Ouvrons les parenthèses: Une précision s’impose avant d’aller plus loin. Si Marvel Comics est bien la première BD qu’a publié l’éditeur Martin Goodman, Sub-Mariner est apparu lui un peu avant dans une revue titrée Motion Pictures Funnies Weekly (elle aussi parue en 1939). Ce n’est qu’après cette première parution que Bill Everett, le créateur du personnage, l’a proposé à Goodman qui cherchait du matériel pour remplir son Marvel Comics. Techniquement, Namor le Sub-Mariner est donc plus vieux que l’univers Marvel de quelques semaines… De toute façon ce vieux Subby n’est pas le sujet qui nous intéresse aujourd’hui. Il y a de quoi écrire bien des choses sur Marvel Comics et j’imagine donc que j’y reviendrais d’ici la fin de l’année (il nous reste encore plusieurs mois), d’où le fait que la rubrique de ce jour porte la mention 1ère Partie… Fin de la parenthèse… Non, Sub-Mariner n’est pas celui qui nous intéresse aujourd’hui mais bien le héros que Goodman et son équipe avaient choisis de mettre en évidence, lui donnant non seulement la couverture mais aussi la première place dans le magazine : le Human Torch originel. Certes, la Torche Humaine n’est pas le personnage le plus inconnu de Marvel (même si nous parlons ici de la version première, pas de son successeur apparu ensuite au sein des Quatre Fantastiques) et les débuts que nous allons observer ici sont familiers de beaucoup de lecteurs. Encore qu’il y a quelques particularités et questions qui deviennent apparentes si on s’intéresse aux détails. Des questions qui n’ont pas toutes trouvé des réponses dans les 70 années suivantes.
Les journalistes réagissent toujours très sérieusement et conjurent alors Horton de détruire sa création, qu’ils jugent trop dangereuse pour qu’on la laisse exister. Ah, quel dommage que ces journalistes-là n’aient pas assistés aux premiers tests sur la dynamite ou sur la bombe atomique. Parce que si effectivement le « robot » s’enflamme, il ne fait pas mine de bouger ou d’être animé de la moindre vie propre. Il n’est donc pas plus dangereux, à ce stade, qu’un fut où un jardinier brulerait quelques déchets… Horton leur répond qu’il n’a pas prévu de détruire Human Torch, que ça ne résoudrait rien (en un sens il n’a pas tort, ce qui a été inventé par un homme peut être redécouvert par un autre). Mais les journalistes commencent alors une campagne de presse dans laquelle ils parlent de l’existence d’Human Torch (et bien que rien ne le dise, on en déduira que leurs articles ne sont pas vraiment positifs). Mais il faut dire aussi qu’on se demande ce que cherchait le professeur en faisant une conférence de presse pour leur parler d’un projet dont il n’était pas content et pour lequel il cherchait encore une solution.
Tandis qu’Horton lit les journaux, le téléphone sonne. C’est la Guilde des Scientifiques qui lui propose son aide. Rapidement rendez-vous est prit et trois hommes se présentent chez Horton. Je me souviens que la première que j’ai lu ce récit je m’attendais à ce que la Scientists’ Guild ne soit qu’une façade pour pour des saboteurs pseudo-nazis ou bien des gangsters désireux de s’emparer de l’invention mais non. Ce groupe de scientifiques s’intéresse pour de bon à l’invention d’Horton et tente de l’aider pendant quelques cases (ce qui est une digression sacrément importante à l’heure où les récits des comics étaient très courts). Finalement leur aide n’est cependant d’aucun secours à Horton qui doit se résoudre à enterrer son invention dans une sorte de tombe hermétique en béton… Ce qui est intéressant dans la scène avec la Guilde c’est qu’elle instaure d’emblée dans l’univers Marvel une organisation de scientifiques veillant sur ce genre d’invention « hors-norme » et qu’on ne nous en reparlera plus jamais après cette scène. Dans un contexte où les conspirations sont fréquentes et où on n’arrête pas de nous retrouver des machinations passées, cette Guilde est captivante car elle peut essentiellement tout être. Soit il s’agît effectivement de savants désintéressés au service du
La guilde disparaît pourtant de l’histoire et plusieurs mois s’écoulent, au point que « tout le monde oublie l’homme de feu » qu’on a donc enterré dans un bloc de béton gros comme un camion, dans le jardin d’Horton. Mais un soir une explosion ravage la propriété et Horton, se mettant à sa fenêtre, constate la destruction de « la tombe d’Human Torch ». Plus tard il théorise qu’une fissure s’est produite et que le bloc n’était sans doute pas si étanche que ça. Human Torch s’est enflammé… et s’est enfui…
Il se trouve que la piscine est située dans le jardin du gangster Sardo. Voyant qu’il y a le feu dans le bassin, Sardo comprend immédiatement qu’il s’agit d’Human Torch, celui dont tous les journaux parlent. Il ordonne alors à ses hommes de rabattre le couvercle transparent qui protège la piscine pendant l’hiver et de faire le vide à l’intérieur (c’est apparemment toujours pratique quand on est gangster d’avoir une piscine dont on peu retirer l’air, ne me demandez pas pourquoi). Désormais, Human Torch est son prisonnier et Sardo lance alors une opération de racket. Il va voir des industriels en les menaçant que leurs installations soient détruites s’ils ne le payent pas. Malheureusement il n’est pas pris au sérieux. Sardo décide donc de faire un exemple. Il transvase Human Torch dans une sorte de grande éprouvette à sa taille et le transporte ainsi jusqu’au local à détruire. Puis quand tout est en place, Sardo lance un poids dans la vitre de l’éprouvette. Human Torch est donc à nouveau exposé à l’air et s’enflamme sans le vouloir. Le robot, toujours assez innocent, ne comprends pas bien ce qui se passe. Lui pensait que Sardo allait chercher à l’aider… Tout à coup il réalise… Sardo ne serait-il pas qu’un racketteur ? Ne me demandez pas comment un robot qui ne sait pas ce que c’est qu’une sirène de pompiers sait ce qu’est un racketteur… Human Torch décide donc d’arrêter Sardo. Il en va de sa responsabilité désormais.
