[FRENCH] En 1941, les États-Unis ne sont pas encore en guerre mais, sous l’impulsion de Captain America, Marvel Timely multiplie les super-héros patriotiques. Après le Patriot, c’est le Defender et bientôt Captain Terror. Mais un super-patriote made in Marvel se distingue de ce moule : Mister Liberty !
Après Captain America Comics #1, l’éditeur Timely (futur Marvel) lança l’anthologie U.S.A. Comics pour surfer sur la vague patriotique. Même si on y trouvait quelques super-héros absolument pas drapés dans les couleurs du drapeau (le Whizzer, Jack Frost…), les têtes d’affiche, elles, affirmaient leur fibre américaine et, au-delà, une vocation antinazie. Les super-héros « porte-drapeaux » de Marvel considéraient le conflit en Europe comme étant déjà le leur, les scénaristes ne manquant de souligner qu’après la France ou l’Angleterre les forces d’Hitler finiraient par venir menacer l’Amérique. En un sens elles étaient déjà là puisque le Bund germano-américain faisait office de parti nazi légalement implanté aux États-Unis.
A partir de là (et comme nous l’avons déjà vu dans d’autres chroniques), les auteurs voyaient dans les partisans bundistes autant d’agents implantés, s’infiltrant dans les rouages de l’état, préparant des sabotages. Le début des aventures de Mister Liberty (une création de Phil Sturm et de Syd Shores) ne dit pas autre chose, nous présentant des images théâtrales, avec des chars allemands géants roulant sur un globe terrestre, prêts à écraser l’Europe. Dans une vignette on voit le visage triomphant d’Hitler, brandissant un poing fermé : « Et pour ce qui est de l’Amérique, ma cinquième colonne la détruira de l’intérieur ! »
On nous montre maintenant que l’Europe n’est plus qu’une ruine, une femme en haillons marchant dans des rues dévastées. Puis on change de vue. Cette fois c’est New York qu’on nous montre. La statue de la Liberté pointe sa torche vers le ciel mais une croix gammée funeste se dessine dans le nuage. On comprendra le message. L’Europe étant sur le point de tomber, Hitler est en train de mettre en application ce dont il parlait dans une case précédente. Ca va être le tour des USA. D’ailleurs on nous montre qu’une mystérieuse explosion détruit l’arsenal du gouvernement situé à Alten. L’incident ne manque pas de faire la une des journaux dans les jours qui suivent. On voit un homme en civil (le héros de cette histoire) en train de s’informer en parcourant un article du Daily Star.
Notons pour l’anecdote que si « Daily Star » est un titre assez générique (il existe des journaux de ce nom dans la réalité) c’est aussi un nom très utilisé dans les comics. Chez DC c’était le nom initial du journal où travaillait Clark Kent (Superman) avant qu’on opte finalement, dans des épisodes plus tardifs, pour le nom Daily Planet. Ca c’est pour le gag mais, comme nous le disions, Daily Star était un nom assez commun et il est presque normal qu’il existe un quotidien de ce nom chez Timely/Marvel. D’ailleurs il sera cité en d’autres occasions. Par exemple on le retrouve mentionné dans certaines aventures du Patriot (de nos jours ce héros journaliste – Jeff Mace – est rétroactivement supposé avoir travaillé surtout pour le Daily Bugle, futur employeur Peter Parker. Mais dans les années 40, Mace était décrit comme travaillant pour une agence de presse, justifiant ainsi les nombreuses contradictions et les changements de noms réguliers des journaux auxquels il participait). Bref, la présence du Daily Star peut se prendre comme un signe de continuité partagée et qui voudrait imaginer que l’article aperçu dans U.S.A. Comics #1 est écrit de la main de Jeff Mace le pourrait tout à fait.
L’important cependant n’est pas le journal mais bien son lecteur. Il s’agit du professeur d’Histoire John Liberty (un nom héroïque s’il en est !), lequel bouillonne en apprenant l’explosion : « D’innocents travailleurs tués par les pourritures qui veulent détruire la démocratie américaine. Ce dont nous avons besoin pour combattre les ennemis de l’Amérique, c’est de retrouver les esprits d’antan ! Pour garder vivants les idéaux américains de liberté ! Et il faudrait qu’un homme les dirige ! ». Le monologue de John Liberty a donc des intonations de discours politique mais il est seul quand il le prononce. Cependant une chose étrange se produit. Un nuage de fumée blanche se matérialise au milieu de la pièce, d’où émerge une silhouette drapée dans une sorte de tenue de moine. L’apparition s’adresse alors à Liberty : « Vous avez raison, Mister Liberty ! Et vous êtes cet homme ! ».
