[FRENCH] Si les histoires de « monstres » que Jack Kirby a fourni à la Marvel sont généralement bien connues (ne serait-ce que parce que certaines d’entres elles ont pu anticiper des personnages comme la Chose ou Hulk), il ne faudrait pas méconnaître ou sous-estimer l’importance d’anthologies similaires parues chez DC à la fin des années 50. A coups de récits de six ou sept pages, Kirby y créait (ou co-créait) des concepts qui allaient faire leur preuve par la suite. Pour preuve : « The Man Who Collected Planets », « L’Homme qui collectionnait les planètes »…
Dans les années 50, en dehors des super-héros renaissants et d’autres genres (comme les récits de guerre ou les westerns par exemple) abordés par la firme, DC Comics aimait aussi à publier des anthologies axées sur la science-fiction et qui, finalement, n’étaient pas très éloignées d’un Twilight Zone avant l’heure. Il faut sans doute y voir le résultat de la « démographie » des auteurs et des responsables éditoriaux de DC à l’époque. Comme nous avons pu l’aborder dans d’autres « Oldies But Goodies », Julius Schwartz ou Mort Weisinger avaient été par le passé des agents littéraires, en particulier dans le domaine de la SF et de la littérature fantastique. Le scénariste Otto Binder venait également de cet univers, tout comme ses collègues John Broome et Ed Hamilton, pour n’en citer que quelques-uns. Autant dire que ce cursus commun rendait certaines séries possibles. Qui plus est, l’instauration du Comics Code (qui bannissait l’utilisation de différentes sortes de créatures et décourageait tout recours à l’Horreur), poussait pour ainsi dire DC à chercher sa dose de suspens dans l’anticipation, où le vernis de science permettait un vague (très vague) alibi de réalisme. Les bien-pensants tiquaient plus sur les récits d’essence mystique que sur la SF (qui était après tout la promesse du progrès, de ce qui risquait de se produire un jour).
Et comme les auteurs avaient fait leurs premières armes dans des pulps, qu’ils étaient fans de SF depuis leur première jeunesse, la chose était loin d’être une punition. Au contraire. Les jeunes débutants de la décennie précédente étaient maintenant des adultes installés, qui pouvaient écrire des récits dont ils avaient envie depuis des années. Chez DC, il n’y avait pas que d’anciens romanciers de SF. Il y avait aussi des gens qui avaient véritablement fait carrière dans les comics sans regarder ailleurs. Le dessinateur Jack Kirby faisait partie de cette autre catégorie mais – comme on peut le constater à la vue de sa carrière – la SF le fascinait également.
C’est bien son style qu’on reconnait dans Tales of the Unexpected #18 (octobre 1957), à une époque où DC n’avait pas coutume de publier les crédits des auteurs (en dehors d’une mention systématique de Bob Kane, créateur « officiel » de Batman). Pas de doute, c’est bien Kirby, le King Kirby, qui est derrière le crayon. L’identité du scénariste, elle, n’est pas déterminée (ou pas déterminable). Le DC de 1957 n’était pas du genre à commander à une seule personne le scénario et les dessins. Peut-être justement à cause de la « philosophie littéraire » que je viens d’évoquer. On verra plus loin que cela ouvre des possibilités et des connections éventuelles. La seule chose certaine c’est que Jack Kirby a bien dessiné « The Man Who Collected Planets », une histoire à l’importance déterminante mais que je vois finalement rarement mentionnée…
« The Man Who Collected Planets » commence avec une scène de « teaser » qui résume un moment fort de l’histoire à venir. Un héros humain typique de Kirby fait face à un être entièrement composé d’énergie (en fait on dirait un éclair qui aurait épousé une forme humanoïde). Mais l’élément réellement incroyable de l’histoire c’est que la créature tient dans sa main une sorte de cloche transparente dans laquelle flotte… La Terre ! L’éclair vivant proclame alors « Maintenant que j’ai réduit la Terre, je vais en extraire tout une éprouvette pleine d’oxygène concentré ! ». L’humain, lui, implore « Mais… Mais vous allez éliminer toute chose vivante sur ma planète ! ». C’est donc une situation à plusieurs niveaux. D’un côté il y a la confrontation avec cet être… Et puis de l’autre il convient de savoir ce que fait la Terre dans cette mauvaise posture et comment elle peut espérer retrouver sa tailler d’origine.
