand même le temps de la trouver si aveuglante qu’il se demande avec angoisse si ce n’est pas une immense sphère de feu (dommage là aussi pour l’aspect scientifique, Uranus est en fait une des planètes les plus froides du système solaire). A son grand soulagement il n’en est rien. Quand il atterrit sur Uranus il découvre même que ce monde est habité pas des êtres à l’apparence humaine. Les Uraniens ont l’apparence d’êtres angéliques. Ils sont fondamentalement bons, serviables et ultra-intelligents. Sur Uranus c’est la paix qui règne et les habitants sont si intelligents qu’ils sont télépathes. Ils comprennent que la guerre, la vanité et l’avarice sont des folies. Ils adoptent vite Matthew et Bob comme faisant partie des leurs et c’est ainsi que les Grayson ont vécus sur ce monde ces dernières années.
Bob est tenté par la proposition. Lui aussi se sent une obligation morale envers la Terre. Et puis il est curieux de voir son monde natal. Le professeur lui explique alors qu’il va lui montrer les préparatifs liés à son voyage mais il le prévient aussi : « Premièrement, Bob, tu serras plus malin que la plupart des hommes sur Terre ! Ton entraînement à la télépathie mentale te permettra de raisonner avec toute créature existante ! Tu seras capable de courir plus vite et de te battre plus durement qu’un homme mortel mais… c’est tout ! ». En gros on nous explique que Bob aura, en plus de ses dons mentaux, une endurance et une rapidité supérieure à la normale. Il convient d’insister sur le terme d’endurance et de ne pas le confondre avec la force. Car son père le prévient : « Quand tu arriveras sur Terre, la différence d’atmosphère te rendra plus faible que n’importe quel homme mortel ! Pour parer à la perte de tes pouvoirs, tu dois prendre une de ces pilules toutes les 24 heures. Sans ces pilules tu pourrais même en mourir ! ». Assez curieusement cet élément fait écho aux débuts du Captain Marvel Kree dans Marvel Super-Heroes #12 en 1967, quand cet autre héros créé par Stan Lee et Gene Colan était tenue d’absorber des pilules pour lui permettre de vivre sur Terre. Sagement, Bob promet de les attacher à sa ceinture, de manière à ne pas les perdre. Visiblement la Terre a beau être son monde natal, il s’est si bien acclimaté à Uranus qu’il y est plus à l’aise. Mais bizarrement Bob et le scénariste ne mentionneront plus cette histoire de pilule à prendre, comme un talon d’Achille qu’on aurait prit la peine de ménager mais qu’on aurait aussi vite oublié. Et son père lui offre une dernière arme : des bracelets munis de joyaux qui émettent de la lumière. De quoi temporairement aveugler ses ennemis. Mais ça ne peut pas tuer. Matthew Grayson insiste : « Tu ne dois pas tuer, Bob, sauf si c’est pour défendre une vie innocente ! ».
Reste alors à parer Bob d’un uniforme qui convient à sa mission. Il s’agit d’une tenue rouge, bleu et jaune (cette dernière couleur étant surtout représentée par un large logo en forme de torche sur sa poitrine). Son père le trouve « Merveilleux », ce qui lui vaudra au bout de quelques cases le surnom de Marvel Boy. Puis il est temps pour le nouveau héros de partir vers la Terre à bord d’une soucoupe volante rouge (dans des aventures ultérieures Marvel Boy utilisera plutôt une fusée nommée Silver Bullet, la « balle d’argent« ). Ce départ clôture la séquence d’origine du nouveau Marvel Boy… et ici il convient de faire une pause le temps de parler des influences et de la finalité du personnage. Si le dessinateur d’origine est Russ Heath, on ne connait pas clairement l’identité du scénariste. Longtemps la plupart des gens est partie du principe qu’il s’agissait de Stan Lee mais ces dernières années Marvel s’est abstenu de le créditer dans les réimpressions de cet épisode. Et à ma connaissance Stan Lee lui-même n’a jamais donné d’interview qui tendrait à confirmer qu’il est l’auteur (vous me direz qu’inversement il n’a pas infirmé cette théorie non plus).
