Oldies But Goodies: Zip Comics #28 (Août 1942)

[FRENCH] DC Comics le ramenant ces temps-ci, intéressons-nous au Web (la « Toile »), un personnage méconnu de l’univers de MLJ/Archie Comics qui pourtant, une nouvelle fois, possède un air de famille avec d’autres héros plus célèbres. D’où l’intérêt de l’observer sous sa forme historique, avant que chez DC on ne joue avec ses origines. The Web, super-héros habillé de vert et de jaune, drapé dans une sorte de « filet/cape » qui évoque une toile d’araignée, nous ramène en effet dans ce qui pourrait être considéré comme un Spider-Man du Golden Age. Sauf qu’un Spider-Man du Golden Age, nous en avons déjà croisé un en la personne du Tarantula de DC Comics. Alors comment organiser tout ça ? Attention à ne pas perdre le fil…

Le Web est en fait apparu dans Zip Comics #27 (juillet 1942), l’épisode précédent celui qui nous intéresse aujourd’hui. Mais il y apparaissait déjà en activité, faisant partie de ces héros qui se lancent sans prendre le temps d’avoir une origine digne de ce nom. Essentiellement The Web (alias John Raymond, un universitaire criminologue) s’activait pour sauver une jeune femme, Rose, qui se trouvait faire partie de ses élèves. Mais pourquoi et comment était-il devenu ce héros qui semblait s’inspirer des araignées ? Mystère. En tout cas dans le premier épisode. L’histoire du Web dans Zip Comics #28 s’ouvre donc avec John Raymond en train de se confier à Rose. Chose rarissime (on évoquera parmi les exceptions des tandems comme Hawkman/Hawkgirl ou Bulletman/Bulletgirl), le héros va donc révéler sans aucun état d’âme ses origines au personnage féminin supposé jouer les « love interest ». A l’époque, la norme restait quand même plus proche du schéma Superman/Lois Lane, avec un pseudo-couple opposant un héros soucieux de conserver ses secrets les plus intimes et une chipie au contraire très pressée de le mettre à nu. Rose est bien une chipie du même type mais, suivant des cours de criminologie, à la fin du premier épisode elle déduisait elle-même (et pour l’époque, qu’une femme/personnage secondaire de comics comprenne d’elle-même c’était là aussi une chose rare vu le sexisme ambiant) que John Raymond et le Web ne pouvaient être qu’un seul et même homme. Au début du deuxième épisode, John Raymond n’a donc plus de raison de lui cacher des choses… Au passage vous noterez que sur la couverture ci-contre, The Web est représenté comme un héros blond… mais qu’à l’intérieur c’est bien un personnage brun. Inversement dans Zip Comics #27, il était brun sur la couverture mais blond dans les pages intérieures. Ceci commence une curieuse particularité pour le Web : le changement de couleur de cheveux selon l’humeur du dessinateur du moment. Dans les années 40, The Web a l’air de se faire une teinture un numéro sur deux ou, comme ici, quelque part entre la couverture et l’intérieur. Le procédé allait se poursuivre à une autre échelle quand le personnage réapparaitrait dans les 60’s (il serait blond) puis dans les 80’s (là, on le verrait généralement avec des cheveux noirs, encore que pas toujours) et les images annonçant son retour chez DC en font à nouveau un blondinet…