L’historien, passablement surpris, demande pourquoi lui spécialement mais le spectre blanc lui répond de manière vague : « Par tes mots tu t’es montré un ami digne des esprits ! » (« Esprits » étant ici à comprendre dans le sens « fantômes » là où la phrase initiale de Liberty semblait plutôt faire allusion aux « idéaux » d’antan). John Liberty est incrédule mais avant qu’il ait pu poser d’autres questions le spectre a disparu. Cependant l’homme a une preuve irréfutable que quelque chose vient d’arriver : ses vêtements ont été transformés ! Il porte une tenue rouge (vaguement inspirée de ce que portaient les révolutionnaires américains au 18ème siècle) ainsi que des bottes et des gants colorés en bleu, couverts d’étoiles blanches. On reconnaît donc les couleurs principales du drapeau américain mais ce côté « historique » distingue Mister Liberty de ses collègues qui ressemblent, eux, plutôt à des acrobates de cirque. Autre point d’intérêt, Mister Liberty ne porte pas de masque (d’un autre côté, vu que ce qui deviendra son nom de code est aussi son nom de famille, il est logique qu’il n’ait besoin plus que ça de cacher son identité. Encore que ça évoluera avec le temps).
John Liberty est donc là, en train d’admirer ce costume, quand il entend une voix à la fenêtre. Quelqu’un l’appelle. Le héros sait immédiatement de qui il s’agit « C’est l’esprit de Paul Revere ! ». Pour ceux d’entre vous qui ne sont pas familiarisés avec l’Histoire américaine, précisons que Paul Revere (1735-1818) fut un patriote célèbre, s’étant illustré en autres choses dans une chevauchée nocturne pour donner l’alerte et informer les rebelles américains des mouvements de troupes des anglais. La chose la plus étrange finalement c’est que la fenêtre est opaque, qu’on ne voit même pas vraiment qui parle à John Liberty et que c’est seulement à la voix que l’historien reconnaît Revere. Ce qui semble plutôt difficile. Il faut croire qu’outre le costume on lui a offert la capacité de reconnaître instinctivement tout fantôme à qui il s’adresse.
En sortant, Liberty tombe effectivement sur Paul Revere, à cheval, qui lui explique qu’il a entendu que de nouveaux ennuis se préparent. Liberty monte derrière Revere et, ensemble, ils chevauchent jusqu’à l’arsenal, où des saboteurs préparent un nouveau mauvais coup. Comme la scène se passe de nuit, c’est un parallèle évident avec la chevauché qui a rendu Revere célèbre. Le fantôme de Paul Revere apparait de façon translucide au lecteur (un peu comme la forme astrale du futur Doctor Strange de Marvel) mais il semble qu’en dehors de Liberty personne ne peut percevoir sa présence. Il est donc invisible et s’approche de deux saboteurs accroupis devant un mur. Paul Revere n’est pas « visible » mais il reste tangible.
Il commence donc à donner des coups de poing aux deux hommes. Comme ils sont convaincus qu’il n’y a personne d’autre, chacun pense que c’est l’autre qui le tape. A noter que contrairement aux usages généraux des comics de l’époque, les saboteurs n’ont pas de nom ou d’accent allemand. Ce ne sont pas des allemands infiltrés mais bien des américains bundistes. Les deux hommes en viennent aux mains quand ils sont interrompus par une ombre immense. Convaincus que l’endroit est hanté, les deux hommes préfèrent s’enfuir en courant. En fait l’ombre géante n’était provoquée que par Mister Liberty s’étant installé devant les phares de leur voiture (ce qui pose la question : si vous aviez une voiture, est-ce que vous préféreriez vous enfuir en courant ?).