Pour l’heure le récit commence réellement alors que les astronomes à travers le monde remarquent des faits étranges dans le ciel. Dans un observatoire de Londres on réalise que Saturne et Uranus ne se trouvent pas là où elles le devraient. Pendant ce temps, en Chine, c’est un maître en train de montrer du doigt la planète Mars à ses élèves… sans y arriver. Mars a disparu également ! Et en Amérique aussi on se pose des questions. Y compris dans le laboratoire du docteur Bradley Wells (portant sans doute ce nom de famille par égard au célèbre H.G. Wells). Wells théorise que les trois planètes, malgré les apparences, doivent toujours exister : « Sinon la Terre serait détruite. Chaque planète dans notre système solaire produit une force gravitationnelle qui maintient les autres dans leur orbite. Si même une seule d’entre elles disparaissait, les autres s’éparpilleraient dans l’espace. Et cependant tous les observatoires du monde rapportent que… ». Mais soudain Wells est interrompu dans sa réflexion par un grand faisceau lumineux qui traverse le plafond… et l’emporte dans le ciel. Ou plutôt le téléporte puisque Bradley se sent comme si « son corps entier se désintégrait ! ».
Plus tard, quand il revient à lui, il est dans un endroit étrange, équipé d’une technologie qui ne lui est pas familière. Il passe néanmoins devant une sorte de grand projecteur estampillé 42-6 (mais on comprendra plus loin que le propriétaire des lieux ne devrait pas connaître l’usage de ces chiffres d’origine terrestre). Parcourant les couloirs, Bradley fini par trouve une grande baie vitrée où il peut observer, de loin, la Terre ! « C’est impossible. A moins… A moins… que je sois dans l’espace ? ». Il est malin le Bradley. Mais son monologue interne n’est pas passé inaperçu. Même s’il n’a fait que le penser, quelqu’un, derrière lui, lui répond « Précisément, Professeur Wells ! Vous êtes ce que votre peuple pourrait qualifier de pionnier ! ». Bradley se retourne et découvre une silhouette lumineuse. Il croit alors qu’il est en plein cauchemar. Mais l’entité lui assure le contraire : « Non, Professeur Wells, vous êtes bien éveillé. Dans un moment vos yeux vont s’habituer et vous me verrez plus clairement ! ». Effectivement dans la case suivante le halo s’est dissipé mais Bradley découvre que son interlocuteur est pourtant réellement fait d’une énergie crépitante : « Vous n’êtes rien d’autre que de l’énergie… De l’électricité nue ! ». Ce que lui confirme la créature : « Effectivement ! Le peuple de mon monde a évolué depuis longtemps au delà de ces coquilles de chair inutile que vous portez ! Nous ne parlons pas de la même manière que les terriens ! Nos cerveaux avancés nous permettent de communiquer de manière télépathique. Ce que vous « écoutez » ce sont mes pensées ! ».
