Oldies But Goodies: Police Comics #1 (Aout 1941) (2)
8 mars 2014[FRENCH] Il est difficile de nos jours de réaliser l’importance qu’eut, à une certaine époque, le héros Plastic Man. Né dans le fin-fond de l’anthologie Police Comics, alors que son éditeur (Quality Comics) semblait plus compter sur des personnages comme Firebrand et Phantom Lady, Plastic Man devint un des personnages les plus durables du Golden Age.
Dès la première page on est fixé sur la nature des pouvoirs de Plastic Man : Le héros allonge ses bras de manière démesurée pour attraper des gangsters qui sont à plusieurs mètres de distance de lui. Jack Cole, qui est à la fois le scénariste et le dessinateur de ce segment, était visiblement plus confiant que Quality sur le potentiel de son personnage. Ou bien peut-être qu’il partait du principe qu’on ne prête qu’aux riches. En tout cas dès le premier texte Cole affiche une confiance sans faille envers son personnage : « De temps en temps le monde des comics voit arriver une nouvelle sensation ! C’est le cas de Plastic Man ! L’homme le plus fantastique qui soit ! (en vo le narrateur qualifie Plastic Man de « Most fantastic man alive ! » et quand on verra qu’ironiquement ce personnage a beaucoup de points communs avec un autre « homme fantastique » apparu en 1961). Le commentaire explique ensuite que la « vermine de la pègre tremble à la mention de son nom ! Et pourtant il fut l’un d’entre eux ! Maintenant lisez comment cet incroyable personnage est devenu une réalité ! »
Tout commence une nuit, alors qu’une bande de voleurs est en train de cambrioler l’usine Crawford Chemicals. Mais les trois malfrats sont surpris par un gardien, qui leur ordonne de s’arrêter. Bien sur les trois complices n’ont pas vraiment envie de se faire coffrer et s’enfuient à travers l’usine. Le gardien leur tire alors dessus. Une des balles touche un des trois hommes qui, blessé, s’appuie contre un bac d’acide qui se renverse sur lui. Un des deux autres s’exclame « Il a eut Eel (l’Anguille) ! ». Le dernier gangster n’a pas l’air impressionné ou ému par le sort d’Eel et ordonne à son compagnon de le suivre. Tous les deux ils sautent dans une voiture jaune et démarrent en trombe en criant « Adios Eel ! ». Ils n’ont pas voulu s’encombrer d’un complice blessé. Et, de loin, le dénommé Eel ne peut que les regarder s’éloigner sans lui. Eel, bien que dégoulinant du liquide renversé sur lui, est encore en état de tenir debout. Alors, même privé de voiture, il s’enfuit à pied dans une autre direction en maugréant « Maudit soit cet acide ! Ca a pénétré dans la blessure et ça me brule ! »
Eel part alors au hasard et se retrouve bientôt dans un marais puis sur les bords d’une montagne. Il marche ainsi jusqu’à tomber de fatigue : « Mes jambes ne me portent plus… Ma tête me fait mal ! Je ne peux pas aller plus loin ! » Il s’écroule sur le sol, inconscient. Quand il revient à lui, son environnement a bien changé. Il dans un lit moelleux et un moine lui amène le petit déjeuner au lit. Surpris, Eel lui demande où il est. Le religieux lui explique qu’il est à Rest-Haven (qu’on pourrait traduire par « Paradis du Repos »). Eel s’écrie : « Au Paradis ? MOI ? Laisse tomber ! Là où je dois aller le jour le plus froid il doit y faire dans les 300 degrés ! (comprenez par là qu’Eel sait que sa place est en Enfer plutôt qu’au Paradis). Très calme, le moine lui explique qu’il se trompe, qu’on ne lui parle pas de paradis mais bien de Rest-Haven, une retraite construite dans la montagne, loin des tracas du monde. Le moine précise alors qu’il a trouvé Eel O’Brian sur le chemin, le matin même. Le gangster en fuite est pris de panique : comment le moine connaît-il son nom ?
