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Oldies But Goodies: Wonder Woman #26 (Nov. 1947)

[FRENCH] Dans les premières décennies de son existence Wonder Woman fut avant tout une héroïne exploratrice, mue par la volonté de son scénariste, William Moulton Marston, de s’intéresser à divers variantes des sociétés de femmes. La manière la plus pratique de procéder était d’envoyer Wonder Woman dans un autre pays, dans une autre époque ou sur une autre planète. D’où sa rencontre avec « les maniaques de la vitesse de Mercure« .

Statistiquement Wonder Woman est peut-être la plus grande exploratrice d’univers de DC de tout le Golden Age. Même si aujourd’hui cette fonction est méconnue, on peut tout à fait comparer sur ce plan la Wonder Woman des années 40 chez DC avec les Fantastic Four de Marvel vingt ans plus tard, eux aussi des « parcourues » d’univers, spécialisés dans la découverte de races oubliées, anciennes ou extra-terrestres. Au demeurant William Marston voulait montrer plusieurs registres, plusieurs versions d’une société où la femme était, selon les cas, aux commandes ou en esclavage. Il était difficile de montrer de manière réaliste des pays dont c’était déjà le cas et il ne restait donc à l’auteur qu’à imaginer d’autres contrées mystérieuses (cachées sous le Pôle Nord ou au fin fond du système solaire) qui venaient se rajouter à l’île des Amazones. Il arrivait également à Superman, Batman, Captain America ou Captain Marvel (Shazam) d’explorer des endroits similaires mais chez Wonder Woman la chose était plus prononcée, plus régulière, parce qu’outre les préoccupations sociales et féministes de l’auteur l’origine mythologique de son héroïne lui permettait de s’appuyer sur un chassé-croisé également utilisé par quelques autres auteurs de l’époque : l’idée que l’astronomie et la mythologie étaient directement liées. C’est à dire que si on allait sur la planète Mars dans le contexte des aventures de Wonder Woman, on découvrait bien sûr qu’elle était dirigée par le dieu Mars, que Vénus avait un lien avec la déesse de l’Amour et ainsi de suite. Ce n’est pas toujours le dieu de référence qu’on y croise mais des peuples qui lui sont consacrés. En quelques dizaines d’épisodes Wonder Woman aura ainsi exploré les recoins du système solaire et découvert pratiquement sur chaque planète ou chaque satellite notable une peuplade à affronter ou à éduquer, le plus souvent liée à la place de la Femme dans le monde. Malheureusement pour Wonder Woman, en un sens, le rapport avec la continuité dans ces années-là n’était pas le même qu’à partir du Silver Age. Dans les années 40 on oubliait aussi vite les histoires parues et il est même arrivé que certains héros du Golden Age visitent plusieurs fois le même monde (mais représenté de manière différente) sans qu’on évoque la contradiction. Si le DC de cette époque avait été a cheval sur la continuité, Wonder Woman aurait profondément définie la cosmogonie de l’éditeur, plus encore que Superman et ses autres collègues…

En 1947, moment où parait cette histoire, nous arrivons à une période charnière de l’histoire de l’amazone puisque son scénariste initial décéde le 2 mai, des suites d’une longue maladie. Même dans les mois qui ont précédé le décès de Moulton-Marston, il semble probable que son influence sur la série s’était minimisée et que c’est probablement son entourage qui rédigea les derniers épisodes livrés à DC. De toute manière même avant sa maladie l’auteur avait tendance à scénariser en mode « collégial », avec la participation bien connue de son épouse et de sa maîtresse. Daté de novembre 1947, Wonder Woman #26 est probablement paru dans l’été 1947 suivant la logique d’anti-datation de la presse américaine. Est-ce l’un des derniers épisodes réellement écrit par Marston ou bien déjà une reprise en main de DC qui continua quelques temps d’utiliser le pseudonyme « Charles Moulton » ? Allez savoir. Ce qui est certain c’est qu’à l’époque la série suit encore les préceptes de son créateurs et c’est ainsi que la scène d’ouverture (dessinée par H.G. Peter) nous présente l’avion-robot de Wonder Woman attaqué par des femmes colossales (qui doivent faire deux à trois fois la taille d’un humain normal) vêtues d’un casque et de sandales évoquant les attributs habituels du dieu Mercure. Le narrateur nous explique alors : « Échouées sur Mercure, la planète la plus proche du Soleil, prisonnières d’une race de puissantes géantes, les Holliday Girls et Wonder Woman (belle comme Aphrodite, sage comme Athéna, plus forte qu’Hercule et plus rapide que Mercure) ont peut d’espoir de retourner vivantes sur Terre. »