L’extra-terrestre se présente alors comme étant Sardor. Il explique à Bradley qu’ils se trouvent dans son vaisseau spatial et lui fait faire un tour rapide de l’intérieur, en lui ordonnant de ne toucher sous aucun prétexte deux grandes électrodes : « Elles contrôlent notre réserve d’énergie ! » explique Sardor. Bradley en déduit que l’énergie en question doit être atomique. Sardor lui confirme mais tout en précisant, bien sûr, que les électrodes en question génèrent plus d’énergie que les plus puissants cyclotrons de la Terre. Et il le démontre en actionnant le dispositif. Des millions de volts passent d’une électrode à une autre. Mais le clou du spectacle reste à venir, quand Sardor emmène son visiteur dans une autre pièce du vaisseau où trônent quatre cloches transparentes. Les trois premières semblent renfermer des répliques des planètes disparues. D’ailleurs les noms de Saturne, Mars et Uranus sont inscrits sur les socles. Sardor explique qu’il a amené Wells ici car il a besoin de l’aide d’un scientifique terrestre. Il commence à expliquer c’est bien lui qui a dérobé les trois mondes manquants et qu’ils se trouvent bien là, devant eux, sous les cloches de verre. Même s’il est en face d’un extra-terrestre, Bradley trouve l’idée ridicule. Ces petits globes ? Des planètes réduites ? Ridicule ! Mais quand il les examine de près… Il est stupéfait. C’est bien vrai. Ce ne sont pas des répliques mais les planètes en question qui ont été miniaturisées. Sardor montre alors une autre machine : « C’est ce Concentrateur Moléculaire qui les a rétréci pour moi… Puis je les ai remplacé par des masses d’énergie invisible qui ont maintenue la balance de votre système solaire ! ». C’est à ce moment que Wells réalise l’étendue de la situation : « Vous… Vous collectionnez des mondes ! Vous êtes vous ! ».
Sardor ne se démonte pas : « Fou ? C’est ainsi que les crétins de ma planète d’origine m’ont décrit avant que je m’en aille ! Mais l’arme que je suis en train de construire me permettra d’y retourner et de tous les conquérir. J’ai besoin de quatre éléments de votre système solaire pour construire mon arme ! Trois se trouvent sur ces planètes. Le quatrième est sur Terre ! En conséquence je vais maintenant rétrécir la Terre ! ». Bien entendu Brad tente de s’interposer mais il est bloqué d’un simple mouvement de la « main » de Sardor (si on peut parler de main pour une créature énergétique). L’extra-terrestre se veut néanmoins rassurant : « Cet éclair va vous paralyser temporairement. J’aurais besoin de vous, plus tard, pour manipuler ces éléments qui sont familiers seulement aux savants terrestres. Immobile et donc totalement impuissant, Bradley Wells doit donc se contenter d’observer Sardor qui rétrécit d’abord la Terre grâce à son Concentrateur Moléculaire puis attire le petit globe terrestre à l’intérieur de son vaisseau avec un autre gadget, une sorte de rayon tracteur (celui-là même qui attiré Bradley plus tôt) nommé le Vacu-Scope. C’est le premier engin que Bradley avait vu en s’éveillant sur le vaisseau. Bradley ne peut pas bouger mais il enrage : « Sardor, si j’étais libre, je vous étranglerais de mes propres mains ! » Encore que, bien sûr, avant d’étrangler une créature énergétique qui n’a donc pas réellement de gorge, il faut sans doute s’y reprendre un bon nombre de fois !
Bientôt Sardor peut fièrement installer la Terre (sans doute privée d’une partie de son poids) sous la quatrième cloche, où elle flotte dans le vide. Sardor explique que « pas un humain sur ce monde n’est conscient du changement ! ». Bon, là, il doit sans doute y avoir un facteur inexpliqué (ou inexplicable ?) car on imagine mal que les astronomes terrestres ne verraient pas que la Terre a bougé par rapport au Soleil ou que le rapport de taille a changé, sans parler du fait que les étoiles ne sont plus observables à l’intérieur du vaisseau de Sardor. L’extra-terrestre annonce alors triomphalement quel élément il va extraire du globe terrestre. On aura compris, après avoir vu la scène d’introduction, qu’il s’agit de l’oxygène. Bradley est catastrophé. Sans oxygène c’est la race humaine toute entière qui va disparaître ! Heureusement… Sardor n’a pas réalisé que la durée de la paralysie temporaire de Wells était presque écoulée. L’humain retrouve un peu de mobilité sans que l’extra-terrestre s’en aperçoive puis qu’il lui tourne le « dos » (là aussi on peut se demander comment un être d’énergie voit de manière unidirectionnelle). Profitant de l’effet de surprise, Bradley arrache à Sardor la cloche renfermant la Terre et s’enfuit dans le vaisseau : « Sardor ! Tu es aussi fou que ton peuple te le disait ! Je te défie de réaliser ton plan dément ! ». Pas impressionné pour deux sous, son adversaire se lance à sa poursuite. Mais l’humain comptait là dessus. Il s’est débrouillé pour passer sous les électrodes… Mais quand l’alien tente de passer, son corps énergique reste prisonnier de la décharge gigantesque qui passe entre les deux extrémités. Il fait désormais parti du même circuit électrique ! Bloqué, hurlant de douleur, Sardor implore alors Bradley de le relâcher, promettant de remettre les planètes à leur place d’origine.