Le religieux explique alors que, pendant qu’il était inconscient, la police s’est présentée à Rest-Haven mais qu’il les a dirigés ailleurs. Eel O’Brian est surpris. Cet homme qui ne le connait pas du tout a pris un risque en ne le livrant pas à la police. Mais son protecteur lui répond : « Parce que quelque chose m’a dit qu’il y avait ici un homme qui pouvait devenir un valeureux citoyen si on lui en donnait la chance. Pourquoi ne me racontez-vous pas votre histoire ? ». Eel explique alors que ses parents sont morts quand il n’avait que dix ans et qu’il s’est retrouvé seul au monde. Pendant le reste de son existence il a essayé de s’en sortir en travaillant dur mais les gens n’ont pas arrêté de s’acharner sur lui, jusqu’à ce qu’il décide de retourner la situation et de s’en prendre aux autres personnes. Eel réalise alors : « J’avais complètement perdu foi en l’humanité, jusqu’à ce que… vous me fassiez regardez les choses sous un nouvel angle ! ». Le moine lui explique alors que la chose importante est de se reposer…
Laissé à lui-même et toujours couché dans le lit, Eel fait le geste d’étirer les bras… mais ils s’étirent alors de manière démesurée, comme s’il était en caoutchouc. Eel se rend compte alors qu’il est devenu élastique. Il peut s’en rendre compte en tirant sur ses joues, qui elles aussi peuvent se déformer à volonté : « Je peux prendre n’importe quelle forme ! Comment est-ce arrivé… L’acide ! C’est ça ! Il a du pénétrer dans mon sang et provoquer un changement physique ! Quelle arme puissante ce serait… CONTRE LE CRIME ! J’ai agi pour lui trop longtemps ! Voici ma chance de racheter tout le mal que j’ai pu faire ! ».
Quelques jours plus tard, Eel est rétabli et il est en état de quitter Rest-Haven. Il remercie chaleureusement le moine, lui expliquant qu’il a changé sa vie. Eel O’Brian retourne donc vers la ville, en se promettant que sa première mission sera de punir les rats qui l’ont abandonné pendant le cambriolage de l’usine. Bientôt il se présente à leur repaire, alors que les autres hommes sont en train de jouer au poker. Ils sont passablement surpris : ils pensaient qu’Eel était mort ! Et ils ne sont pas rassurés de le voir, pensant qu’il vient de venger. Un des gangsters commence : « Voyons, ne fait rien de irréfléchi ! On ne voulait pas te laisser… ». Mais Eel n’a pas décidé de jouer le coup de cette manière. Au contraire il adopte un comportement cynique et leur affirme qu’il n’est venu que parce qu’il veut sa part du magot. Voyant que leur complice ne semble pas leur en vouloir, le reste de la bande l’accueille alors à bras ouverts et lui propose de reprendre sa place. D’ailleurs ils ont un nouveau « coup » prévu pour le lendemain, auquel il peut participer. Eel accepte mais à une condition. Cette fois il veut être le chauffeur, celui qui attend dans la voiture, de manière à ne pas être abandonné une nouvelle fois.
Un jour plus tard, la voiture du gang s’arrête devant une banque. Trois hommes pénètrent dans le bâtiment en laissant comme convenu Eel dans le véhicule. Mais dès qu’ils s’en vont, Eel commence à retirer ses vêtements de ville : « Ils sont partis ! Il est temps de mettre mon nouveau costume et de changer de visage ! ». Car l’implication qu’on retrouvera tout au long de la série c’est que (bien qu’une paire de grosses lunettes lui servent de masque) Eel O’Brian modifie la forme de son visage quand il est Plastic Man, de manière à ce que personne ne puisse faire le rapprochement. Pendant ce temps les trois voleurs ont pris place dans un ascenseur, avec un homme qui porte une valise. C’est lui leur objectif ! Ils arrêtent l’ascenseur, sautent dessus leur victime et lui arrachent la valise. Ensuite, ils ouvrent la trappe d’urgence dans le plafond de l’ascenseur et s’apprêtent à s’enfuir par le conduit. Mais là ils ont la surprise de voir deux mains énormes, attachées à des bras interminables, qui se dirigent vers eux. Pris de panique les gangsters tirent alors sur cet étonnant adversaire.