Le récit commence réellement alors que Diana Prince/Wonder Woman est en train d’utiliser sa « radio-mentale » (un mélange de visiophone et de télépathie) pour communiquer avec sa mère, la Reine Hippolyte. C’est un gadget très utile qui sert à Wonder Woman pour contacter sa patrie d’origine, l’Ile du Paradis. Visiblement Diana vient d’obtenir de sa mère la permission d’amener sur l’île des amazones ses amies humaines, les filles de la communauté des Holliday Girls, qui sont à l’époque un élément très régulier de la série. Plus faillibles, plus faibles mais aussi plus comiques que Steve Trevor, les Holliday Girls ont le chic pour être prisonnières ou en danger, ce qui nécessite souvent que Wonder Woman les protège. D’ailleurs Diana entend justement ses amies qui approchent. Et comme c’est avec Wonder Woman qu’elles ont rendez-vous, la jolie brune se transforme alors à super-vitesse en son alter-ego costumé (encore qu’à l’époque le procédé est plus proche du changement d’un Flash ou d’un Superman et ne passe pas par le fameux « wonder twirl » avec lequel elle sera associée à partir des années 70). Quand les filles entrent dans la pièce c’est donc bien Wonder Woman qu’elles découvrent. Mais les Holliday Girls sont trempées : un terrible orage fait rage au dehors. A peine l’ont-elles dit à Wonder Woman que la foudre brise la fenêtre et bien frapper la radio-mentale », détruisant l’appareil. Il faut croire que les différents accessoires de Wonder Woman sont synchronisés ou liés par une sorte de réseau car au même moment, non loin de là, l’avion invisible de Wonder Woman est lui aussi frappé par la foudre. Contrairement à la radio-mentale les dégâts sont invisibles à l’œil nu mais l’éclair a endommagé le compas automatique de l’avion.

Plus tard, sans savoir ce qui est arrivé à l’engin, Wonder Woman et trois des Holliday Girls prennent place dans l’avion, dans l’idée d’aller passer des vacances sur l’île du Paradis. Mais Etta Candy (la plus connue des Holliday Girls, très reconnaissable en raison de son embonpoint) lance la discussion sur autre chose. Elle propose de faire dans l’originalité. Et si, pour aller sur l’Ile du Paradis, on faisait un détour en passant par la planète Mercure ? On lui répond que c’est impossible : Mercure est trop près du Soleil et les aventurières seraient fondues sur place vue la chaleur qui doit y régner. D’ailleurs Wonder Woman, jamais la dernière quand il s’agit d’éduquer les gens, décide de demander à son ordinateur de bord de calculer la température qu’il fait sur Mercure. Malheureusement, à cause de la foudre, un court-circuit se produit. L’autopilote croit qu’on lui demande d’aller dans l’espace. Rapidement l’avion s’élève dans le ciel et, lorsque la pression de l’air change, Wonder Woman réalise qu’elles sont en train de quitter la Terre. Normalement ce ne serait pas un problème, il suffirait que l’amazone reprenne les commandes. Sauf que les dégâts ont bloqué le pilote automatique. Impossible de reprendre la main. Les Holliday Girls passent alors des masques à oxygène afin de respirer hors de l’atmosphère (visiblement Wonder Woman n’en a pas besoin) et toute l’équipe est obligée d’aller au bout de ce voyage imprévu. Réalisant que la température monte, Wonder Woman comprend qu’elles ont pris la direction du Soleil. Même après avoir réussi à couper le moteur, l’amazone constate que l’engin fonce toujours vers le Soleil : « Si le métal amazone (NDLR : l’Amazonium est la substance qui constitue également les fameux bracelets de Wonder Woman) ne résistait pas à de terribles chaleurs nous serions déjà brulées vives ! Mais si nous écrasons sur le Soleil nous sommes fichues ! Mais nous pourrions avoir une chance sur Mercure ! ».