Le troisième suspect est un auteur qui travaillait pour Marvel à l’époque mais qui est plus connu pour ses histoires parues chez DC. Bill Finger, le co-créateur de Batman, écrivait à l’occasion lui aussi des aventures de Superboy. Il est arrivé que Marvel lui confie des lancements de concept (par exemple c’est lui qui aura la responsabilité d’écrire le premier véritable épisode de l’All-Winners Squad). Et surtout Finger était aussi le co-créateur du sidekick de Batman, le jeune Robin, de son vrai nom… Richard Grayson. Du coup Finger prend lui aussi des allures de bon candidat à la création d’un personnage nommé… Robert Grayson ! Plus fouillis que Woolfolk, Finger était du genre à produire des scénarios sans forcément garder des traces et, comme je l’ai déjà évoqué dans d’autres chroniques, Finger était du genre à faire chez Marvel des pieds-de-nez à son travail chez DC (la création d’un de Catman de Marvel semble bien avoir été l’occasion pour lui de faire une parodie meurtrière de Batman). Il est pour l’heure impossible de trancher entre ces trois auteurs mais les deux derniers ont pour eux des arguments au moins aussi solides que l’ancienne version officielle liée à Stan Lee.
Mais il y a une personne qui n’a rien à faire des lois internationales. Marvel Boy survole Varronland et reconnaît immédiatement un navire pirate (allez savoir comment quelqu’un élevé sur Uranus est capable de faire la différence entre un bateau marchant et un navire pirate… est-ce qu’il existe seulement une marine sur Uranus ?). Sans perdre de temps Marvel Boy se pose et… est salement accueilli par les marins, qui lui expliquent qu’il est sur une propriété privée. Ca n’impressionne pas le garçon, qui demande de quel droit Varron s’est octroyé cette terre. Réalisant (sans doute par sa « télépathie mentale ») que ces hommes sont mauvais et prêts à tuer s’il le faut, Marvel Boy utilise alors ses bracelets pour les aveugler. Puis il leur saute dessus et les roue de coups avant qu’ils puissent réagir. Un des marins se lamente « Je suis aveugle ! ». Marvel Boy lui répond alors « Non ! Tu es seulement temporairement choqué par la radiance atomique ! ». Puis Bob Grayson tente de faire parler un autre homme, qui fini par avouer que Varron est parti explorer l’intérieur du continent. Le prisonnier commente « Peut-être que vous êtes d’une autre planète. Je n’ai jamais vu aucun gars sur Terre se battre comme vous le faîtes ». Avant de redécoller, Marvel Boy lui rétorque : « Et moi je n’ai jamais vu quelqu’un sur Uranus se battre comme vous ! La haine n’existe pas sur Uranus ! ». En fait c’est faux car on se rendra compte dans des épisodes ultérieurs qu’il n’y a pas que des enfants de chœur sur Uranus. Mais enfin bon mettons que là, pour le coup, Marvel Boy y croit. A peine la soucoupe à nouveau dans les airs, les marins reprennent du poil de la bête et tentent de lui tirer dessus. Sans résultat.
Pendant cette discussion, Varron et ses hommes se sont approchés à couvert. Ils aperçoivent les « hommes-poissons » et réalisent la situation. Cependant Varron et ses hommes comprennent également vite que si les hommes-poissons trouvaient la mort, là tout de suite, le problème serait vite réglé. Ils ouvrent alors le feu et certains des hommes-poissons tombent sous les balles. Le bras droit de Protus crie à son chef : « Vois comment notre peuple se meurt autour de nous ! Cela vient d’avoir voulu croire des étrangers ! Ils n’en veulent pas seulement à notre terre, crétin de Protus, mais aussi à nos vies ! ». Incapable de comprendre le contraste entre la bonté ressentie dans Marvel Boy et ces actes, Protus, pris de panique, ordonne que les siens se mettent à l’abri dans des grottes. Marvel Boy arrive à la conclusion que les tirs ne peuvent venir que de Varron. A nouveau Marvel Boy fait usage de ses bracelets lumineux, qui aveuglent les tireurs…
Ayant perdu son avantage, Varron se dépêche de prendre un otage. Il s’agit d’une femme-poisson (ça doit être l’équivalent aquatique de la Schtroumpfette car c’est la seule femelle de l’espèce qu’on verra dans cet épisode) qui n’a pas eu le temps de se mettre à l’abri. Varron ordonne à Marvel Boy de laisser ses hommes ou il tuera la femme verte. Marvel Boy se résigne donc et Varron, sentant que ce « Golden Boy » est du genre à tenir sa parole, laisse la fille s’enfuir. Lui et ses hommes retournent alors vers le navire (sans faire mine de tirer sur Marvel Boy, qui n’est pourtant pas à l’épreuve des balles). Varron a d’autres soucis plus immédiats. Tant que les hommes-poissons existent, il ne peut pas réellement revendiquer le continent. Et ils se sont repliés dans des grottes sous le sol. Il veut donc récupérer de la dynamite et les faire exploser, même s’ils se cachent hors d’atteinte.