On aperçoit pour la première fois le costume du héros, sensiblement différent de ce qui est devenu son apparence classique. Il porte un slip rouge et une sorte casque moitié rouge et moitié noire, avec des lacets sur la poitrine (dans la version la plus connue le costume de Plastic Man est totalement rouge et n’a plus les lacets). Ce que n’avait pas prévu le héros (il faut croire qu’Eel O’Brian n’était pas au courant de tout le plan) c’est qu’un de ses trois complices n’est pas dans l’ascenseur mais a déjà pris place à un étage supérieur pour couvrir la fuite des deux autres. L’homme en haut tire donc lui aussi, créant un barrage de balles. Du coup Plastic Man, qui opère depuis les portes d’un étage intermédiaire, est obligé de rétracter ses bras, de peur d’être blessé (dans des épisodes plus tardifs, Plastic Man ne craint pas les balles : elles rebondissent sur sa peau). Du coup le héros ne peut bloquer la progression des gangsters, qui se dépêchent de monter vers le haut de l’immeuble.
Plastic Man sait néanmoins qu’ils auront besoin de redescendre. Et comme ils ne peuvent pas utiliser l’ascenseur, Eel sait qu’ils viendront forcément par la cage d’escalier. Il prouve alors l’étendue de ses pouvoirs : il s’aplatit au point d’être mince comme un tapis et se contente de se cacher… sur le sol, comme s’il était un élément décoratif. Quand ils redescendent, les gangsters sont sur leurs gardes. Ils s’attendent à croiser l’homme étrange qui les a attaqués… mais ne le voient pas. Quand ils lui marchent dessus, Plastic Man n’a qu’à se relever, comme une sorte de piège à souris. Il arrive à assommer la moitié de la bande (bizarrement d’un seul coup les malfrats semblent être quatre). Mais deux hommes repartent vers les étages supérieurs. Plastic Man laisse la garde des gangsters neutralisés au concierge et se lance à la poursuite des fuyards. Ceux-là avaient visiblement prévu une voie d’évasion alternative : une corde fixée sur le toit peut leur permettre de s’échapper en descendant en rappel le long de la façade de l’immeuble. Mais ils s’aperçoivent vite qu’ils font du « sur place ». En fait Plastic Man (qui visiblement non seulement malléable mais plus fort que la moyenne) est en train de remonter la corde. Et ils se retrouvent trop hauts pour sauter…
Affaire réglée ? Non. Car les hommes que Plastic Man avait confié à la garde du concierge ont réussi à lui échapper. Eux aussi sont remontés sur le toit. Ils prennent alors le héros par surprise et… le poussent dans le vide : « Vingt étages, c’est assez pour tuer n’importe quel homme, même lui ! ». Néanmoins ils ne prennent pas le temps de regarder le spectacle. Ils savent que la police doit être en route. Ils se dépêchent de redescendre… Pendant ce temps, cela n’étonnera personne d’apprendre que Plastic Man n’est pas mort. Roulé en boule, il rebondit au sol comme une balle : « Je dois me dépêcher de remettre mes vêtements ! ».
Si bien que lorsque le gang sort dans la rue, il trouve Eel O’Brian au volant de la voiture et, sans se poser de question, lui demandent de démarrer en trombe. Ils expliquent alors à Eel qu’ils ont été poursuivis pas un monstre qui pouvait s’étirer dans tous les sens mais qu’ils l’ont « refroidit ». En conduisant, Eel joue les incrédules tout en laissant pendre son bras part la vitre de sa portière. Les autres hommes ne peuvent pas voir qu’il étire son bras de manière à ce que sa main fasse le tour de sa voiture. Quand les gangsters voient la main élastique de Plastic Man surgir par une vitre opposée, ils ne se doutent pas que c’est celle de leur conducteur. Ils réalisent seulement que Plastic Man est toujours vivant et à leurs trousses. Ce bras surgissant de nulle part s’empare de la bande et les dépose directement dans un commissariat. Enfin presque toute la bande puisqu’Eel est toujours dans la voiture. Pensant que Plastic Man n’a pas pu les attraper en même temps, un des gangsters hurle à Eel de s’enfuir pendant qu’il le peut.