Wonder Woman arrive à sortir dans l’espace et, avec son lasso doré, trouve le moyen de d’influer sur la trajectoire de l’avion, assez pour le forcer à foncer vers Mercure plutôt que vers le Soleil. Plus tard, alors qu’elle pénètre dans l’atmosphère mercurienne, on réalise que Wonder Woman se tient quelques mètres devant l’avion et qu’elle le tire grâce à son lasso. A l’époque Wonder Woman n’est pas supposée voler de façon autonome et la chose est donc étonnante. L’héroïne est heureuse de constater que l’air est semblable à celui de la Terre et que la planète est donc viable. Mais la voici d’un coup encerclée par une horde de femmes volantes qui arrivent à capturer l’amazone et l’avion (ainsi que ses occupantes) dans un grand sac sombre. Avant que Wonder Woman ait pu réagir, les géantes injectent un gaz à l’intérieur du sac, ce qui a pour effet d’endormir toutes les prisonnières. Bon, quelques minutes auparavant Wonder Woman n’avait pas besoin de respirer pour évoluer dans l’espace sans combinaison. Et en théorie les Holliday Girls portent des masques à oxygène ce qui fait qu’on ne devrait pas pouvoir endormir si facilement tout ce petit monde mais c’est une subtilité que le scénariste n’a pas l’air de prendre en compte.

Plus tard Wonder Woman et les Holliday Girls s’éveillent dans une sorte de cage. De l’autre côté des barreaux une jolie géante rousse les observe : c’est Celerita, la reine de Mercure, qui les interroge sans perdre de temps.

Elle veut savoir qui sont ces « naines » qui ont osé entrer dans leur atmosphère. Wonder Woman préfère jouer la carte de la transparence. Elle explique qu’elles viennent de la Terre et que les instruments défectueux de son engin les ont amenées ici. Mais Celerita n’est pas convaincue du tout. Au contraire elle est convaincue que le petit détachement terrien a été envoyé ici pour les espionner. Pire : Celerita trouve Wonder Woman et les Holliday Girls trop petites pour servir d’esclaves, elle ordonne qu’on les tue. Mais elle les prévient qu’en attendant il est inutile d’essayer de se libérer : leurs liens sont faits d’un métal mercurien qui les brulera et les étranglera si elles tirent dessus. Les terriennes sont trop faibles pour en venir à bout ! Bien sur Celerita n’a qu’une vague idée de l’identité de ses prisonnières et les juge par leur seule taille. Elle ne connaît pas la force de Wonder Woman, laquelle en profite pour briser les barreaux de la cage et, tout en restant attachée, donner un violent coup de tête dans l’abdomen de Celerita. Le souffle coupé, la reine de Mercure arrive à appeler des gardiennes à la rescousse. C’est la première fois qu’on voit nettement le costume des mercuriennes et leurs sandales ailées, qui font référence à la mythologie. Celerita ordonne à Wonder Woman de se rendre sinon ses amies seront torturées à coups de lances électriques. Diana préfère ne pas jouer avec la vie de ses amies et se calme. L’incident a néanmoins permis à Celerita de changer d’avis. Réalisant à quel point Wonder Woman est forte, elle décide d’en faire une esclave qui les servira comme les hommes de la planète.

Wonder Woman est bientôt équipée d’un collier spécial, relié à une sorte de télécommande à fil. Avec ce système les mercuriennes contrôlent leurs esclaves-domestiques. Si jamais ils font mine de s’enfuir ou de désobéir, la télécommande permet de resserrer le collier, pouvant briser la nuque du prisonnier récalcitrant. Celerita demande à une de ses assistantes, Speeda, de réparer la cage pour conserver les Holliday Girls en place en attendant leur exécution. En attendant Celerita veut montrer à Wonder Woman ce qu’il arrive aux prisonniers. On ne tarde pas à voir quelques scènes typiques de Marston, où le rapport de force entre les sexes est inversé (un peu comme dans le cas des plus tardives Thundra et  Femizons chez Marvel). A savoir qu’un homme mercurien déguisé en soubrette est obligé de laver le sol à quatre pattes tandis que sa maîtresse le menace d’une punition via la télécommande.