Une heure plus tard, Marvel Boy est en train de discuter avec les premiers aviateurs des autres nations qui viennent de se poser sur le continent oublié. Mais les discussions sont interrompues par un séisme. Marvel Boy se souvient de ce que les hommes-verts lui ont raconté. 1200 ans plus tôt le continent a disparu sous les eaux suite à un tremblement de terre de ce genre ! Peut-être que la chose va à nouveau se produire ! Marvel Boy ordonne donc aux aviateurs de redécoller pendant qu’il va voir ce qu’il en est. Comme c’est la première mission de Marvel Boy sur Terre et qu’il n’a rien prouvé aux gens de ces autres nations, on peut s’étonner qu’ils lui obéissent si facilement. En approchant en soucoupe des grottes des hommes-poissons, Marvel Boy comprend ce qui s’est passé. En essayant d’utiliser de la dynamite, Varron a provoqué une secousse qui prend une ampleur gigantesque. Le continent va replonger sous la surface ! Tandis que l’eau emporte les hommes de Varron, Marvel Boy tente d’aider les hommes-poissons. Mais Protus lui explique qu’ils vont simplement retourner vivre sous l’eau « Peut-être qu’un jour, quand la surface sera un meilleur endroit pour vivre, nous reviendrons ! ». Non loin de là, Varron et ses hommes sont en train de se noyer dans des eaux infestées de requins. Varron est devenu fou et hurle jusqu’à la dernière minute que tout le continent lui appartient !
Aujourd’hui ça peut paraître curieux puisque pour la plupart des lecteurs Marvel c’est Marvel et un point c’est tout. Mais en 1950 c’était moins évident car Marvel Comics ne faisait plus vraiment usage de ce nom et même son anthologie historique, Marvel Mystery Comics, s’était arrêtée en 1949, quelques mois avant l’apparition de Bob Grayson. Par contre pour les lecteurs de 1950 le nom Marvel évoquait plutôt le célèbre Captain Marvel (version Shazam) publié par Fawcett Comics, un concurrent sérieux de Superman dont les ventes dépassaient de beaucoup ce que pouvait faire Marvel Comics. Captain Marvel avait un tel succès qu’il avait généré des titres parallèles tels que Captain Marvel Jr., Mary Marvel et surtout, dans le cas qui nous intéresse, un titre nommé Marvel Family dans lequel on retrouvait tous les héros liés au pouvoir de Shazam. Il semble plus que probable que Fawcett soit intervenu auprès de l’éditeur de Marvel Boy pour préserver son copyright. Suite à quoi Marvel Comics aurait continué d’utiliser le personnage mais sous un titre qui ne faisait pas ombrage au puissant Fawcett. D’ailleurs on peut se demander si l’apparition en 1951 d’un nouveau nom global pour Marvel, Atlas Comics, ne vient pas de péripéties légales similaires.
Captain America avait cessé de paraître en février 1950, après que Sub-Mariner et Human Torch aient disparus en 1949. Marvel Boy est donc le premier super-héros créé par Marvel Comics dans les années 50 mais il aurait pu être aussi le signe avant-coureur d’une seconde génération de super-héros de l’ère atomique. Mais comme la plupart des autres héros lancés à cette période (Lars of Mars ou Captain Comet, encore que ce dernier ait duré un peu plus longtemps), il s’agissait de personnages « prématurés », qui anticipaient trop les règles du Silver Age, de la génération suivante de héros, alors qu’on en était encore à enterrer ceux qui avaient précédé. Au bout de six épisodes Marvel Boy allait donc disparaître et rester dans les limbes pendant plus de deux décennies avant que Roy Thomas et Marvel, désormais principal éditeur du marché des comics, s’emploient à expliquer ce que le personnage était devenu. C’est en un sens là que les choses commencent à se compliquer car plusieurs couches d’explications sont venues se superposer.