Mais avant les confidences de John Raymond, l’épisode s’ouvre surtout par une page d’introduction qui nous présente le Count Berlin, saboteur allemand aux dents acérées qui évoquent aussi bien un requin qu’un vampire. Le Count Berlin est connu pour son rire satanique mais le narrateur lui promet en gros que « rira bien qui rira le dernier » puisque « chassant silencieusement dans la nuit » le Web veut le traquer jusque dans sa tanière. En fait, c’est une mise en bouche dramatique et dès qu’on tourne la page on comprend que John Raymond n’a aucune idée de l’existence de ce « Comte Berlin ». Il est occupé à expliquer à Rose comment il est devenu super-héros. Des années plus tôt, quand John était enfant et qu’il rentrait de l’école, il a surpris son frère, Tom, en train de s’échapper après avoir cambriolé un magasin. Le marchand criant « au voleur! », John s’est interposé et à tenu tête au cambrioleur même après avoir compris qu’il s’agissait de son frère. Très vite on comprend que Tom est la brebis galeuse de la famille. Il est continuellement ramené à la maison par la police et finit en maison de correction, au grand dam de la mère des deux garçons. Les événements auront l’effet inverse sur John, qui du coup s’intéresse à l’étude des criminels. C’est ce qui fera plus tard de lui un criminologue réputé. Les années passent et, un soir où le barrage de la ville est sur le point de céder, provoquant l’inquiétude générale, John rentre chez lui pour écouter la radio. Mais il est vite dérangé par la silhouette d’un homme qui entre. Il s’agit de Tom, qui le menace avec un revolver. Tom s’est échappé de prison et veut tout l’argent dont dispose son frère. John se précipite sur le téléphone mais Tom ricane : il a pris la précaution de couper les fils du téléphone avant de s’introduire dans la maison. Et pourtant ça ne va pas faire son affaire puisqu’en raison du danger représenté par le barrage sur le point de céder, la police téléphone à toutes les maisons menacées pour prévenir les occupants. Quand ils essayent de téléphoner chez John Raymond, la ligne est en dérangement. Ils n’ont donc d’autre choix que se rendre eux-mêmes sur place et quand ils arrivent, ils ont vite fait de découvrir Tom en train de menacer John. Tom est arrêté sans perdre de temps… A la fin de ce flashback, John explique à Rose que cet incident fut pour lui comme un flash : de la même manière que son frère avait en quelque sorte provoqué son sort en coupant les fils du téléphone, John aurait désormais pour mission de montrer aux criminels qu’ils ne pouvaient pas échapper à la toile de leurs propres crimes. Une activité qu’i l remplirait non seulement en tant que le super-héros Web mais aussi comme John Raymond puisqu’il avait écrit un traité de criminologie…

A l’autre boute de la ville, justement, quelqu’un est en train de lire le traité de John Raymond et de rire de bon cœur. Cet homme (qui porte un monocle et ça, dans les comics, ce n’est jamais bon signe) est convaincu  que c’est un livre d’humour involontaire… Il décide de téléphoner à John Raymond (au moment où ce dernier prend congé de Rose) sans perdre de temps. Et là, avec un fort accent allemand (c’est visiblement un espion nazi), le nouveau protagoniste engueule vertement John Raymond pour avoir affirmé dans son livre qu’Adolf Hitler est le plus grand criminel de tout les temps. La formulation est bizarre est dénote bien sûr de la naïveté des auteurs (ou de la naïveté qu’ils s’attendent à trouver chez leurs lecteurs de l’époque).  On imagine mal un nazi de l’époque téléphone à tous les gens qui, en 1942, considèrent Hitler comme faisant partie des plus grands criminels. (ca ferait du monde). Mais bref, il faut sans doute justifier ce contact téléphonique entre Raymond et cet espion, de manière à montrer une nouvelle fois que l’égo des malfaiteurs fait qu’ils attirent toujours un juste courroux sur leur personne. Et puis la scène permet une autre fois de faire passer l’idée de l’erreur criminelle en l’associant à l’usage du téléphone (comme pour l’arrestation de Tom Raymond). L’espion au monocle raccroche quand son chef, le Count Berlin, remonte de la cave. Le conte ressemble un peu à une version maléfique du Sandman de Joe Simon et Jack Kirby. Il demande : « Je t’ai entendu crier du vond de la cafe, késqu’il arrrive » (oui, vu comment le scénariste écrit le dialogue des nazis, il vaut mieux vous imaginer que vous écoutez parler le Colonel Klink dans « Papa Schultz »). Et l’autre de répondre « Off, rienn de important. Je n’ai juste pas pu résister à l’idée d’appeler le auteur de ze livre ridikule et… ». Bien sûr, le Conte Berlin est furieux, l’autre imbécile vient de téléphoner à un criminologue américain !!!  L’espion au monocle proteste, perdant bizarrement son accent : « Mais il n’est personne, il ne pourra s’opposer à nos plans. Non, par pitié Comte Berlin !!!! ». Trop tard, le Count Berlin a déjà fait usage de son arme à feu et punit l’incompétent en l’éliminant sur le champ. Très vite Count Berlin comprend qu’il faut éliminer John Raymond avant qu’il ne puisse faire tracer l’appel et cherche ses coordonnées dans l’annuaire, décidant d’aller lui-même le neutraliser.

