Oldies But Goodies: Mystic Comics #1 (Mars 1940) (3)
31 août 2013[FRENCH] Dans le registre méconnu et étonnant on aura du mal à trouver mieux que Flexo The Rubber Man (« Flexo, l’Homme en Caoutchouc »), un héros de Timely/Marvel particulièrement atypique. Avec ses airs d’un bonhomme Michelin repeint en rouge, ce héros (qu’on ne peut peut-être pas vraiment qualifier de robot) était forcément pourvu d’une force extraordinaire, pouvait se déformer à volonté. Tout ça sans prononcer une seule parole.
Fin 1939 la gamme de comics de l’éditeur Martin Goodman (gamme qu’on désigne généralement sous le nom de Timely Comics et qui deviendra Marvel) est en pleine expansion. Enfin… Il faut dire qu’elle vient à peine de démarrer et qu’à partir de là, passer de rien à deux titres réguliers (Marvel Mystery Comics et Daring Mystery Comics), c’est une mutation énorme. Faisant ses débuts, Timely/Marvel n’a pas encore d’auteurs en « interne » et utilise les services de « packagers » : des studios qui livrent des histoires scénarisées et dessinées clé en main. L’étape suivante c’est bien sûr un troisième titre. Ce sera, dès le début 1940, Mystic Comics, une anthologie dont on sent qu’elle a été lancée de manière presque improvisée, avec au moins en partie du matériel prévu pour les deux titres existants. D’ailleurs à la conclusion du premier épisode de Flexo, on trouve une mention indiquant que ses aventures sont à suivre dans le prochain numéro de… Daring Mystery Comics, les auteurs (le scénariste Will Harr et le dessinateur Jack Binder) n’ayant visiblement pas été mis au courant du changement de destination de leur nouveau héros. Mystic Comics, cela voulait en théorie évoquer des personnages qui ne devaient pas grand chose à la science. Mais là aussi la précipitation avait un peu bousculé les choses. On pouvait certes découvrir dès la couverture The Blue Blaze (un être surpuissant investi du pouvoir d’une flamme bleu mystique) et les bandes intérieures comprenaient, entre autres choses, les aventures de Dakor le Magicien. Mais sorti de là Mystic Comics était majoritairement habité par des personnages liés à la science, qu’il s’agisse de Dynamic Man, de Zephyr Jones et son vaisseau-fusée ou… du dénommé Flexo.
La raison est sans doute simple. En étudiant les personnages que lançait la Timely à l’époque, il paraît clair que Martin Goodman était plus que satisfait des résultats du premier Human Torch (un homme artificiel capable de s’enflammer) dans Marvel Mystery Comics et qu’il demandait aux studios de lui fournir un autre succès du même genre… Ou bien les studios, ayant remarqué que Goodman appréciait Human Torch, se contentaient de lui proposer des personnages du même ordre. De ce fait en l’espace de quelques semaines on notera que Timely publiera les aventures du Fiery Mask (le « Masque Enflammé ») mais aussi deux des résidents de Mystic dont nous venons de parler : Le Blue Blaze (possédé par une flamme bleue) et Dynamic Man (qui ne devait rien au feu mais était, à un autre niveau, un être artificiel semblable à Human Torch). Tous ces personnages ne se ressemblaient pas forcément les uns les autres mais on sent qu’on avait pris comme point de départ la Torche Humaine des origines et qu’on était parti dans des directions différentes. Sur le plan visuel Flexo (qu’on découvre dès la première page intérieure de Mystic Comics) n’avait absolument aucun air de ressemblance avec Human Torch. C’était un personnage entièrement rouge qui n’avait rien d’humain (dessiné de façon atypique avec un peu d’embonpoint)… mais qui était lui aussi un homoncule créé par la science.
Plutôt que perdre du temps à raconter les origines de ce nouveau personnages, Harr et Binder se contentèrent d’une page de présentation dans lequel on voit le personnage tordre un rail de train, faisant ainsi la preuve de sa force extraordinaire. Puis un encadré nous explique que deux fameux scientifiques, les docteurs Joel et Joshua Williams, ont créé Flexo The Rubber Man après des années d’expérimentation. Il est composé d’une enveloppe de caoutchouc et rempli d’un « gaz secret ». Joel et Joshua peuvent le radioguider et ainsi lui donner des ordres (encore que selon les épisodes la méthode va varier, parfois il semble répondre à la voix ou même avoir un semblant de libre arbitre, sans avoir besoin d’être radioguidé). Flexo a « la rapidité d’une balle, la force d’un bœuf et la capacité de se déplacer à travers les airs comme un oiseau ». On sent que cette description emprunte un peu au célèbre « faster than a speeding bullet… » de Superman… Mais pour les deux savants Flexo n’est sans doute qu’une expérience parmi tant d’autres. Ils sont déjà à l’œuvre sur un autre projet qui nécessite l’usage de radium. Dans ce but, ils ont monté un arrangement avec l’hôpital le plus proche. Ils empruntent les stocks de radium utilisés sur les malades du cancer (mais cet emprunt ne se déroule que la nuit, de manière à ne pas gêner le traitement diurne des patients).
