[FRENCH] Black Widow n’est autre que la première super-héroïne publiée par Marvel/Timely Comics. Mais c’est aussi, carrément, une des premières super-femmes des comics. Rien à voir pourtant avec Natasha Romanova, la « Veuve Noire » moderne (l’ex-ennemie d’Iron Man, aujourd’hui membre des Avengers). Cette femme blonde (qu’on a revue récemment dans The Twelve) était un personnage aux relents sataniques. Pas vraiment une « good girl »…
En 1940 les super-héroïnes n’étaient pas courantes. On pourrait presque dire que la catégorie était inexistante, le premier « boom » des aventurières costumées survenant surtout à partir de 1941. En fait Black Widow est même considérée comme la toute première héroïne costumée possédant des superpouvoirs. Dans Mystic Comics #4, les lecteurs de l’époque font la connaissance de Black Widow (« la Veuve Noire »), un personnage créé par George Kapitan et Harry Sahle. Les deux auteurs n’étaient pas directement des employés de Marvel mais travaillaient pour via packageurs (des fournisseurs de contenus qui géraient de manière autonome l’écriture, le dessin, l’encrage et le lettrage) que l’éditeur utilisait encore pour remplir ses revues. En l’occurrence l’histoire originelle de Black Widow avait été produite au sein de Funnies Inc. et elle aurait sans doute pu aussi bien atterrir chez un autre éditeur que Marvel tant la formule est assez différente ce qui se faisait à l’époque. Mais ce récit de Mystic Comics #4 a une particularité : son script, préservé dans les dossiers de Funnies Inc, a survécu au passage du temps. C’est de facto le plus ancien scénario d’une histoire Marvel auquel on ait accès (il a été réimprimé à l’identique dans Marvel Masterworks Mystic Comics #1)… Et ce script (qui permet de voir comment l’auteur a pensé son personnage par opposition à la version parue) permet une fascinante double lecture.
Dès la première page, l’histoire prend un ton assez macabre puisqu’on découvre la blonde héroïne marchant dans les flammes, en face d’une inquiétante silhouette qui ne peut qu’évoquer Satan. La narration promet alors d’introduire « La plus étrange et terrifiante héroïne qu’on ait vu dans un magazine d’action illustrée – La Black Widow. Vous avez forcément entendu parler la Veuve Noire, cette araignée dont la morsure est fatale. Découvrez maintenant les aventures de cette autre Veuve Noire, une humble servante de Satan, donc le simple toucher est mortel « . En fait le script de George Kapitan laisse apparaître une autre idée de départ puisque l’héroïne n’était pas supposée s’appeler Black Widow : Dans le scénario rédigé elle est baptisée plus sinistrement Madame Death…
On fait rapidement la connaissance d’une femme médium nommée Claire Voyant (jeu de mots que le scénariste n’a sans doute pas trop peiné à trouver avec le terme « clairvoyant »). Claire reçoit une famille (une mère âgée, un fils et une fille adultes) qui voudrait entrer en contact avec le patriarche, récemment décédé. Elle leur promet alors qu’elle fera apparaître devant eux leur cher disparu à neuf heures du soir. Le fils ne se gêne pas pour dire à voix haute qu’il considère que c’est une escroquerie. Mais à neuf heures, alors que l’obscurité est faîte dans la pièce, une silhouette spectrale, rouge, se matérialise. On aura reconnu le Satan qu’on pouvait déjà voir dans l’image d’introduction. A ce moment-là commence une suite de réactions très curieuses dans l’histoire. La mère de famille, qui avait payé pour faire apparaître son mari, se vexe et s’écrie « Je suis venue ici pour une séance ! Pas pour une leçon de sorcellerie ! ». Vu que l’apparition, (quand bien même il ne s’agit pas de son mari) tendrait plutôt à prouver que Claire Voyant a des pouvoirs et qu’elle peut réaliser ce qu’elle a promis, on peut s’étonner de la réaction de la cliente. On comprendrait qu’elle se plaigne de ne pas avoir vu la personne désirée, où qu’elle exige que Claire retente l’expérience pour arriver au bon résultat. Mais non. La femme semble en colère parce que le médium est lié au surnaturel. Ce qui semble plutôt contradictoire.