Je ne sais pas si en 1942 il était si évident (qui plus est pour une personne privée) de faire « tracer » un appel téléphonique mais John Raymond semble de la même opinion que Count Berlin. Raymond est justement en train de demander à l’opérateur d’où venait l’appel et s’installe devant une carte pour repérer sur le plan de la ville où se trouve son interlocuteur. Sans doute pas très loin car le temps de raccrocher et de jeter un coup d’œil à la carte et le Count Berlin se tient déjà derrière lui, prêt à l’agresser. A croire qu’il a fait le trajet et s’est introduit dans la maison en 20 secondes, montre en main ! Un combat s’engage entre « Berlin » et Raymond.  A un moment John Raymond semble avoir le dessus mais Count Berlin triche (ils sont comme ça les nazis) et s’aide d’un chandelier pour l’assommer. Puis curieusement, au lieu de lui tirer dessus comme il l’a fait avec son propre agent, le Count Berlin n’achève pas son adversaire (peut-être pense t’il qu’une mort par balle attirerait l’attention mais rien n’est dit dans ce sens). Il préfère aller mettre le feu à la cave de la maison, en pensant que Raymond périra dans l’incendie. Et c’est vrai que John Raymond, inconscient au milieu des flammes, est en mauvaise posture. Mais par chance Rose avait oublié quelque chose et quand elle revient le chercher, elle découvre la maison en train de bruler (il faut croire que tous les voisins de Raymond sont partis au même moment et que personne n’est là pour appeler les pompiers). Rose sauve bien sûr la vie à son ami (et là encore, que la femme ait un rôle déterminant au point de sauver le héros et non le contraire, c’est relativement rare dans les comics de l’époque).

Forcément, Rose et John vont au commissariat du coin pour prévenir de la présence de saboteurs allemands dans la ville mais ils reçoivent une véritable douche froide. La police en a marre de recevoir des plaintes fantaisistes au sujet d’espions nazis. Les agents n’y croient pas, refusent d’enquêter et préfèrent rester au commissariat pour jouer aux échecs… Rose est furieuse et, à défaut d’une autre idée, elle brise la fenêtre du commissariat. Là pour le coup les policiers, à leur tour furieux, ne peuvent nier qu’ils  sont face à une vandale qu’il convient d’arrêter. On ne s’attaque pas à leur beau commissariat comme ça. Ils se lancent donc à la poursuite de Rose qui, en prime, a volé une voiture de police. Bien sûr la jeune femme est moins folle qu’il n’y parait. C’est la seule astuce qu’elle a trouvé pour forcer la police à la suivre jusqu’au repaire de Count Berlin (que John avait repéré sur le plan, souvenez-vous). Mais où est-il, John ? Il s’est changé et porte maintenant l’uniforme du Web, guettant ce qui parait n’être qu’une inoffensive fabrique de piano. Mais très vite le Web trouve des traces d’activités suspectes. Le Web commence par neutraliser rapidement plusieurs hommes de main. Très vite le héros se retrouve le seul homme debout dans la pièce. Mais le téléphone sonne et il n’y a personne pour répondre… Au bout du fil c’est le Count Berlin qui appelle pour savoir comme se passe les expéditions de matériel. Le Web singe un fort accent allemand et répond qu’il est un nouveau dans la bande et que quelque chose s’est mal passé, demandant au passage à l’autre où il se trouve. Le Count Berlin répond furieusement « JE SUIS A L’ETAGE DANS MON BUREAU ! » et raccroche en se disant qu’il n’a vraiment que des imbéciles  dans son équipe et qu’il doit décidément tout faire par lui-même. Le Count Berlin n’a pas conscience d’avoir révélé sa position à son pire ennemi et une nouvelle fois on retrouve la trame de l’erreur liée à l’usage du téléphone…