Un soir les frères Williams reçoivent donc un appel leur indiquant qu’ils peuvent passer récupérer le radium vers 22 heures. Ils se présentent donc à la clinique, où un interne nommé Beezle leur remet un stock de radium équivalent à un demi-million de dollars. « Beezle » étant une variation du verbe « Bezzle » (« piller », « gâcher »), on comprendra que les auteurs font peu d’efforts pour nous cacher que le personnage est louche. Joel et Joshua signent une décharge et s’éloignent. Le premier explique alors à voix haute que le radium vaut cher et qu’il est rare. Ils travaillent justement pour essayer de créer quelque chose de plus pratique qui le remplacerait… Mais cette vision humaniste est vite interrompue par l’arrivée d’une jeune femme brune, vêtue de rouge, qui leur demande de l’aide. Elle leur explique que son père est devenu fou, qu’il a un couteau et qu’il s’apprête à tuer la mère de l’inconnue. N’écoutant que leur courage, les deux frères Williams se précipitent derrière la femme en rouge pour essayer d’empêcher ce meurtre…
Sauf que lorsqu’ils arrivent dans l’appartement, un homme les attend avec un revolver. C’est Beezle ! Il s’agissait d’un piège. Sous la menace Joel et Joshua sont forcés de livrer le radium à l’inconnu et à sa complice. Rapidement les frères Williams sont attachés. Joel proteste : « Mais vous ne pourrez pas le vendre ! Ca n’a aucune valeur pour vous ! ». Le malfrat explique qu’il ne va pas le vendre mais le remette à son chef, un professeur qui en a besoin pour terminer une machine qui émet un « rayon de la mort ». Et c’est grâce à cette arme qu’il deviendra riche. Beezle explique qu’il est couvert puisqu’il a une décharge prouvant que ce sont les Williams qui ont prit le radium. Personne ne le soupçonnera. On pourra se demander pourquoi la bande se contente d’attacher les deux savants plutôt que de les éliminer mais l’interne explique « Je reviendrais vous voir plus tard ! Le Professeur aime se débarrasser de ses victimes d’une manière étrange et scientifique ! Ne vous sentez pas trop seuls ! ». Beezle et la femme s’éclipsent alors pour remettre le radium à leur chef. En fait les Williams n’attendaient que çà : être laissés à eux-mêmes dans la pièce. Comme ils sont attachés dos à dos, Josh plonge la main dans la poche de Joel jusqu’à ce qu’il en sorte la télécommande (qui ressemble à une sorte de mélange entre un interrupteur électrique et un joystick). C’est la première fois qu’ils vont tenter de diriger Flexo depuis une si grande distance. Mais ce n’est pas tout à fait comme s’ils avaient le choix.
Loin de là, dans le labo des frères Williams, Flexo s’éveille et sort de la caisse où on le range d’habitude. Puis il s’élance à super-vitesse avant de bondir par dessus les immeubles. On nous explique que c’est le gaz secret qu’il contient qui lui permet de voler comme un oiseau. Bientôt Flexo traverse la fenêtre de l’endroit où Joshua et Joel sont retenus prisonniers. Il a tôt fait de libérer ses créateurs… mais sans la moindre parole puisque Flexo ne semble pas doué de volonté propre (encore que la chose peut varier selon les épisodes), ce qui lui donne un air étrange, lunaire.
Libérés, les deux frères sont satisfaits de leur création… Flexo est encore mieux que ce qu’ils pensaient ! Ce qui laisse à penser que ça ne fait pas longtemps que l’être artificiel a été mis en service. Mais ils sont vite interrompus puisqu’ils entendent Beezle entrer à nouveau dans la maison. Bien sûr Flexo lui saute dessus et le neutralise. Les frères Williams veulent alors le forcer à rendre le radium… Mais l’interne explique qu’il l’a déjà remis à son chef : « Je ne vais pas parler ! Vous allez vous faire avoir ! J’ai trois potes qui attendent à l’extérieur ! » Qu’à cela ne tienne, Joel décide de leur envoyer Flexo.