Plus loin, dans un bureau, une mercurienne dicte ses messages tandis que ce sont des esclaves masculins qui sont menacés de mort s’ils ne tapent pas assez vite à la machine à écrire. Les hommes sont aussi utilisés comme des bêtes de somme pour tirer des calèches, sous le regard de femmes qui se moquent d’eux. Cependant Wonder Woman dit à Celerita : « Vous ne pouvez pas toujours avoir été des filles aussi fainéantes sinon vos corps ne seraient pas si forts et musclés, votre esprit si vif… ». Celerita reconnaît qu’à une époque les femmes et les hommes cohabitaient en paix sur Mercure. Jusqu’à un certain jour…

Celerita était alors la scientifique-en-chef de Mercure et elle travaillait jour et nuit pour établir un contact radio entre sa planète et d’autres mondes. Et un jour elle y arriva, captant un message terrien qui parlait la même langue qu’eux (en fait rien n’explique réellement pourquoi les Mercuriens parlent anglais). Le message était en fait une émission radio intitulé « Mary’s Easy Existence » (« la vie facile de Marie ») dans laquelle les femmes ne font rien tandis que les hommes travaillent et qu’une domestique s’occupait de la maison. Celerita fut alors conquise par ce mode de vie et décida d’en faire de même sur Mercure. Elle proposa aux hommes de faire une course « à la loyale », c’est à dire sans utiliser les sandales ailées et les casques qui donnaient aux mâles leur rapidité et leur endurance. Mais une fois la course commencée, Celerita vola les sandales et les casques posés, en jurant que les hommes ne les porteraient plus jamais. S’emparant de cet équipement les femmes prirent le pouvoir et fixèrent au cou des hommes les colliers qui les forcent à obéir : « Maintenant, grâce à mon esprit rusé, nous, les conquérantes mercuriennes, vivons une vie parfaite ! ». Puis Celerita décide d’atteler Wonder Woman à une sorte de char qui sert à creuser des fondations. La reine de Mercure veut en effet construire un nouveau temple à sa gloire, temple pour lequel elle veut enterrer vivantes les Holliday Girls dans les fondations, comme une sorte de sacrifice rituel : « Les esprits des prisonnières enterrées garderont mon temple ! Et après leur exécution tu construiras le temple ! Allez creuse, mon esclave si forte ! ».

Wonder Woman n’est bien sûr que très moyennement intéressée par la perspective de la mort de ses amies. Elle cherche une solution et repense au fait que Vénus est la planète la plus proche de Mercure. Et justement, lors d’explorations précédentes, Wonder Woman a pu visiter Vénus et devenir amie avec Desira, reine de cet autre monde peuplé par une race de femmes portant des ailes de papillon. Comme la tiare de l’héroïne comporte une version portable de la radio-mentale, Wonder Woman décide de s’en servir pour demander l’aide de Desira. Elle prévient son amie qu’il lui faudra amener des lassos plus larges, puisque les mercuriennes sont géantes et Desira lui affirme qu’elle et son armée se dirige vers Mercure le plus rapidement possible afin de leur venir en aide. Wonder Woman décide alors de tout faire pour ralentir l’exécution des Holliday Girls, en travaillant aussi doucement que possible. Mais même ainsi le trou fini par être creusé et on amène les prisonnières, qu’on lance dans la fosse avant d’ordonner à Wonder Woman de reboucher le trou. Diana est désespérée : « Ou sont les filles de Vénus ? Elles peuvent voler à de grandes vitesses et devraient arriver bientôt. Je vais ralentir cette exécution même si Celerita doit me tuer pour ça ! ».