A ce stade, vous pourriez croire que le Web est une sorte de « héros téléphonique » dont les aventures tournent finalement  autour de ce sujet, sans qu’il y ait grand rapport avec les araignées en général ou même de lien à faire avec le futur Spider-Man. C’est là, pourtant, que les choses se compliquent. Car alors que Count Berlin est en train de vociférer, il est bientôt recouvert par un halo dans lequel apparait un motif en forme de toile d’araignée. Le Web est ni plus ni moins en train d’utiliser un « Spider-Signal » très similaire à celui qu’utilisera Peter Parker/Spider-Man dans les années 60. Puis le Web arrive et  (profitant de l’effet de surprise) décoche un coup de poing phénoménal au Count Berlin. Le combat est de courte durée car rapidement le nazi est projeté dans un canevas de cordes à piano (souvenez-vous qu’on est dans une usine qui en fabrique). Count Berlin y est coincé comme s’il était prisonnier d’une toile et la police, arrivée en suivant Rose, n’a plus qu’à le cueillir. Le Web peut donc conclure qu’une nouvelle fois un criminel a été piégé dans une toile de sa propre fabrication, le gimmick de la série étant visiblement qu’à chaque fois le coupable sera coincé avec une certaine forme d’ironie.

En vous présentant Tarantula, je vous en parlais comme étant le grand-père de Spider-Man. L’Homme-Araignée de Marvel aurait-il plusieurs aïeux ? Oui et non. The Web n’a pas de gadgets lance-toiles comme Tarantula ou Spider-Man. Il n’a pas non plus – en tout cas sous sa forme première – le pouvoir d’adhérer aux murs. Par contre comme nous l’avons vu il possède un spider-signal qu’il utilise de la même manière que Peter Parker pour effrayer ses adversaires. Et puis on se reportera à la scène de ses origines où John Raymond croise un cambrioleur (la différence majeure avec Parker étant que Raymond, lui, choisit de s’interposer), malfrat qu’on finira par retrouver quelques pages plus loin en train d’essayer de s’introduire dans la maison du héros. Même si les réactions du héros sont différentes, l’intervention du frère-voleur a quelque chose qui évoque le futur cambrioleur-assassin de l’Oncle Ben dans les aventures de Spider-Man. Et puis il y aussi le fait que The Web est criminologue, tout comme l’est quelques mois avant lui le Tarantula de DC. The Web serait-il une sorte de chaînon manquant entre Tarantula et Spider-Man ? Pas dans ce sens…

En fait tous ces personnages découlent d’une inspiration majeure qui est le Spider (héros policier de romans « pulp » à partir de 1933) ou plus précisément des feuilletons cinématographiques du Spider. Dans les romans, le Spider était un justicier qui terrifiait ses adversaires en se faisant passer pour un gnome monstrueux. Il était d’ailleurs si horrible que son éditeur ne le représentait pas en tant que tel sur les couvertures, où il était plus « présentable » pour ne pas effrayer les tenants des bonnes mœurs. A l’intérieur, les choses passaient par le texte et n’impliquaient que peu de représentations. On n’avait donc pas ce problème. Mais en 1938 le cinéma américain s’intéressa au héros au point de produire un « serial » (feuilleton diffusé dans les salles de cinéma) titré « The Spider’s Web ».  En France il fut plus tard diffusé sous le titre improbable de « Zorro l’Homme Araignée » qui a au moins l’avantage de montrer un peu l’approche de la version ciné. Ne pouvant montrer le Spider monstrueux, le cinéaste réinventa un peu le concept. Au lieu d’être un faux monstre, The Spider allait se cacher sous une cagoule évoquant un peu la toile d’araignée (et qui a une certaine ressemblance avec la cagoule de Spider-Man, un peu comme s’il s’agissait d’un prototype). Ajoutons que dans la vie de tous les jours le Spider avait comme identité Richard Wentworth, criminologue et qu’un second feuilleton ciné du Spider fut lancé en 1941… Un schéma directeur commence à se dessiner. Dans son livre Origins of Marvel Comics (traduit en France dans les premiers numéros des « Strange Spécial Origines »), l’éditeur-scénariste Stan Lee ne faisait pas mystère qu’en ce qui le concernait le Spider avait été une inspiration majeure de Spider-Man. Comme expliqué par ailleurs dans cette rubrique, c’est en fait un peu plus compliqué que çà et implique des emprunts à des personnages comme The Fly mais bon, l’influence du Spider est officiellement reconnue par le co-créateur de Spider-Man, c’est un fait (d’autant plus souligné par le fait que le Spider avait pour ennemi juré un certain… Octopus). Rien de tel n’existe pour Tarantula et The Web mais tout porte à croire que l’apparition de ces deux criminologues arachnéens n’a rien d’une génération spontanée. Dans l’origine de Tarantula, cette semi-tentation de s’appeler Spider-Man est sans doute due au fait que chez DC on s’est dit qu’un « Spider-Man » serait sans doute proche, trop repérable par les ayant-droits du Spider. Et chez MLJ (futur Archie Comics) on s’est sans doute fait une réflexion similaire. Du coup, au lieu de s’intéresser au mot Spider dans l’intitulé du feuilleton « The Spider’s Web », c’est le dernier mot qui a été retenu. On serait donc tenté de dire que le Web n’est sur le plan créatif qu’une sorte de grand oncle de Spider-Man et qu’ils empruntent tout les deux à la même source d’influence. On pourrait considérer que l’intervention semblable d’un voleur n’est qu’une coïncidence (après tout jouer « au gendarme et au voleur » est une activité pratiquement systématique chez les super-héros). Reste quand même que l’usage d’un spider-signal s’avère trop identique pour qu’on puisse penser que le hasard est passé par là…