Mais bien sûr en voyant la créature sortir de la maison les trois bandits, qui attendaient dans une voiture, sont pris de panique et démarrent au quart de tour. Normal : l’aspect de Flexo n’est pas spécialement ordinaire. Il ressemble à un robot échappé d’un des futurs films d’Ed Wood. Mais entre tenter de prendre la fuite et prendre la fuite… Il y a une différence de taille. En fait Flexo profite de ses propriétés élastiques. Il brise la vitre arrière de l’automobile, y glisse ses pieds… et s’accroche par ailleurs à un poteau électrique. Comme il est non seulement extensible mais aussi très résistant, la voiture ne peut pas s’éloigner au delà d’un certain point. Les gangsters sont obligés de s’arrêter et sortent du véhicule avec des armes à feu. Ils tirent sur Flexo… mais ce dernier ne craint pas les balles (on verra plus loin pourquoi). Il fini par se déformer pour enfermer les trois hommes entre ses bras. Il ne reste plus qu’à attendre l’arrivée de la police pour leur livrer le gang…
Sauf que bien sûr il reste à régler le sort du Professeur, leur chef. Joshua, Joel et Flexo foncent à leur laboratoire, récupèrent un détecteur de radium et embarquent à bord d’un petit avion pour survoler les environs. Ils ont tôt fait de repérer l’endroit où se trouve le radium et se présentent bientôt au repère du méchant de service… qui n’est pas sans défense. Deux robots irradiants de l’électricité montent la garde. Mais l’électricité peut-elle quelque chose contre Flexo, qui est recouvert par la force des choses d’une matière isolante ? Bien sûr que non. En quelques instants la création des Williams a tôt fait de réduire en pièces les robots du professeur. Une autre ligne de défense consiste à faire tomber une lourde grille pour barrer le passage. Mais là aussi Flexo fait la différence. Il n’a même pas besoin de soulever la grille. Il lui suffit de déformer son corps et s’introduire à l’intérieur en passent entre les barreaux.
La bande du professeur tente alors de détruire Flexo en lui tirant dessus. On a vu plus tôt qu’il ne craint pas les balles mais ce passage a l’avantage d’être plus explicite. Les balles le traversent effectivement de part en part… mais les trous dans son corps de caoutchouc se referment au fur et à mesure que les balles sont passées (un système d’autoréparation bien pratique, qui évite aussi que le gaz secret s’échappe). En théorie Flexo est donc sans doute également à l’épreuve des lames. A défaut d’une autre solution un des gangsters tente de le frapper… Mais frapper du caoutchouc ne sert à rien. Il faut décidément que le chef du gang s’en mêle. C’est alors qu’apparaît le Docteur Murdo (normal, l’interne se nommait Beezle, il faut bien un leader dont le nom évoque le mot « Murder »). Chauve et pourvu d’un monocle, il a la gueule de l’emploi… Mais lui est plus malin. Il décide d’utiliser une fiole d’acide corrosif… qu’il n’aura pas le temps d’utiliser.
Joel actionne à ce moment-là, via la télécommande, un gadget de Flexo qui libère une partie du gaz. Et que les mauvais esprits se rassurent, le gaz sort par la poitrine de l’humanoïde, pas par une autre partie de « l’anatomie » de Flexo. Le gaz secret peut visiblement être utilisé comme un lacrymogène ou un soporifique (ce n’est pas très clair). La bande étant hors d’état de nuire, Joel et Joshua n’ont plus qu’à aller récupérer le radium tandis que Flexo détruit le prototype du « rayon de la mort ». Cette aventure touche alors à sa fin et il ne reste plus qu’à prévenir la police. Joel et Josh n’étant pas des super-héros à proprement parler et n’ayant pas à protéger une identité secrète, on ne sait d’ailleurs pas trop pourquoi ils ne l’ont pas fait avant et pourquoi ils ont mené l’enquête sans aide. Ce n’est visiblement pas pour un souci de discrétion ou une volonté de cacher l’existence de Flexo puisque dans un autre épisode des enfants reconnaissent « le fameux robot » (dans l’épisode original ce terme de robot est évité cependant, sans doute parce Flexo a beau être artificiel, il n’est pas pour autant mécanique).
Par la suite Flexo continuera d’apparaître dans quelques numéros de Mystic Comics. Dès le deuxième épisode le concept de la télécommande disparait et l’homme de caoutchouc semble simplement obéir à la voix de ses deux maîtres, parfois avec une marge d’autonomie (il réagit à des attaques sans Josh ou Joel n’aient besoin de lui dire) qui fait penser qu’il a l’intelligence rudimentaire d’un chien ou d’un enfant en bas âge.