Paul Revere est hilare. Pendant ce temps Liberty fouille les affaires abandonnées par les deux hommes et comprend que les saboteurs agissent en plaçant des bombes qu’ils peuvent ensuite activer via une commande à distance. Ils doivent sans doute vouloir faire exploser l’arsenal (on comprendra que c’est vraisemblablement un arsenal différent de celui qui a déjà explosé au début de l’histoire). Il semble que les deux saboteurs aient finalement retrouvés quelques neurones. Après s’être enfuis dans la nuit, ils reviennent pour récupérer leur voiture. Paul Revere et John Liberty se cachent et, remontant sur le cheval, commencent à suivre la voiture dans la nuit, de manière à remonter jusqu’au Q.G. de la bande. Ils arrivent jusqu’à un bâtiment qui abrite le centre d’opération des saboteurs. Liberty décide alors d’escalader la façade pour voir ce qui se passe à l’étage. A l’intérieur les deux hommes déjà rencontrés sont en train d’essayer d’expliquer qu’ils ont été mis en déroute par l’ombre géante d’un fantôme. Autant dire que ça ne prend pas. D’autant que le leader est un surexcité (et par ailleurs un sosie évident d’Hitler, une pratique assez courante dans ce genre d’histoire). Là pour le coup, ce moustachu a un accent allemand à couper au couteau. Il insiste sur le fait qu’il ne croit pas aux fantômes, qu’ils doivent détruire tous les arsenaux de l’Amérique d’un coup… Sans doute en activant de nombreuses bombes au même moment à partir de cet endroit, mais auquel cas on ne comprend plus pourquoi un premier arsenal a été détruit avant les autres, en début d’épisode. Le faux Hitler clame que la tyrannie doit diriger le monde !
Dehors, John Liberty discute avec Revere. Les saboteurs sont tout bonnement trop nombreux pour qu’ils en viennent à bout (ce qui est un souci de réalisme assez surprenant, en général un héros patriote se précipite dans le combat convaincu que son bon droit et sa valeur suffiront à lui assurer la victoire). Liberty réalise qu’il faut aller chercher de l’aide. Revere lui conseille d’emprunter son cheval tandis que lui fera ce qu’il peut pour retarder les saboteurs « Nous autres fantômes ne pouvons pas grand chose mais nous pouvons au moins empêcher certaines personnes d’en faire plus ! » Et sur ces mots un autre fantôme descend sur Terre pour aider Revere : Ethan Allen (1738-1789), un autre révolutionnaire américain qui s’est illustré dans la guérilla contre les anglais à la tête d’une sorte de maquis surnommé les Green Mountain Boys. D’ailleurs le reste des Green Mountain Boys ne tarde pas à apparaître également pour donner un coup de main. Ce qui pose quand même la question… Si les fantômes des patriotes américains peuvent revenir sur Terre pour défendre leur pays, pourquoi le faire au compte-goutte ? Pourquoi est-ce que toute l’armée de Washington, tous les morts américains de la première guerre mondiale ne viennent pas terrasser l’équipe de saboteur ou, mieux, ne se mêle pas de la guerre en Europe pour écraser le nazisme ? Scénaristiquement on comprend bien pourquoi l’auteur ne peut pas se lancer là-dedans… Avec un tel renfort la guerre serait terminée en l’espace de quelques jours et le « divorce » avec la réalité serait tout simplement trop marqué. Les aventures de Mister Liberty sembleraient diminuer la valeur des vrais soldats. Ce serait contre-productif. Mais à l’intérieur de l’histoire on ne donne pas vraiment de limitation, alors qu’il serait simple d’expliquer qu’il y a un nombre maximal de spectres qui peuvent aider Liberty. Ou bien qu’ils peuvent seulement se manifester sur un temps limité…
Quand le pseudo-Hitler va pour activer la commande centrale de toutes les bombes, il est terrassé par un coup de poing de l’invisible Paul Revere, puis par un autre d’Allen. La bande commence à se demander réellement si après tout il n’y aurait pas réellement des fantômes autour d’eux. Rapidement les Green Mountain Boys interviennent également et tous les saboteurs sont agressés par des mains invisibles tandis que le chef du complot, lui, s’arrache les cheveux en ne comprenant pas ce qui se passe. C’est à ce moment que Mister Liberty revient et franchit le seuil de la porte. Là, pour le coup, John Liberty est un adversaire que les bundistes peuvent voir et éventuellement attaquer. Mais avant qu’ils puissent se ruer sur lui, ils entendent un clairon dans le lointain.