Dans le commissariat les policiers questionnent les gangsters, après avoir vu ce bras comme un tentacule qui les a déposé là. On leur demande qui les a capturés mais les bandits avouent ne pas en avoir la moindre idée « Il était comme un homme de caoutchouc ! Un Plastic Man ! ». Ainsi le héros est baptisé (c’est la première fois que le nom Plastic Man est réellement utilisé dans le récit). Les policiers sont incrédules « Plastic Man ? Vous êtes cinglés ! Mettez-les au trou Clancy ! ». Seul dans sa voiture, Eel se dit qu’il n’a plus qu’à rendre l’argent : « Je ne me doutais pas que me battre du côté de la loi serait aussi drôle ! ». Maintenant qu’il s’est débarrassé de la bande, Plastic Man pourrait ne plus avoir besoin d’Eel O’Brian (qui est toujours recherché par la police) et se contenter de reconfigurer son visage pour adopter une nouvelle identité. Mais le narrateur termine l’épisode en prévenant : « Et ainsi Plastic Man va continuer, pour vivre comme un voleur et recueillir des informations de l’intérieur, qui l’aideront dans ses enquêtes ! ».
Plastic Man n’est pas le premier héros de l’histoire à se battre pour la justice tout en passant pour un criminel. Le Shadow ou (surtout) le Green Hornet entretenaient des relations compliquées avec la loi, qui les prenaient pour des chefs de gangs. Mais leur dynamique était inversée. C’est à dire que si le Green Hornet est un justicier qui passe pour un criminel, quand il rentre chez lui il devient un notable tout à fait accepté par la société. Le fait que le héros de l’histoire soit réellement un ancien voleur, que ce soit sa vraie nature d’origine, est beaucoup plus rare (comme l’ex-bagnard Inferno de MLJ Comics, devenu un héros quelques semaines avant Plastic Man) dans la BD américaine. C’est une ficelle qu’on retrouve plus facilement dans la littérature mais qui est contraire à la philosophie des comics, où Batman expliquait dès le départ que les criminels étaient une bande de couards superstitieux. Cette situation débouchera sur quelque chose d’assez particulier : par la suite les autorités auront assez confiance en Plastic Man pour en faire un agent du F.B.I. Mais à partir d’un moment ses supérieurs s’apercevront que finalement le seul gangster que « Plas » n’arrive pas à capturer est… Eel O’Brian. On lui donnera donc comme mission de le coffrer, ce qui mènera à quelques épisodes assez compliqué pour le héros. Ce qui change aussi, c’est le ton de la série. Jack Cole s’inspire un peu des ambiances de Will Eisner sur The Spirit : on chasse les gangsters mais on ne s’éloigne pas d’un ton léger, plus proche des cartoons. D’ailleurs Plastic Man lui-même se comporte le plus souvent avec l’exubérance d’un véritable « toon ».
Au début, Plastic Man n’est qu’un héros parmi tant d’autres dans les pages de Police Comics. Quality préfère visiblement miser sur un autre personnage, Firebrand, qui est la vedette de premières couvertures. Mais il semble qu’au bout de quelques mois l’éditeur ait réalisé (sans doute à travers le courrier) que c’était Plastic Man qui était le plus populaire. A partir de Police Comics #5 (décembre 1941), c’est lui qui devient la vedette des couvertures jusqu’en 1950 (date à laquelle Police devient une anthologie réellement tournée vers le polar). A partir de 1943 et jusqu’en 1956, Plastic Man aura de toute manière droit à une série à son nom. Survivant pratiquement jusqu’au rachat des titres Quality par DC Comics, la carrière de Plastic Man pendant le Golden Age s’étire pendant pratiquement 15 ans. Il faut bien voir que sur la même période Captain America n’en fera pas autant ! Avec Blackhawk et le Spirit (et juste devant Dollman), Plastic Man fait partie des héros les plus emblématiques de Quality Comics. Malheureusement pour lui le mélange entre le ton comique et l’action, ce côté « cartoon », fera de Plastic Man un personnage daté. DC Comics tentera quelques fois de le relancer dans les années 60-80 mais sans succès durable (le plus souvent les auteurs n’arriveront pas à trouver le ton qui s’impose). Les versions mièvres des années 60 révèleront que le Plastic Man de cette époque est en fait… le fils idiot du glorieux héros des années 40.