Dans Mystic Comics #2 on découvrira qu’il est capable de tournoyer sur lui-même et de créer ainsi à volonté un tourbillon (faisant de Flexo un lointain ancêtre du deuxième Red Tornado de DC Comics). Dans son ultime aventure (Mystic Comics #4), Flexo ira lutter contre les forces de Teutonia, un pays visiblement calqué sur l’Allemagne nazie. Puis les épisodes s’arrêteront au moment où Martin Goodman réorganise le fonctionnement de son entreprise avec des auteurs en interne, ne gardant que les rares personnages qui ont fait leur preuve et se débarrassant des autres (sans doute peu soucieux d’avoir à négocier avec ses packagers pour conserver des personnages peu populaires).
Flexo frappe par son côté muet. C’est le personnage qui fait tout dans l’histoire et en même temps les auteurs l’ont privé de toute capacité d’exprimer des émotions (ce qui contribue à lui donner un charme étrange). On ne peut pas soupçonner Will Harr d’avoir voulu éviter d’écrire des dialogues. Harr venait de créer un autre héros pour Marvel, le Laughing Mask (une sorte de Punisher de l’Age d’Or, qu’on a depuis revue dans la série The Twelve) et dès 1937 il avait écrit des scénarios de films pour les Three Stooges, un trio comique de l’époque. Ce n’est pas trois lignes de dialogues de plus qui allaient le faire reculer. Le non-comportement de Flexo doit sans doute quelque chose aux deux inspirations majeures du personnage. La plus manifeste c’est que Flexo the Rubber Man a un certain degré de ressemblance avec Bozo The Iron Man (déjà, rien que la formulation de noms) un robot dont nous avons déjà parlé dans cette chronique. Bozo The Iron Man était apparu dans Smash Comics #1 (août 1939), chez l’éditeur Quality. C’était un « homme de fer » et il n’avait rien de caoutchouteux mais il répondait aux ordres de Hugh Hazzard sans jamais marquer la moindre émotion. Que Will Harr se soit au moins en partie inspiré de Bozo pour créer le comportement (mais pas les pouvoirs) de Flexo est donc plus que probable.
Même s’ils ne sont pas faits de la même matière, Flexo et Bozo ont également un certain degré de ressemblance physique. Mais là, la raison est toute autre : ils ont tout simplement un ancêtre commun qui va nous éclairer sur la genèse du héros paru dans Mystic Comics #1. Flexo et Bozo descendent en effet tous les deux… de Bibendum, le Bonhomme Michelin ! (pour être honnête l’Homme de Fer Bozo est aussi sans doute considérablement inspiré d’Elektro, une attraction de foire présentée lors de l’Exposition Universelle qui se tenait aux USA à la même époque). Au demeurant la chose peut paraître improbable. Quel rapport la mascotte d’un producteur français de pneus pourrait-elle avoir avec deux pseudo-robots lancés en 1939 et 1940 aux USA ? Mais poser la question, c’est méconnaître la popularité internationale des pneus Michelin (et du personnage de Bibendum) dès le début du 20ème siècle. Bibendum a été créé en France en 1898 pour incarner la marque. A partir de là les affiches représentant ce personnage fait de pneus sont devenus très populaires et le « Bonhomme Michelin » est devenu une icone à part entière, avec tout un merchandising le représentant. Au point d’ailleurs qu’on dit qu’à un moment l’entreprise Michelin fut obligée de lever le pied tant Bibendum devenait omniprésent et qu’en fin de compte on parlait trop de lui… et plus assez des pneus. Il y a toute une mythologique épique, largement oubliée de nos jours, autour de Bibendum (les personnes intéressées peuvent se reporter au site www.bibimage.com qui est une véritable mine d’or sur le sujet). Il y a une origine officielle : il serait né du crâne d’un académicien couvé par une autruche, devrait sa bedaine au fait qu’il aime bien boire (à une époque où la cohabitation alcool/voiture ne posait pas de question, on expliquait ainsi que le pneu Michelin « buvait l’obstacle »).