Et là, pour la première fois le robot fait usage de sa capacité à voler. Ou plutôt de sauter. A l’époque Human Torch ne vole pas, il saute avec des bons gigantesques car il combine ses flammes rouges avec ses flammes bleues, qui ont pour particularité de le rendre plus léger que l’air. Pardon ? Quelles flammes bleues ? L’épisode ne montre aucune flamme bleue. Probablement que Carl Burgos avait prévu dans son scénario qu’Human Torch pourrait changer de couleur. Mais à l’époque les instructions de colorisation à l’attention de l’imprimeur étaient rudimentaires. Le scénario parle donc de flammes bleues… mais elles n’existent pas dans les images…
Human Torch attrape une dernière bouteille de nitrogène puisqu’à l’évidence c’est la seule chose qui peut l’aider à contrôler sa flamme. Le professeur arrive en disant avoir entendu l’explosion et l’homme synthétique répond « Un rat a fait justice de lui-même, Horton ». Ce qui est bizarre car souvenons-nous pour ce qu’on en sait le robot n’a jamais été conscient en présence de son inventeur. Il ne devrait donc pas pouvoir le reconnaître, encore moins connaître son nom. Qu’importe : de toute manière Human Torch s’envole avec le nitrogène et s’entraîne en quelque sorte à l’écart. Finalement il arrive à copier par lui-même les effets du nitrogène et donc à contrôler ses flammes, découvrant qu’il peut aussi jeter des boules de feu s’il le souhaite. Désormais le robot est donc maître de son destin. Il marche dans les rues (en mode enflammé) et fini par attirer l’attention de la police, qui tente de l’arrêter. Mais là, il peut leur prouver qu’il peut « s’éteindre » à volonté et ne représente plus aucun danger. Reste les dégâts qu’il a déjà causé. Placidement, Human Torch est mené devant le commissaire-en-chef qui décrète que de toute façon aucune prison ne pourrait arrêter la Torche. Il ferait fondre les barreaux… Finalement la seule solution qui s’impose, c’est de laisser la garde du robot au Professeur Horton, qui accepte d’être en quelque sorte son « tuteur légal ».
(*) Dans les années 70, quand il a été révélé que la Vision était une version modifiée d’Human Torch, on revit pourtant Horton bien vivant mais plus vieux (logique) qui semblait trouver la mort après avoir résisté à Ultron. Pourtant dans les années 80, on revit une nouvelle fois Horton vivant (à l’époque où John Byrne écrivait West Coast Avengers). Pour les années 80, il apparait que c’était un imposteur, un Space Phantom à la solde d’Immortus, mais rien n’est jamais venu expliquer comment Human Torch pouvait se retrouver « orphelin » en 1939-40 puis recroiser plus tard (toujours dans les années 40) son créateur bien vivant. Il y a donc quelque chose de pas très clair dans la chronologie du bonhomme…
Il arrive enfin sur les écrans : Kraven le Chasseur ! Non, on blague !…
Avec Creature Commandos, James Gunn inaugure un nouveau chapitre dans l’histoire tumultueuse de DC au…
Après deux volets ayant conquis le box-office sans pour autant séduire la critique, Venom :…
Hasard du calendrier, Christopher Reeve fait l'objet de deux documentaires en ce mois d'octobre. Le…
Le documentaire Super/Man : L'Histoire de Christopher Reeve plonge au cœur de la vie de…
Pour bien commencer la semaine, Marvel Studios nous présentent les premières images de Thunderbolts*, prévu…