La reine mercurienne se rend compte, néanmoins, que son esclave traine les pieds et elle active sa commande à douleur. Le visage de Wonder Woman se tord alors sous la souffrance mais, heureusement pour elle, la scène est vite interrompue par l’arrivée de femmes ailées. Celerita, qui n’a jamais vu de Vénusiennes, s’exclame « qu’est-ce que c’est ? Des libellules humaines ? » (Ce qui sous-entend que sur Mercure aussi on connait les libellules). D’un coup de sabre, une vénusienne tranche les liens de Wonder Woman et celle-ci peut à nouveau se lancer dans la bataille. Celerita était sur le point de s’enfuir en volant grâce à ses sandales car, comme elle le pense intérieurement, « ces filles-libellules sont peut-être magiques mais elles ne sont pas aussi rapides qu’une mercurienne ! ». C’est vrai, mais Celerita a compté sans Wonder Woman qui, libre, a tôt fait de sauter en l’air et de retenir la fuyarde par la jambe. Furieuse, Celerita se précipite vers son adversaire ! « Tu… Tu as apporté tous ces ennuis chez nous ! Je vais t’arracher les membres ! ». Mais Wonder Woman, sans entrave, n’est pas impressionnée. Elle fait tourner Celerita en l’air et l’envoie taper contre le sol. Celerita est sonnée et Wonder Woman en profite pour l’enserrer d’un lasso doré (sans doute l’un de ceux, plus larges, qu’elle a demandé à Désira pour pouvoir capturer les mercuriennes). Sous l’effet du lasso magique Celerita s’adoucit immédiatement : « Je ne veux plus me battre ou être cruelle ! Nous allons relâcher les hommes et les implorer de nous pardonner ! ». L’instant d’après, les mercuriens mâles sont à nouveau libres et des couples se (re)forment visiblement déjà, tandis que tout le monde porte des casques et des chaussures ailées. Celerita, toujours sous l’effet de la magie, explique alors que tout est rentré dans l’ordre. Les hommes ont pardonné et les femmes vont travailler dur pour les rendre heureux… Ce qui reflète d’ailleurs toute la problématique de l’écriture de Wonder Woman à l’époque. On n’hésitait pas à montrer des cas extrêmes de rivalités entre les deux sexes mais en général pour revenir à une situation classique où la femme décide que le mieux est encore de travailler activement au bonheur de l’homme. Marston était à certains égards un progressiste mais il restait – au moins à un niveau – esclave des clichés de son temps. Le tout se termine par une déclaration d’amitié entre Mercure et Vénus, Celerita et Desira se promettant que les deux mondes se rendront désormais visite régulièrement.

Tiré par les vénusiennes, l’avion invisible (toujours en panne) peut alors être propulsé sur la route de la Terre. Les Holliday Girls, bien entendu libérées, peuvent souffler un grand coup : « Woo woo ! Quelle mauvaise troupe ces grandes filles formaient avant qu’on leur passe le lasso de Vénus ! ». Wonder Woman a la phrase finale : « Où qu’ils soient les gens qui vivent dans le désœuvrement complet finissent par développer de mauvaises tendances ! ». Autrement dit le travail c’est la santé…

On ne reverra pas Celerita et les Mercuriens (en tout cas pas CES Mercuriens) pour les raisons expliquées plus tôt : la continuité n’avait pas de mémoire dans les années 40 et on décrivait les planètes du système solaire aussi vite qu’on les oubliait. Ce qui est en un sens dommage car il aurait été intéressant de voir, à la même époque, Flash (Jay Garrick) se confronter à ces géants dont la super-vitesse est insinuée. Par contre il est intéressant de voir que cette histoire a fait l’objet d’une réinvention moderne dans Wonder Woman #211 (1974) scénarisée par Robert Kanigher. Comme on sait que Kanigher a pris la relève de Marston, le fait que le second scénariste ait encore cette histoire en tête près d’une trentaine d’années plus tard encourage à penser que Kanigher était au moins intervenu pour la mise en forme du récit de 1947, si ce n’est plus. Par contre la version de 1974, publiée au moment de la libération de la femme, comporte un changement important. Au lieu d’y voir les femmes de Mercure opprimer les hommes puis se mettre à leur service, Wonder Woman #211 procède à une inversion de sexe. Dans la version moderne l’ennemi de l’amazone est… le roi Celerito tandis que Diana doit lutter pour libérer les femmes réduites en esclavage et pas le contraire…

[Xavier Fournier]
Xavier Fournier

Xavier Fournier est l'un des rédacteurs du site comicbox.com, il est aussi l'auteur de différents livres comme Super-Héros - Une Histoire Française, Super-Héros Français - Une Anthologie et Super-Héros, l'Envers du Costume et enfin Comics En Guerre.

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