Claire Voyant fait une tentative pour s’expliquer (encore qu’on ne saura jamais vraiment ce qu’elle voudrait dire sur la brève apparition de Satan dans la pièce) mais elle se reprend. Le pouvoir du Mal s’empare d’elle et sous cette influence elle s’écrie « Sur toute la famille Wagler, je lance la malédiction de Satan ! ». Ce qui est là aussi une réaction un peu extrême. Mais au moins l’idée semble être que Claire est possédée par le Mal et qu’elle n’est pas elle-même quand elle prononce ces mots. C’est d’ailleurs ce que confirme le script : Claire est contrôlée par Satan dans cette scène.
Furieuse d’être ainsi menacée, toute la famille Wagler s’entasse dans une voiture et prend le chemin du retour. Mais le véhicule sort de la route. La mère est tuée sur le coup tandis que la fille meurt quelques instants plus tard dans les bras de son frère, James, horrifié. Mais Patricia Wagler trouve la force de murmurer « La malédiction… la mal… » avant de pousser son dernier souffle. James Wagler, qui ne croyait pas au surnaturel quelques cases plus tôt, décide que l’affreux accident est la faute de Claire Voyant. Satan (sans doute invisible puisque le jeune homme ne réagit pas à sa présence) se tient près de lui et lui murmure de se venger… James est visiblement lui aussi possédé, au moins à un certain degré.
Pendant ce temps, chez Claire Voyant, le médium est redevenu elle-même et ne s’explique pas ce qui l’a poussée à maudire les Wagler. Elle est bientôt surprise de voir arriver James Wagler, un revolver à la main « Espèce de diablesse ! Ma mère et ma sœur sont mortes à cause de ta malédiction et… tu vas les rejoindre ! ». James tire et Claire Voyant s’effondre, mortellement touchée. James jubile « Ta vie maudite est arrivée à sa fin ! ». Mais Claire trouve la force de murmurer « Je reviendrais un jour pour… ». Elle ne fini pas sa phrase. Elle meurt !
James est horrifié quand il voit le diable apparaître pour emporter la dépouille de la jeune femme. Après, allez savoir pourquoi James est horrifié par la présence de Satan alors qu’au début de l’histoire toute la famille Wagler ne semblait pas spécialement impressionnée par l’apparition écarlate… Terrifié, James quitte la maison en catastrophe.
Satan, désormais tranquille, soulève le corps de Claire pour l’emmener en enfer… En fait l’idée de départ de Kapitan, dans le script, laisse entendre un lien déjà existant entre le démon et la femme. Dans la version écrite, alors que Satan emmène Claire, il s’écrie « je réclame le corps de Claire Voyant, qui m’a si bien servie sur Terre ! ». La phrase est absente de la version publiée car, on le verra un peu plus loin, il y a une volonté de faire de Black Widow un personnage moins maléfique que devait l’être Madame Death. Vu qu’on n’a pas vraiment vu Claire « servir » Satan autrement que par une malédiction qu’il a lui-même placé dans sa bouche, la phrase laisserait entendre qu’avant la rencontre avec les Wagler Claire était déjà volontairement un suppôt de Satan. Mais cet élément n’apparaît plus dans la version publiée…
Arrivé dans la dimension infernale le diable se lance alors dans des rites occultes et ordonne à la dépouille de Claire de se transformer en Black Widow. Vêtue d’un costume noir et d’une cape verte, le regard sombre, la « Veuve Noire » ainsi ressuscitée se lève. Satan lui explique qu’il lui a donné le « pouvoir suprême » et qu’il va maintenant lui faire visiter son « royaume de la douleur éternelle ». Un peu à la manière de l’Enfer de Dante, la visite permet de voir comment les damnés sont rangés dans des secteurs différents, selon leurs péchés. On découvre ainsi les avares, qui baignent dans une cuve de lave. Puis les suicidés qui sont torturés, accrochés à des arbres. Cette vision rapide est néanmoins beaucoup plus gore que le tout-venant des comics. Mais là aussi il s’agit d’une version « éditée ». Le script initial de Kapitan ne punissait pas seulement les avares dans le bain bouillant mais aussi ceux ayant succombé à la luxure. Plus loin Kapitan avait stipulé que les damnés devaient apparaître nus. Dans le script de Madame Death ce passage a été raturé et dans la BD on ne voit guère que les bras des damnés. La première version de l’histoire était visiblement plus dure, plus sexuée. Ses références à la luxure ou même aux suicidés fait qu’on se demande si Kapitan l’avait réellement écrit pour des comics ordinaires. Depuis les années 30 il existait ce qu’on qualifiait de « men’s sweat magazines » (des « magazines de sueur masculine »), pensés pour les adultes, qui contenaient des récits plus épicés que les comic-books. Martin Goodman, le propriétaire de Marvel/Timely Comics, publiait par ailleurs quelques pulps et on peut sérieusement se demander si Funnies Inc. n’avait pas au début tenté de caser Madame Death dans ces revues plus adultes (que ce soit chez Goodman ou chez un de ses concurrents). Faute de quoi l’histoire aurait été tempérée pour qu’on puisse la passer dans Mystic Comics.