Bon vivant, Bibendum va aussi serrer obstinément un cigare entre ses dents pendant un bon moment de sa vie (ce qui lui donne, vue sa silhouette, une ressemblance tout à fait accidentelle avec la Chose des Fantastic Four). Comme les pneus, Bibendum va donc s’exporter à travers le monde et, pour ce qui nous intéresse plus particulièrement, aux USA où il sera connu sous le nom du « Michelin Man ». Bozo The Iron Man a beau être composé de métal, sa corpulence générale et la composition de ses bras (comme s’ils étaient faits de petits pneus) laisse peu de place au doute. C’est là même chose pour Flexo The Rubber Man dès la première page où il apparait, son torse semblant fait de différents pneus rouges. On aura vite compris d’où est venue l’idée d’un « homme en caoutchouc » qui renferme un gaz… Flexo est essentiellement une chambre à air. Et donc lui-même un pneu ! Toute la question étant de savoir si Will Harr a inventé Flexo en regardant une affiche Michelin ou s’il a créé son histoire de manière autonome. Auquel cas c’est le dessinateur Jack Binder qui aurait réalisé que le personnage lui faisait penser au « Michelin Man » et qui aurait cultivé cette ressemblance. Au demeurant on serait quand même tenté de penser à un effort concerté. Dans la plupart des publicités le représentant, Bibendum est un être muet qui s’exprime surtout par le geste ou la situation dans laquelle il se trouve (les affiches de publicité n’étant pas spécialement l’endroit où on va lancer des dialogues). De ce fait Bozo et Flexo ont gardé le côté « peu causant » de leur prédécesseur.
Pendant des décennies on n’a donc pas revu Flexo, qui a d’abord fait son retour dans la continuité moderne en 2006, dans Agents Of Atlas V.01 #3. Le scénariste (Jeff Parker) explique alors que dans les années 50 Flexo a fait partie des noms que l’agent spécial Jimmy Woo a considérés au moment de créer son équipe (avant de se reporter sur un autre être artificiel aussi peu causant, The Human Robot). C’est seulement en 2012 que Flexo allait avoir un rôle réellement actif dans cet univers, à l’intérieur de la minisérie Marvel Zombies 5. On y explique alors que depuis la seconde guerre mondiale Flexo a connu de nombreuses « mises à jour », qu’il a changé d’apparence mais surtout qu’il est désormais capable d’une autonomie d’action et qu’il peut parler (bref Flexo est devenu un robot pratiquement « ordinaire »). Au sein d’une escouade de héros de troisième ordre, la Ducky Dozen (dirigée par Howard the Duck), Flexo va finalement périr, atomisé alors qu’il est en mission sur une Terre parallèle infestée par des zombies. Un bien triste sort pour un personnage qui aurait mérité quelque chose de plus sympathique. D’un autre côté Flexo étant un être artificiel, il peut être reconstruite (ou, mieux, une de ses versions précédentes subsiste encore). Il aurait aussi une autre manière de lier Flexo à la continuité Marvel. On ne sait pas ce que sont devenus les frères Williams une fois passé Mystic Comics. Et inversement on n’a jamais trop su d’ou venait la fortune de deux autres frères Williams modernes, Simon et Eric (respectivement le héros Wonder Woman et le criminel Grim Reaper). A partir de là imaginer qu’un des deux frères Williams de 1940 est le grand-père de Wonder Man (et que de fait Flexo est sa propriété) ne demanderait pas un effort surhumain. Bien qu’il faille ensuite tenter de définir quel est le degré de parenté entre Flexo et la Vision (robot programmé d’après la personnalité de Simon). Et alors là, c’est la migraine assurée… La Vision serait-il du coup le petit-neveu au troisième degré de Bibendum ? Pas sûr du tout que Marvel fasse la lumière sur ce point un de ces jours…
[Xavier Fournier]
Et, Sim Theury, pourquoi en faire un seul des deux quand on peut faire d’une pierre deux coups 😉
C’est ce que je vois. J’adore Flexo et il m’a toujours fait penser au Bidendum Michelin. Electro est bien revenu, j’ai espoir que Flexo repointe le bout de son caoutchouc un jour en team-up avec Machine man, Mr Fantastic ou Speedball. ^^
Vu comment il a été traité dans Marvel Zombies c’est pas gagné…
Je suis un éternel optimiste. Et son look dans MZ n’était pas ridicule tout en respectant le design original, c’est déjà ça parce que c’était pas gagné. ^^
Sauf que le personnage était écrit comme un robot lambda, sans prendre en compte ses particularités. C’était plus que dommage. Mais c’est à la mode en ce moment chez Marvel, y’a qu’à voir ce qu’ils ont fait à plusieurs « anciens » dans X-Men Legacy…
Ça peut être facilement retconné. Qui nous dit que personne ne « pilotait » ce nouveau Flexo en fait.
Toujours…Passionnant.
Captivant,merci !
Quand on vous dit que les américains nous doivent tout : le téléphone , l’aviation , le cinéma et maintenant des personnages de comics 😉 ( 2em degré je précise 🙂 )