Mais Bradley ne lui fait pas du tout confiance : « Non, Sardor, tu n’es pas le genre de type à qui je fais confiance ! Je vais devoir apprendre à utiliser tes machines et faire le boulot moi-même ! ». Sardor se fait alors moqueur, explique que Wells n’arrivera jamais à apprendre le maniement à temps. En effet d’ici trois heures le changement dans la structure des planètes (y compris la Terre) les fera tomber en poussière. Mais Bradley s’obstine. Il arrive à projeter à nouveau la minuscule Mars dans l’espace. Puis une fois qu’elle a retrouvé sa place d’origine il utilise à l’envers le Concentrateur Moléculaire pour lui rendre sa taille. Petit à petit il répète le procédé. Bientôt les quatre mondes, à nouveau de taille normale, sont sauvés. Il ne reste plus qu’à prendre congés. Bradley nargue Sardor : « Je t’ai battu. Maintenant je n’ai plus qu’à utiliser le Vacu-Scope pour retourner sur Terre. » L’extra-terrestre, toujours prisonnier du circuit électrique, ne peut l’en empêcher. Mais il jubile car il pense tenir sa revanche : « Tu n’y arriveras jamais ! Tu ne connais pas les réglages exacts ! Une seule erreur te projettera dans l’espace ou au milieu d’un océan… Ha ha ha ! ». Mais Bradley n’est pas impressionné. Il quitte donc le vaisseau où Sardor restera sans doute prisonnier à tout jamais. Et le terrien se rematérialise… Dans son propre laboratoire : « Sardor ne savait pas que le Vacu-Scope est la première chose que j’ai vu en arrivant dans son vaisseau. Le cadran était réglé sur 42-6 ! ». Autrement dit Bradley connaissait les coordonnées correspondant à son labo (quelle chance – que le récit ne s’en étonne pas – que Sardor utilise des chiffres arabes tout à fait terrestres !). L’ironie là-dedans (mais ni les auteurs ni les personnages ne semblent la saisir) c’est que tout le plan de Sardor était inutile. Il n’avait pas besoin d’une nouvelle arme puisqu’il lui aurait suffit de retourner vers son monde d’origine et de le réduire pour le faire chanter… Mais l’important est que la Terre est sauvée, les choses rentrent dans l’ordre et on peut alors passer à une autre histoire publiée dans le reste de l’anthologie. On serait tenté de dire « circulez, y a rien à voir… ».
Sauf que… Si le récit se termine l’héritage de cet épisode, lui, ne fait que commencer. Il est impossible de déterminer avec certitude l’identité du scénariste de cette histoire mais on serait tenté, pour des raisons logiques, de croire qu’il puisse s’agir d’Otto Binder. En effet, dans Action Comics #242 (juillet 1958), Binder et Al Plastino vont introduire quelques mois plus tard un nouvel adversaire de Superman qui partage un certain nombre de choses en commun avec Sardor. Non pas le côté énergique mais cette manie de rétrécir des choses à travers l’univers. La principale différence étant que là où Sardor rétrécit des planètes entières le terrible Brainiac se contente de réduire des villes mais les range de la même manière sous des cloches de verre. Sardor et Brainiac seraient-ils donc tous les deux des rejetons d’Otto Binder, nés de la même idée ? C’est possible mais pas certain. Même en prenant en compte le fait que Kirby n’a dessiné que cet épisode de Tales of the Unexpected, même en partant du principe qu’Otto Binder n’aurait écrit qu’Action Comics #242 et pas cette histoire de Sardor, il reste cependant deux autres maillons potentiels. Tales of the Unexpected et Action Comics étaient alors gérés par la même cellule éditoriale formée par Whitney Ellsworth et Jack Schiff. Ces deux-là avaient forcément connaissance de Tales of the Unexpected #18 (ils avaient travaillé dessus !) au moment de produire Action Comics #242. Il est donc très possible qu’on ait demandé à Binder de créer un personnage similaire en lui décrivant un « cahier des charges » basé sur les manies de Sardor. Là aussi on reste dans le domaine du possible sans être dans le certain. Mais il est très difficile de penser qu’il n’existe pas, d’une manière ou d’une autre, un lien entre le mode d’opération voisin de ces deux personnages, apparus à moins de dix mois d’écart au sein du même pôle éditorial.