Plusieurs fois Plastic Man passera à côté d’un retour. D’abord si Quality était arrivé à préserver le titre sur la fin, sans doute que DC l’aurait continué sans interruption (c’est ce qui est arrivé pour Blackhawk). Ensuite, il y aura des fois où on lui prendra sa place : L’ami de Flash Elongated Man (« Extensiman » en VF, alias Ralph Dibny) sera créé… parce que les auteurs ignoraient que DC possédait les droits de Plastic Man ! Ils lui inventèrent donc un remplaçant doué des mêmes pouvoirs. Ils expliquèrent plus tard que s’ils avaient été au courant, c’est bien Plastic Man qu’ils auraient utilisé. A partir de là, Elongated Man éclipsera Plastic Man et c’est Dibny qui deviendra « l’homme élastique de référence » de DC Comics. Dans les limbes des comics, Plastic Man aura aussi de quoi pester en 1961, en voyant les débuts des Fantastic Four avec leur leader, Mister Fantastic, doué des mêmes pouvoirs que lui. En un sens Plastic Man était plus pensé comme un personnage de dessin animé. Et ce fut d’ailleurs le cas entre 1979 et 1981 dans The Plastic Man Comedy/Adventure Show, où il était une sorte d’agent secret comique, façon Max la Menace. Mais même cette carrière télévisée ne propulsera pas son statut dans la BD.
Tout au plus Roy Thomas pensera à l’inclure dans les premiers épisodes de l’All-Star Squadron (équipe rétroactivement liée aux années 40) dont il est un des co-fondateurs. De ce fait Plastic Man devient le co-équipier de Robotman, Liberty Belle, Johnny Quick et est même consacré (comme tous les membres du Squadron) membre honoraire de la Justice Society. Mais pour des raisons de continuité, Thomas expliquera plus tard que tous les anciens héros liés à Quality sont partis dans une autre réalité alternative pour défendre une autre terre, Earth X, où les nazis sont plus près de gagner la seconde guerre mondiale. Indirectement Roy Thomas condamnera ainsi le personnage, des épisodes de Justice League of America ayant expliqué que de façon moderne tous les héros d’Earth X avaient été tués en dehors des Freedom Fighters (dont Plastic Man ne fait pas partie). Puis viendra Crisis of Infinite Earths, qui effacera pour un temps le concept de terres alternatives. En clair Plastic Man est mort sur une terre qui n’existe plus. Qui plus est une partie de la série All-Star Squadron est invalidée. De quoi se prendre la tête pour savoir ce qui reste valable dans l’histoire du personnage. Une minisérie lancée en 1988 par Phil Foglio est alors supposée réinventer le héros… mais passera relativement inaperçue.
Ce n’est que dans les années 90 qu’Eel O’Brien reviendra en grâce, sous la double pression d’Alex Ross (grand fan du personnage) qui le glissera autant que possible dans certains de ses projets. Mais c’est surtout Grant Morrison qui le remettra en piste en l’intégrant à sa JLA au lieu d’utiliser Elongated Man. Plastic Man restera ainsi dans les rangs de la Justice League of America pendant des années et regagnera un peu d’importance, même si sa popularité n’est plus que l’ombre de ce qu’elle a pu être dans les années quarante. Entre Kingdom Come et JLA, on découvrira que ce Plastic Man là (qui semble être l’original et ne pas avoir de fils idiot dans les années 60) a un enfant adolescent (Offspring) dont il ne s’est jamais réellement occupé (mais réalisant son erreur, Eel tentera de se racheter là aussi). Le seul, finalement, qui arrivera a retranscrire la folie que Jack Cole mettait dans Plastic Man tout en insérant de la modernité, c’est le dessinateur Kyle Baker dans une série Plastic Man mal reçue du public… mais qui reste cependant le projet le plus long qu’on ait consacré au héros depuis 1956. Néanmoins Plastic Man semble abonné au rôle de parent pauvre lors des reboots de DC Comics. Tout comme il avait souffert de Crisis, l’univers de DC après Flashpoint a fait table rase de sa carrière dans la Justice League of America. En 2011, le premier numéro de Justice League International vol.3 semblait pourtant valider son existence… mais sans lendemain. Au point d’ailleurs qu’on a pu Eel O’Brian réapparaître récemment dans un autre comic-book, comme si les évènements de JLI n’étaient jamais arrivé. C’est à croire que Plastic Man possède non seulement le pouvoir de modeler son corps mais que la réalité elle-même se déforme autour de lui et en permanence. Et pourtant… cette fois Plastic Man ne fait pas forcément partie des plus défavorisés. DC Comics a rebooté tellement de personnages ces trois dernières et en conserve encore tellement au placard (Donna Troy par exemple) qu’il se retrouve d’une certaine manière avec un pied d’égalité par rapport à d’autres héros connus, anciens membres des Teen Titans ou de la Justice League (et pour l’instant il n’existe pas de nouvelle version d’Elongated Man pour lui faire de l’ombre). Tout reste jouable, donc…
[Xavier Fournier]
Plus que jouable même, concernant Plastic Man et les New 52, je ne dirais qu’une chose : XXXX
J’ai toujours adoré son ton décalé et son humour sans limite (même si Woozy Winks m’a parfois lassé) !