Le Web n’apparut dans les années 40 que pendant une dizaine d’épisodes avant de prendre sa retraite. Il ne serait pas très étonnant d’apprendre qu’il a eut une influence dans la création du Fly de Joe Simon et Jack Kirby puisqu’on sait que Simon avait d’abord envisagé un héros arachnéen avant de se raviser et que les couleurs des costumes du Web et du Fly sont les mêmes. Et comme on l’a vu, quelques cases du Tarantula de DC sont comme par magie devenues des cases du Fly d’Archie. Le fait que les auteurs aient puisés dans ce qui paraissait 20 ans plus tôt est donc manifeste et on peut donc considérer que le Fly est pour une petite partie une tentative de moderniser le Web. Dans les années 60, se souvenant avoir publié un héros-araignée, les gens d’Archie le ressortirent pour capitaliser sur le succès de Spider-Man, puisqu’on pouvait difficilement les accuser de copier le héros de Marvel, créé vingt ans après le leur. Mais l’idée était cependant bien de copier la méthode Marvel et d’en faire un héros qui reposerait sur la déveine. On reprendrait le schéma Peter/Tante May mais de manière inversée : dans les années 60, le Web est un héros vieillissant qui tente de reprendre du service mais ca n’a rien à voir avec un Dark Knight. Sa femme (John Raymond a en effet épousé Rose entretemps) se fait du souci pour lui puisqu’elle connait son secret et tente de le convaincre d’arrêter de prendre tant de risques. Et dans certains épisodes le Web se plaint comme un petit pépé d’avoir mal au dos après avoir poursuivi des criminels. Pour autant que le concept soit un tantinet ridicule il avait au moins l’avantage d’être atypique et de montrer un héros qui a des problèmes d’âge, à l’époque où, ailleurs, la Justice Society se ventait d’avoir gardé sa jeunesse par magie. Dans les années 80, par contre, cette spécificité s’était perdue et le Web n’était plus qu’une sorte de héros lambda parmi les autres croisés d’Archie et il ne semblait même pas avoir plus de 30 ans (ce qui, pour un homme en âge d’enseigner en 1941 pose une question chronologique). Finalement Archie finit par expliquer que le Web des années 80 était tout simplement le fils de John Raymond. Dans les années 90, quand DC s’intéressa une première fois aux héros Archie et lança l’univers Impact, leur version du Web était méconnaissable : il s’agissait d’une organisation façon S.H.I.E.L.D. avec de nombreux agents. En parallèle les gens d’Archie Comics ont continué d’utiliser (rarement) leur super-héros pour des apparitions en guest-stars dans les aventures de leur jeune héros, l’étudiant Archie. C’est ainsi qu’on a revu le second Web (John Raymond Jr.) en 2006 et en 2007. La version de DC en 2009 semble s’annoncer avec de nombreuses différences…

[Xavier Fournier]
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