Satan termine son tour du propriétaire et explique à Black Widow que ce qu’elle vient de voir n’est rien en comparaison des plans qu’il a pour elle. Avec une expression macabre, Claire Voyant rétorque néanmoins qu’avant d’en arriver là il y a quelque chose qu’elle doit faire. Comprenant qu’elle veut se venger de son assassin, Satan lui permet alors de retourner sur Terre et prendre sa revanche, au nom de Satan ! On retrouve James Wagler qui hère sur le quai d’un port. Toute sa famille étant morte, il n’a plus de proches et se lamente. Mais il est interrompu par une lueur rouge. Black Widow apparaît devant lui : « Je t’avais bien dit que je reviendrais ! ». Reconnaissant celle qu’il a tué un peu plus tôt, James implore… Pourquoi ne peut-elle pas le laisser seul ? Black Widow se précipite sur lui, touche son front… Et James s’effondre, mort. « J’ai eu ma vengeance ! Mais le Maître m’appelle ! Je dois m’en retourner ! ». Dans un grand éclair rouge elle disparait pour retourner en Enfer…
L’éclair a cependant été aperçu de loin par un policier, qui se précipite sur le quai. Là, il découvre le cadavre de James Wagler et le retourne, découvrant « une terrible cicatrice sur son front ! Bon Sang ! Gravé sur sa tête ! Une araignée veuve noire ! Mais qui cette Black Widow peut-elle être ? Ca me file la frousse ! ». Il est quand même fortiche ce policier puisque, bien que n’ayant jamais rencontré James avant, il est capable de lier la « cicatrice » au décès de l’homme, de reconnaître une veuve noire par opposition à une forme plus commune d’araignée et enfin d’en déduire que Black Widow est le nom de quelqu’un… Au demeurant, cette cicatrice en forme d’araignée pourrait sembler inspirée par le Spider, un héros de pulps qui avait l’habitude de laisser, avec sa bague, une cicatrice en forme d’araignée sur ses adversaires. Cerise sur le gâteau le Spider avait une voiture spéciale, une sorte d’ancêtre de la Batmobile, qu’il nommait… la Black Widow… Sauf qu’il faut se souvenir qu’à l’origine Kapitan n’avait pas basée sa Madame Death sur une araignée. Le script d’origine laisse simplement entendre que Madame Death laisse la marque de son sceau sur le front de James. Et comme le sceau en question n’a rien à voir avec une araignée il s’agit plus probablement d’un crâne. Là pour le coup le héros qui était connu pour laisser une marque en forme de crâne sur ses adversaires est le Phantom et c’est doute la véritable inspiration de la scène. Madame Death étant devenue Black Widow, le sceau a été réinventé et a changé de motif.