Dans ses apparitions, je rajouterais un épisode de H pour héros où Robby Reed était devenu Plastic man. Quand je l’ai lu, je ne savais même pas que PM était un « vrai » héros 😉
Désolé Dust mais j’ai viré la référence de l’épisode. J’avais fait exprès de pas le mettre dans l’article pour pas « spoiler », sachant qu’on n’est pas dans le contexte d’une review de nouveauté, je pense qu’il y a des gens qui lisent la rubrique sans s’attendre à voir un détail d’un comic-book si récent. Et comme c’est un « easter egg » sympa, autant préserver la surprise 🙂
@bondredo : Je pense que c’est le cas d’une génération de lecteurs, la plupart des gens qui m’ont parlé de cet épisode de H For Hero m’ont souvent fait la même remarque.
J’ai laissé Woozy Winks de côté en me disant qu’un jour peut-être on en parlera plus en détail.
Il faut dire que Woozy fait partie de toute une série de sidekicks ridicules qui semblent à mes yeux être presque une obligation à cette époque. Je me demande si Robin avait été pensé ainsi à l’origine…
Ca me rappelle Thin Man qui avait les mêmes pouvoirs, et qui le précédait!
@bonredo : Non, Robin (comme Bucky) relève d’une catégorie différente. Ce sont des « enfants savants », en avance sur leur âge, même s’il leur arrive d’être pris en otage et sauvé par leur mentor. Woozy est un adulte pas très malin et donc plus un boulet.
@patrick. Oui Thin Man le précédait MAIS, non, leurs pouvoirs ne sont pas identiques dans la version Golden Age (dans les années 70 Roy Thomas, par contre a écrit Thin Man d’une manière plus proche de Plastic Man).
Néanmoins, PM reste original. Je n’ai jamais vu M. Fantastic ou Extensiman passer leur temps à se transformer en éléments de décor comme lui. En fait, il y a vraiment un jeu entre les artistes et les lecteurs pour trouver Pm dans les vignettes, surtout en noir & blanc 😉
(et ça fait deux fois que je vois ces vignettes de PM déguisé en robe dans vos articles et ça me fait toujours rire 😀 )
@bonredo : Ca n’a pas fait rire Barda 😉
Pff, elle n’a aucun humour 😉
bjr, c’est pas plutot OBG n° 377 ?
Juste pour signaler « Mais là ils ont la surprise de voir deux mains énormes, attachées à des mains interminables »
Il a combien de mains ? (non je ne moque pas…….ou juste un peu mais pas beaucoup)
Oui Jmrazer, vous avez raison. Ce n’est pas la chronique que j’avais prévu à l’origine pour ce samedi. J’ai changé d’avis et décalé l’ordre pour éviter de passer deux Marvel d’un coup… en oubliant de changer le numéro. C’est bien le 377ème.
Pas de problème, « Goon », c’est de bonne guerre 😉 je reformule ça. Thanks.
Pour compléter un peu et rebondir sur certains commentaires :
http://www.comicbox.com/index.php/articles/french-collection-155/
Je me demande si l’origine de Plastic Man (qui baigne dans des produits chimiques, même s’il ne tombe pas dans une cuve) , n’aurait pas influençé Bill Finger lorsqu’il a décidé de révéler les origines du Joker…
Je pense que Finger a suivi un autre cheminement et une autre influence mais c’est quelque chose que j’aurais sans doute l’occasion de détailler dans une prochaine chronique. Mais le coup de l’acide Finger le fait dès 1939 et le premier épisode de Batman (http://www.comicbox.com/index.php/articles/oldies-but-goodies-detective-comics-27-mai-1939/). Je pense donc qu’il n’avait pas besoin de l’influence d’un Plastic Man.