Mais Roy Thomas n’utilisa pas le nom Marvel Boy. D’abord parce que Grayson n’était plus un garçon. Et puis parce qu’on n’était sans doute pas très chaud pour qu’un Marvel Man utilisant le nom de la firme passe pour un super-vilain (et, oui, je sais, Marvelman était aussi le nom d’un héros anglais ramené par la suite par Alan Moore mais je doute que l’éditeur américain en avait grand chose à faire en 1975).
Enfin il y avait une Marvel Girl (Jean Grey) et le nouveau Captain Marvel Kree qui lui aussi utilisait désormais des bracelets. Il fallait sans doute éviter la confusion. Robert Grayson opéra donc pendant deux épisodes de Fantastic Four sous le pseudonyme du Crusader avec des bracelets bien plus puissants qui ne se contentaient pas de lancer de la lumière mais qui lui permettaient réellement de manipuler et de décharger de l’énergie. En fin de compte le Crusader s’y prenait s’y mal qu’il finissait par se désintégrer lui-même (les bracelets étant mal calibrés).
Entretemps Don Glut n’en avait pas terminé avec Robert Grayson et reçu le feu vert de Roy Thomas pour raconter dans What If #9 (Juin 1978) une saga qui s’était déroulée dans les années 50 et qui expliquait que Marvel Boy avait « peut-être » fait partie d’un groupe nommé les Avengers, en compagnie d’autres personnages secondaires (3-D-Man, Venus, Gorilla Man, Human Robot et Jimmy Woo).
Sauf que le Blue Marvel était aussi taré que lorsqu’on l’avait vu dans Fantastic Four et ne se prêtait pas vraiment à revenir dans une équipe de super-héros. Enfin, c’était possible (on a vu bien pire dans d’autres comics) mais le personnage n’aurait pas le même capital sympathie. Et puis c’était quand même très éloigné du comportement du Marvel Boy de 1950/1951 qui respirait la bonté et en aucun cas le potentiel pour la folie. Jeff Parker corrigera la situation en dégageant l’obstacle. Le Marvel Boy qui était revenu en 1975 sous le nom du Crusader puis par la suite sous l’identité de Blue Marvel n’était pas Robert Grayson mais un survivant uranien qui se prenait pour lui !
Le vrai Bob Grayson, innocent des crimes du Crusader/Blue Marvel, n’était jamais revenu sur Terre depuis sa « première carrière » dans les années 50 ! C’est donc seulement à la reformation des Agents of Atlas qu’on le retrouve. Il est expliqué que suite à la mort de son peuple d’adoption sur Uranus (peuple qui, entretemps a été relié aux Eternals, autre race propre à Marvel, mais je ne vais ne vais pas me lancer là-dedans ce sera pour une autre fois), Bob a été recueilli par d’autres créatures uraniennes encore plus étranges. Vivant parmi elles depuis des décennies, Robert a pratiquement oublié ce que c’est d’être humain et même ses fonctions biologiques de
Ce n’est que vers la fin de la série que Jeff Parker révèlerait que son apparence humaine était en fait une projection mentale. Resté trop de temps parmi des créatures non-humaines, Uranian avait évolué au point d’avoir perdu son apparence de base. Désormais il ressemblait plus à une créature voisine de celles de Mars Attacks. La fin de série voyait les co-équipiers de Robert Grayson accepter cette apparence et lui expliquer qu’il n’avait plus besoin de se cacher. Pour un proche « cousin » de Superboy qui n’est apparu que dans une poignée d’épisodes, c’est donc une évolution assez spectaculaire, résultant en trois personnages distincts (Uranian, Crusader/Blue Marvel et Quasar) donc aucun n’utilise plus le nom d’origine. Et ça c’est compter d’autres versions de Quasar ou les héritiers directs ou indirects du Captain Marvel Kree…
Aux dernières nouvelles les hommes-poissons, eux, attendent toujours leur heure dans les grottes englouties du continent oublié.
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