Je ne comprendrais sans doute jamais comment dans les années 70 Marvel a osé sortir un comic-book sur le Fils de Satan et comment le Comics Code Authority a pu approuver la chose. Non pas que ca me dérange (j’aime même plutôt le personnage) mais enfin à l’époque j’imagine bien quelques conservateurs/intégristes montant sur leurs grands chevaux puisqu’en définitive la série racontait les aventures de l’Antéchrist. Dans certains cercles, on devait « pester grâve » et il y a tout lieu de penser que certains distributeurs refusaient de prendre la série en stock. Bref, Marvel avait annoncé la fin de la série dès le #7, promettant tout juste qu’un ultime épisode restait à paraître.
La particularité des premiers épisodes de Son of Satan, c’était d’avoir traité le personnage comme s’il s’agissait de Thor, avec des menaces qui se prétendaient démoniaques mais qui souvent (en dehors des apparitions de Satan lui-même) déambulaient dans les rues comme une menace lambda qu’aurait affronté Spider-Man. Dans ce dernier épisode, le but évident de Bill Mantlo (scénario) et de Russ Heath (dessins), l’objectif était plutôt de donner quelque chose de plus iconographique. Passé une intro où le trait de Heath évoque plutôt les histoires d’horreurs de EC ou de Warren Publishing, l’Enfer tel qu’il apparaît dès la troisième page s’inspire à l’évidende du tableau homonyme de Jérôme Bosch. Ce qui est intéressant c’est que dans la page suivante, les créatures de Bosh sont traités dans le plus pur style EC, avec un traitement qui parfois évoque Wally Wood.
Plus tard, quand le Son of Satan voyage vers la cité centrale de l’Enfer, la vision puise racine dans un autre peintre et plus précisément dans la représentation de La Tour de Babel par Bruegel. Là, Daimon a une vision carrément biblique et se voit, lui-même, surmonté d’un diadème d’épines et visiblement sur le point d’être crucifié. Là, Satan intervient mais curieusement Heath choisit de le représenter à sa manière, c’est à dire avec des différences notables avec ses apparitions précédentes chez Marvel. Là, Satan est plus bestial, barbu et poilu… Au final, le diable prendra conscience de son incapacité à convaincre son fils de le rejoindre car… Tout ceci n’est qu’un rêve que Satan fait une fois par an, la nuit de Noël.
La colorisation a mal vieilli et l’histoire, pour autant qu’elle soit sympathique, n’est pas inoubliable en elle-même. Mais c’est sans doute l’une des premières fois chez Marvel ou DC où l’on s’amusait à tirer autant partie des racines culturelles du mysticisme, des années avant que Vertigo ne popularise la chose. En un sens, Son of Satan #8, c’est un peu – à sa manière – l’ancêtre du Lucifer de Mike Carey et de quelques autres choses. Non pas que j’y vois forcément une filiation directe (je serais très surpris si Carey et les autres s’étaient inspirés de ce numéro) mais en tout cas SoS #8 tient lieu de précurseur…
[Xavier Fournier]
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