Revenue en Enfer, Black Widow explique à Satan qu’elle s’est vengée. Satan ricane alors : « Hah ! Si seulement les personnes maléfiques savaient les plans que j’ai pour l’immortelle Black Widow ! ». Curieuse, la jeune femme demande à son maître de lui dire ce qu’il en est. Satan expose alors ce qu’il prépare : « Dans le monde il y a des créatures mortelles dont le cœur a été noirci par le vice et la corruption. Toi, Black Widow, tu me ramèneras ces âmes maléfiques ! ». Et l’histoire se termine sur une question… Quel malfaiteur sera le prochain à connaître le toucher fatal de la Black Widow ? ». Cette fin n’a pratiquement aucune logique. Si on pourrait comprendre que Satan, responsable des enfers, ait besoin d’un agent sur Terre pour lui amener les âmes qui méritent de souffrir, ce n’est pas cohérent avec le Diable tel qu’on l’a vu tout au long de l’épisode. D’abord il enlève tout libre arbitre à Claire puis à James, qui ne peuvent pas réellement être tenus responsables de leurs actes (Satan est plus responsable que James pour la mort de Claire). Ensuite très clairement ce Satan se complait dans le Mal. C’est avec la puissance du Mal qu’il réanime Claire Voyant, pas avec autre chose. Alors pourquoi d’un seul coup nous expliquerait-il qu’il s’est donné le mal de créer Black Widow pour qu’elle traque les personnes maléfiques ?
Tout simplement parce que c’est une retouche tardive. Dans le script de Kapitan le discours final de Satan est totalement différent. Il n’y est pas question de piéger les âmes maléfiques. Au contraire Satan explique à Madame Death « la mort, la torture et la destruction ! Voilà ce que tu vas amener au monde mortel ! Hah ! Ils en viendront à craindre le nom de Madame Death ! ». Et les quelques lignes de conclusion sont elles aussi différentes. Le script se termine par « Quels ravages Madame Death va accomplir sur Terre ? Découvrez le dans le prochain épisode de _____ Comics ! ». Le nom de la revue a été laissé en blanc, montrant bien que Kapitan n’était pas fixé sur le titre où serait publiée l’histoire. Et au lieu de Black Widow, tu me ramèneras ces âmes maléfiques ! ». Et l’histoire se termine sur une question… « Quel malfaiteur sera le prochain à connaître le toucher fatal de Black Widow ? » la dernière phrase du script est « Qui sera le prochain à subir le toucher fatal de Madame Death ? ». En clair, ce que George Kapitan avait créé, ce n’était pas du tout une super-héroïne mais une sorte de succube, une menace pour toute l’humanité… Une super-criminelle !
Black Widow a été retouchée en conséquence pour en faire un personnage plus moral (encore que son origine soit du coup totalement biscornue puisque le Diable la manipule de bout en bout), une ennemie du Mal traquant les coupables pour les condamner aux enfers… Alors que Madame Death était une envoyée de l’enfer prête à fondre sur les innocents. On se doute bien que même la version « light » n’était pas sans poser problème. Vu l’âge moyen des lecteurs et le puritanisme anti-comics qui avait encore de beaux jours devant, une femme fatale travaillant pour le Diable avait de quoi s’attirer le courroux de quelques parents. Au fil du temps elle aurait des pouvoirs pas toujours très bien définis (mais c’est souvent le cas avec les personnages mystiques). Black Widow avait aussi une tendance à terrifier ses victimes avec un visage se faisant par moment plus squelettiques. Un autre aspect mal défini est l’identité ou la nature de Claire Voyant avant que la famille Wagler et Satan lui tombent dessus. « Claire Voyant » semble un nom bien suspect pour un médium. Et on ne nous dit pas si elle était réellement médium avant que Satan s’en mêle ou bien si elle s’apprêtait à escroquer les Wagler, comme James le pensait… Même si elle n’allait connaître qu’une poignée d’aventures, cette Black Widow du Golden Age allait être disséminée de manière irrégulière dans différentes revues Marvel. Si bien qu’avec seulement une demi-douzaine d’épisodes au compteur la carrière première de Claire Voyant allait durer jusqu’en 1943 (All-Select Comics #1).
