Oldies But Goodies: Superman #349 (Juillet 1980)

[FRENCH] Jenny Olsen ? Louis Lane ? Quelque chose ne tourne pas rond alors que Superman retourne au Daily Planet. Mais il n’a guère le temps d’y réfléchir. On a déjà besoin de lui ailleurs. Mais trop tard : Superwoman l’a coiffé au poteau. Notre héros découvre soudain qu’il s’est peut-être trompé de planète. Et il n’est pas au bout ses surprises…

Dans cet épisode écrit pas Martin Pasko et dessiné par Curt Swan, Superman ne va pas être ménagé. Si la couverture (mettant en scène une Superwoman, un Superboy blond et un Wonder Warrior) n’était pas assez pour piquer la curiosité de Superman et des lecteurs, la page d’intro en remet une couche. Notre héros y est le prisonnier d’une Superwoman qui est de toute évidence son équivalent féminin, tout comme le garçon blond qui l’accompagne est une version masculine de Supergirl. On nous apprend donc que le dernier Kryptonien s’en revenait innocemment d’un périple intersidéral quand il est revenu sur une Terre qui, en entrant dans l’atmosphère, a l’air tout à fait normal. Sauf que quand Clark Kent essaie d’aller travailler au Daily Planet, le réceptionniste n’a aucune trace de lui dans la liste des employés. Quand il arrive dans la salle de rédaction, Kent tombe des nues : il y croise la rédactrice-en-chef du journal (sorte de Perry White en jupon) en train de donner des ordres à… Jenny Olsen et Louis Lane. Et ils parlent bien de Kent mais comme si c’était une femme. Superman sent bien que quelque chose ne tourne pas rond (quel pouvoir de déduction !) et commence à se demander s’il n’est pas en train d’halluciner sous l’effet de ce qui pourrait être un peu de Kryptonite. Mais une laveuse de vitres tombe d’un gratte-ciel et le super-héros, n’écoutant que le sens du devoir, va pour s’élancer… Mais il est pris de vitesse par une certaine Superwoman.

Bon sang, mais c’est bien sûr se dit le dernier Kryptonien : pendant qu’il voyageait dans l’espace il a du traverser une sorte de portail entre les dimensions sans s’en rendre compte. Il est dans une réalité alternative. D’ailleurs pour en avoir le cœur net il utilise sa super-vision jusqu’au satellite de la Justice League. Ce qu’il voit confirme ses doutes : Une Batwoman est en train de donner des ordres à une Flash, un Wonder Warrior (équivalent masculin de Wonder Woman) et à un certain Black Condor (équivalent masculin de Black Canary, qui ne pousse pas le pastiche jusqu’à porter des bas résilles). Les habitants de ce monde ont un sexe systématiquement différent de celui qu’ils ont dans l’univers habituel de DC/ Puisqu’il semble s’agir d’une simple méprise de sa part, Superman ne perd pas une seconde : il lui suffit de repartir vers l’espace, où il retrouvera sa dimension d’origine. Sauf qu’il s’aperçoit qu’une barrière indestructible entoure la Terre. Il lui est impossible de repartir. C’est sans doute un piège, mais de la part de qui ?

Coincé sur ce monde, Superman décide de repartir au Daily Planet en espérant consulter les archives et, peut-être, en apprendre plus. Mais une fois en civil, il est confronté à… Clara Kent. A ce stade, cela n’étonne plus Superman qui se dit que Clara est Superwoman en civil. Sauf qu’il aperçoit Superwoman passer au même moment dans le ciel. Il s’agit de deux femmes différentes. Clara Kent n’est qu’une simple humaine. Tout ne serait donc pas un simple reflet inversé ? Superman décide d’entrer en contact avec Superwoman mais quand il se présente à elle, il a encore une surprise. Non seulement elle le reconnaît mais elle lui explique, rageuse, que cela fait longtemps qu’elle espérait le capturer. Sur cette Terre, Superman est tout simplement l’ennemi public n°1 ! Quelque chose cloche. Il ne s’agit pas d’une simple réalité parallèle. Trop tard : Superboy (version masculine de la blonde Supergirl) vient à l’aide de Superwoman et Superman est rapidement capturé. Ses opposants l’équipent d’un masque diffusant un gaz à la kryptonite, qui le prive de ses pouvoirs. Superman est alors livré à la surveillance des différents membres de la JLA de ce monde, à commencer par Wonder Warrior. Mais même sans ses pouvoirs, Superman n’est pas sans ressources. Utilisant le reflet du soleil sur son casque, il arrive à hypnotiser Wonder Warrior et à le plonger dans le sommeil. Maintenant qu’il n’est plus sous surveillance, Superman se contente de faire le mort, attirant des oiseaux charognards. Voulant manger son « cadavre », les oiseaux commencent par s’attaquer à son casque (quelle chance pour lui qu’ils n’aient pas commencé par les pieds !). Rapidement Superman se retrouve à l’air libre, retrouve ses pouvoirs et fait peur aux oiseaux. Wonder Warrior, réveillé, essaie bien de l’arrêter mais en vain. Superman peut alors se lancer à la poursuite du vrai responsable de toute cette pagaille…

Alors qu’il était au Daily Planet et qu’il apercevait les fiches des ennemis de Superwoman, un seul n’avait pas le sexe inversé par rapport à son propre monde : Mister Mxyzptlk, le génie venu de la cinquième dimension. Ce monde a été fabriqué sur mesure pour piéger Superman. C’est pour cela que Clara Kent et Superwoman sont deux personnes différentes : Mxyzptlk n’est tout simplement pas au courant que le héros à une autre identité. Sa présence dévoilée, le nain maléfique explique qu’il voulait piéger Superman sur un monde sans Lois Lane, pour le punir de s’être opposé à lui tant de fois. Et Mxyzptlk ne renverra le héros dans son vrai monde que s’il arrive à l’y forcer. Sans se démonter, Superman utilise alors le lasso magique de Wonder Warrior, aux propriétés identiques à celles du lasso de Wonder Woman. Sous l’influence de cet accessoire, Mxyzptlk est forcé d’obéir et tout redevient normal. Superman fonce au Daily Planet ou il se trouve quand même… face à LOUIS Lane ?

Après un moment de panique, il comprend que Lois est bien là. Cet autre Louis Lane est le vrai : le cousin de Lois venu lui rendre une petite visite (ce qui sous entend que de toute façon le plan de Mxyzptlk pour priver Superman de sa fiancée n’aurait pas marché : dans le monde inversé, Louis serait devenu une Lois). Tout est donc réglé et on entendra plus parler du monde « sexuellement inverse »… Hum ? Vraiment ? Pourtant il n’a pas réellement disparu. Bien plus récemment, Jeph Loeb, visiblement inspiré par cet épisode, a intégré ces versions de Superwoman et Batwoman dans son dernier arc de Superman/Batman, menant à la révélation que, là aussi, Mxyzptlk avait quelque chose à y voir. Pour ceux qui avaient lu Superman #349 en 1980, ça n’était pas tout à fait une surprise !

[Xavier Fournier]
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