Le Blue Beetle en costume de ville et à chapeau n’aura duré qu’un mois. Dès le second numéro de Mystery Men, il avait complètement changé de mode d’opération. Et si je vous parle plus précisément de ce troisième numéro, c’est pour plusieurs raisons mais avant tout et surtout que la rubrique se nomme « oldies but goodies » et que si on peut laisser passer un certain nombre de choses en les mettant sur le compte de l’effet rétro, le numéro 2 était la preuve que sous le nom de Charles Nicolas se cachait plusieurs artistes.
Bon mais où est notre Blue Beetle ? Il est déjà sur le coup. Conscient que la police n’arrive pas à coincer ce prêteur dangereux et ses hommes, Dan Garret a déjà infiltré la bande. Sous le pseudonyme de Monsieur Blake, il a emprunté de l’argent histoire de voir comment tout ça fonctionne. Et pour pousser le mécanisme à fond, Garret s’est bien gardé de rembourser quoi que ce soit… Du coup 15 jours plus tard les malfrats viennent corriger Monsieur Blake sans s’attendre à tomber sur un combattant expérimenté. « Monsieur Blake » leur flanque une sacrée raclée mais surtout quand les gangsters reviennent à eux ils trouvent… un scarabée bleu, le signe de Blue Beetle. Ils filent prévenir leur chef que le héros masqué est sur leur piste. Et comme la bande, terrifiée, menace même de fuir, le chef leur rappelle qu’il a des papiers signés de leur part, prouvant leur implication dans leur petit trafic. Mais ils remarquent à nouveau un scarabée bleu… Le Blue Beetle est là (bien que rien ne l’indique, on peut penser que Dan Garret a laissé les hommes partir après la première bagarre pour pouvoir les pister jusqu’au QG du gang).
Pendant ce temps au poste de police, on se demande vraiment comment mettre fin aux agissements de la bande des « prêteurs ». Le commissaire rencontre le chef de la police, nommé Burke, et lui passe d’ailleurs un savon mémorable pour le manque de progrès de l’enquête. Mais tout à coup on frappe à la porte. Les policiers ouvrent… et trouvent la bande ficelée avec un mot d’explication du Blue Beetle et la confession écrite des gangsters. Reconnaissant, le chef de la police explique alors qu’il demandera à ses enfants d’ajouter le nom du Blue Beetle à leurs prières. Et selon la formule consacrée l’histoire se termine () une nouvelle fois à la page 4avec l’agent Dan Garret et son partenaire de patrouille en train de lui expliquer qu’un jour il finira par mettre la main sur le Blue Beetle, gimmick visiblement destiné à clore chaque histoire du héros. A ce propos le rôle du Blue Beetle par rapport à la police semble « glisser ». D’accord le collègue de Garret parle toujours de coffrer BB mais en même temps le chef de la police n’a pas l’air d’avoir le moindre doute sur l’honnêteté du héros…
Autre chose. Je ne sais pas vous mais la scène du gang livré ficelé à la police, avec un mot d’explication, me fait assez penser à certaines méthodes d’un futur « tisseur-de-toile » et ces petits scarabées que le héros n’arrête pas de placer pour terrifier les gangsters. Vous ne leur trouvez pas un petit air de ressemblance avec les spider-tracers qu’utilisera un certain Spider-Man, des années plus tard ?
[Xavier Fournier]
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