Liberty les prévient alors. L’armée américaine vient d’arriver et encercle l’endroit ! Les saboteurs se ruent aux fenêtres et, dans la nuit, aperçoivent au loin des silhouettes qui ressemblent à des soldats. Liberty ordonne aux comploteurs de lâcher leurs armes, sinon il ordonnera à l’armée de réduire la maison en morceaux. Les bundistes s’exécutent… mais réalisent quelques instants plus tars, quand les « soldats » américains se rapprochent, qu’il s’agissait d’une manipulation. En fait de renforts John Liberty n’a trouvé qu’une troupe… de jeunes scouts et s’en est tiré par la ruse ! Le pseudo-Hitler ordonne alors à ses hommes de reprendre les armes. Mais il est interrompu par John Liberty, qui lui donne un coup de poing (le seul, d’ailleurs, que Mister Liberty donnera de tout l’épisode).
Armés de bâtons, les scouts ont vite faits de maîtriser la bande. Et quand le leader tente de s’enfuir, il découvre avec horreur qu’il est maintenu en place… par des mains invisibles. Hurlant qu’il est entouré de fantômes, il reçoit alors une pluie de coups de bâton. Le chef (adulte) des scouts remercie plus tard Mister Liberty de leur avoir permis de participer à l’arrestation de ces rats. Mister Liberty n’a plus qu’à retourner chez lui où, quelques temps plus tard, il peut lire dans le journal un article qui fait état de la capture des saboteurs. John Liberty se retourne alors vers Paul Revere en se félicitant de ce bon travail. Mais Revere le prévient : « c’est seulement le début pour toi, Mister Liberty ! ».
A l’évidence Mister Liberty se distingue des Captain America, Defender, Patriot et autres puisque, sans pouvoir réellement se targuer de superpouvoirs qui lui sont propres (encore qu’il lui reste la capacité de communiquer et de voir des « gens qui sont morts »), il relève d’une sorte de « supranaturel laïque » et peut donc se faire aider par les grands patriotes du passé. En ce sens il descend un peu d’Uncle Sam, le héros patriotique publié par Quality Comics basé sur la mascotte des célèbres affiches de recrutement de l’armée. D’autant qu’en certaines occasions Uncle Sam ne rechignera pas non plus à se faire aider de fantômes du passé (on avait déjà vu, en parlant de National Comics #18, une occasion où c’est le spectre de John Paul John qui intervient). Mais avec Mister Liberty l’exception devient la règle. Le patriote masqué se fait médium… Encore que la définition d’esprits est assez large et qu’on peut se demander si John Liberty est réellement aidé par d’authentiques spectres ou bien s’il s’agit de manifestations de son inconscient, de sa connaissance de l’histoire américaine (auquel cas le pouvoir de Liberty serait plus raccord avec celui de Rick Jones dans la guerre Kree/Skrull quand il invoque lui-même des super-héros du passé). Mais la position officielle du Marvel moderne privilégié la première option. Encore que…
Dès U.S.A. Comics #2, on sent une volonté du Marvel de l’époque de le ramener dans un rôle plus commun. Le deuxième épisode voit donc le héros revenir sous le nom de Major Liberty (alors qu’il n’a mentionné aucune formation militaire) et portant désormais un loup noir qui masque le haut de son visage. Et pendant tout le deuxième épisode il n’est aucunement aidé par les fantômes, se comportant comme un « action hero » plus conventionnel, absolument pas connecté au surnaturel. Aucune explication n’est donnée mais puisque l’action se passe sur une île, hasardons que les fantômes qui aident Liberty ne peuvent se manifester en dehors du sol américain. D’autant que dans U.S.A. Comics #3, on retrouve un fonctionnement proche de l’aventure initiale, le fantôme de Paul Revere revenant aider le héros pour mettre en déroute un malfaiteur qui se fait passer pour le fameux Cavalier Sans Tête. Il semble pourtant que Timely/Marvel compte encore beaucoup sur le personnage. Dans U.S.A. Comics #4 il a droit à la couverture tout en récoltant de plus d’un nouveau détail vestimentaire : un tricorne bleu… en tout cas sur la couverture puisqu’à l’intérieur on le retrouve fidèle à son look masqué des épisodes 2 et 3 (c’est à dire tête nue). Mais dans ce quatrième épisode on fait un pas en arrière. Le héros revient au mode « action », sans faire référence aux fantômes, un peu comme si un épisode sur deux il était écrit par quelqu’un n’ayant pas lu l’épisode originel. Il convient de noter que Major Liberty fait partie des rares personnages de Marvel à avoir été effectivement rattaché à une forme de super-groupe dans les années 40. Dans U.S.A. Comics #2, une nouvelle illustrée (écrite par Stan Lee) le montre parmi les héros – avec Rockman, Vagabond, Jack Frost, the Defender et Rusty – qui participent au cercle de héros lancés par Captain Terror).