Ce qui est certain c’est que Kirby lui-même n’avait pas oublié son extra-terrestre énergétique. Dans House of Mystery #84 (mars 1959), il allait dessiner une histoire titrée « The Negative Man ». Il ne s’agit pas d’un extra-terrestre cette fois-ci mais un personnage qui, malgré lui, se retrouve pourvu d’un double maléfique constitué d’énergie. Cependant la ressemblance est cosmétique et c’est encore un peu plus tard qu’on va le voir revenir avec une création qui pourrait tout à fait passer pour une compatriote de Sardor. C’est en 1975, dans Kamandi #31 (cette fois écrit et dessiné par Kirby) que les lecteurs de la série vont faire la connaissance d’un(e) extra-terrestre nommé(e) « Me » dont le corps est constitué d’énergie. « Me » est moins humanoïde que Sardor mais fait partie d’une race énergique qui a également l’habitude de se déplacer dans des vaisseaux perfectionnés (alors que, que ce soit Sardor ou « Me », on pourrait s’attendre à ce que leur nature leur permette de voyager dans l’espace sans avoir besoin d’un véhicule). « Me » finira cependant par adopter un aspect humanoïde à travers un corps féminin et prendra à partir de ce moment-là le nom plus connu de Pyra. Cette dernière ne réduit certainement pas les planètes et ce n’est donc pas cet aspect qui génère la ressemblance. Mais autrement, Sardor et Pyra dans son état premier pourraient très certainement passer pour deux ressortissants d’un même monde.
L’autre personnage qui semble descendre plus ou moins directement de Sardor est rattaché à Marvel. C’est le fameux Collector (le « Collectionneur »), extra-terrestre qui a la fâcheuse manie de vouloir tout collectionner, comme son nom l’indique. Le Collector n’est pas fait d’énergie (encore qu’on apprendra bien plus tard que sous sa vraie forme il irradie), ne réduit pas des mondes entiers mais lors de sa première apparition, dans Avengers #28 (1966), il n’a d’yeux que pour la Guêpe, personnage microscopique qu’il se dépêche de mettre… sous une cloche de verre. A partir de là l’histoire se complique car Jack Kirby n’a pas participé à l’élaboration d’Avengers #28. Le Collector est la création de Stan Lee et Don Heck. Et il parait assez impensable de penser que Lee et Heck se seraient amusés à aller chercher dans une histoire vieille de presque une décennie pour s’inspirer de Sardor. Par contre il semble plus réaliste de lier le Collector à Brainiac qui, entretemps, était devenu un ennemi récurrent de Superman. En mal d’inspiration Lee se serait simplement basé sur ce personnage que la concurrence utilisait régulièrement à l’époque. Le Collector n’est sans doute pas un « rejeton » direct de Sardor mais plus probablement une sorte de « petit-fils » sur le plan créatif. De facto, directement ou indirectement, l’éphémère Sardor semble s’être réincarné à des degrés divers dans (au moins) ces trois personnages durables que son Brainiac, Pyra et le Collector. Et DC aurait encore une possibilité de l’exploiter. Après tout on peut imaginer que le générateur dont il est prisonnier finira par se vider ou tomber en panne. Et ce serait un adversaire assez formidable dans le contexte de l’univers DC. Mais sans doute qu’une partie du public croirait à tort qu’il s’agit d’une simple copie de Brainiac…
[
Xavier Fournier]