Ce n’est pourtant pas le seul aspect de la carrière de Madame Death/Black Widow pendant le Golden Age. En juin 1941 les lecteurs de Pep Comics #16 (publié chez MLJ, futur Archie Comics) allaient découvrir un personnage… diablement similaire au concept d’origine de Kapitan. Le récit de Pep Comics met en scène une certaine Madam Satan. Cette fois pas de voyance au programme. Mais d’énormes similitudes scénaristiques. Une certaine Tyra empoisonne les parents de son fiancé, John, pour mieux avoir la main mise sur la fortune familiale. Elle les installe ensuite dans une voiture pour faire croire à un accident. Mais en revenant chez lui John aperçoit l’accident, s’arrête et trouve sa mère qui a le temps, avant de mourir, de lui expliquer que c’est la faute de Tyra (tout comme la sœur de James expliquait que c’était de la faute de Claire). John décide donc de se venger et tue Tyra, dont l’âme va directement en Enfer. Avant de partir, néanmoins, elle trouve la force d’embrasser John. Et comme son baiser est mortel, il semble que John est condamné (en clair dans cette version pas besoin de revenir se venger, le travail a été fait). En enfer, Satan explique à Tyra qu’elle est devenue sa concubine, Madam Satan, et qu’elle l’aidera à torturer les mortels innocents. A partir de ce moment, quand elle utilise ses pouvoirs, Madam Satan voit son visage se transformer en un hideux crâne vert. Dans les épisodes suivants Madam Satan sera bien sûr une menace pour l’humanité. Au demeurant, pour le lecteur, l’héroïne Black Widow (Claire Voyant) et la maléfique Madam Satan sont très différentes (d’autant qu’au niveau graphique l’une est blonde et l’autre brune). Mais si on reprend le script version Madame Death de Kapitan on se rend compte des nombreux points communs. MLJ pourrait-il être un des éditeurs à qui Kapitan avait proposé Madame Death quelques mois plus tôt ? Tout le laisse penser… L’alternative serait que Madam Satan n’est pas une copie délibérée de Madame Death mais que les deux concubines démoniaques ont été inspirées par une source tierce (par exemple un personnage de pulps) qu’il resterait à identifier… Il faut croire que Satan, au lieu d’avoir une femme dans chaque port, s’était donné pour but d’avoir une concubine par éditeur de comics…
Passé 1943 Claire Voyant est tombé pour longtemps dans les limbes de comics. Bien sûr Marvel a utilisé une autre Veuve Noire (la russe Natasha) à partir des années 60 mais l’homonymie est totalement accidentelle. Il ne s’agit pas de faire référence à l’héroïne des années 40 mais bien d’une même allusion à une araignée femelle connue pour dévorer ses mâles. C’est seulement en janvier 1994, plus d’un demi-siècle après sa dernière apparition, que Claire Voyant a été à nouveau mentionnée dans un comic-book de Marvel. A la fin de Marvel #1, on voit cette première Black Widow au côté des Invaders et d’autres héros des années quarante (comme le Thunderer) attaquer les forces nazies. Marvel Knights Spider-Man #8, en 2005, laisse entendre que Claire Voyant aurait aussi combattu aux côtés d’Angel, du Falcon et de Black Marvel et du Challenger vers la fin de la guerre. Mais l’allusion, à nouveau, ne dure guère que le temps d’une page. Sa vraie réintroduction dans l’univers Marvel s’est déroulée en 2008, dans les pages de la maxi-série The Twelve. On y découvrait que Black Widow et onze autres héros du Golden Age avaient été placés en hibernation lors de la chute de Berlin. Réveillés à l’ère moderne les différents personnages tentaient de s’habituer à l’ère contemporaine. En un sens Claire Voyant est celle qui y réussit le mieux puisqu’elle reprend directement ses missions pour son maître satanique et qu’elle s’avère rapidement bisexuelle, pouvant mieux vivre ses passions de nos jours. La nature de son maître reste cependant ouverte. Car aucune version du Diable dans l’univers Marvel actuel ne semble disposée à envoyer un agent sur Terre pour « punir les damnés ».
Black Widow reste un des deux principaux personnages à la fin du récit, formant un couple avec un autre des Twelve, le Phantom Reporter. Finalement elle n’a jamais tiré au clair les circonstances de son origine et de sa « mort » causée par Satan… A défaut d’être véritablement l’ancêtre de la Black Widow plus fameuse de Marvel, Claire Voyant a finalement tout d’une version féminine… de Spawn !
[Xavier Fournier]