Assez curieusement, après avoir été la star de la couverture, Major Liberty disparaîtra sans tambour ni trompette, du jour au lendemain. Il semble avoir été une victime collatérale des changements éditoriaux chez Marvel (le superviseur Joe Simon claquant la porte pour aller travailler chez DC) et de la volonté de Martin Goodman (le patron de la firme) de couper les ponts avec la majeure partie des studios de packageurs qui lui fournissaient du contenu « clé en main ».
Phil Sturm, le scénariste de Major Liberty, travaillait exclusivement à travers le studio d’Harry « A » Chesler (Sturm était, schématiquement, l’éditeur-en-chef interne chez Chesler). Et si Marvel rompant les contacts avec Chesler, Sturm cessa d’écrire pour Marvel. Dans un Timely/Marvel désormais sous la coupe de Stan Lee, Major Liberty fut oublié. Enfin… pas de tout le monde. Quelques semaines après les débuts de Mister Liberty dans l’été 1941 le concurrent Better/Nedor lança dans les pages de Startling Comics #10 (septembre 1941) un personnage connu sous le nom de Fighting Yank : Bruce Carter III devient héros après que le fantôme de son glorieux ancêtre soit apparu devant lui. Et il porte un tricorne (ce qui explique peut-être le relookage plus tardif du héros de Marvel, qui tentait peut-être de garder la main). Fighting Yank connu une carrière bien plus longue que celle de Major Liberty, arrivant jusqu’à l’époque présente sous des formes diverses (on a pu le revoir dans Project Superpowers). Un autre héritier de Major Liberty est pourvu des mêmes pouvoirs que lui mais en les étendant à un domaine pas forcément patriotique. En décembre 1942, dans Hit Comics #25, Otto Binder et Sheldon Moldoff créèrent Kid Eternity, un jeune garçon qui peut évoquer l’esprit des morts (et dans certains cas de personnages fictifs littéraires). Sachant que la similarité ne s’arrête pas aux pouvoirs. Kid Eternity reçoit ses pouvoirs après avoir rencontré un moine spectral…
Dans l’ère moderne Mister/Major Liberty s’est fait plutôt discret. On a tout au plus pu voir une ou deux mentions de lui (par exemple il fait partie de la horde de héros du Golden Age vus dans la conclusion de la maxi-série Avengers/Invaders en 2009, dans une scène qui se déroule en 1943). Mais c’est surtout All-New Invaders #1 qui nous éclaire sur son devenir dans les années 40, avec une divinité de l’Au-delà (Hela) qui valide bel et bien l’existence du contact en John Liberty et les morts. James Robinson combine d’ailleurs les deux aspects de Liberty en expliquant qu’il profite de la force des hommes célèbres de l’Histoire américaine (comprenez par là que, même quand ils ne sont pas apparents dans le récit les esprits amplifient la force et l’endurance du héros). Reste à savoir si Major Liberty pourrait avoir un héritier ou une héritière moderne. Et là, la porte ouverte. Outre les rapprochements (déjà mentionnés) qu’on pourrait faire avec les aptitudes de Rick Jones dans la guerre Kree/Skrull ou Avengers/Forever, il y aussi le fait, tout simplement, que les esprits pourraient sélectionner une nouvelle personne à chaque génération…
[Xavier Fournier]