Le B.P.R.D., l’agence chère au défunt Hellboy, est pour ainsi dire en ruines, de nombreux membres s’étant sacrifiés récemment. Mais les forces obscures ne prennent jamais de repos. Abe, Liz et quelques autres sont la dernière ligne de défense de l’humanité. Mais on leur prédit que l’avenir de l’humanité s’écrit sous terre. Une prophétie plutôt lugubre, qui cache cependant le retour d’un allié de poids.
Scénario de Mike Mignola & Scott Allie
Dessins de Laurence Campbell
Parution aux USA le mercredi 27 décembre 2017
On l’a vu déjà par deux fois cette seule semaine avec les retours d’Hawkman et Phoenix, les résurrections ont le vent en poupe. Ce 152ème épisode du B.P.R.D. dans la chronologie globale (mais 5ème pour ce qui est de la minisérie en cours, ce chapitre de « The Devil You Know ») continue ce genre d’exercice… mais en étant un véritable modèle à suivre. C’est à dire qu’il ne suffit pas de ramener un personnage mort comme un diablotin surgissant de sa boite mais bien d’instaurer au préalable une atmosphère, un peu comme un silence avant un point d’orgue. D’abord il y a les recherches dispersées du B.P.R.D., à la recherche d’une solution alors qu’ils ne savent peut-être même pas quelle est la question. Puis il y a, en parallèle, la montée en puissance de la terrifiante Varyara. Et comme si cela ne suffisait pas, elle arrive à rendre corps à un vieil adversaire des héros du Mignolaverse. Et c’est ce qu’il faut faire. Créer à la fois un besoin et un danger qui justifie le retour d’un héros.
« Legends. This is where we put our personal legends. »
Laurence Campbell a un style que l’on peut un peu ranger aux confluences d’Alex Maleev et Michael Gaydos mais qui se tourne plus directement vers Mike Mignola (en particulier la scène avec Varyara). Tout en retenu, le dessin est dans le même esprit que le scénario. C’est à dire que les « effets spéciaux » (les « mauvais miracles » de Varyara, les flammes de Liz…) ne sont pas une distraction spectaculaire de ce qui se passe réellement. Et tout cela est raconté sans être « survendu », sans qu’un communiqué de presse soit venu éventer la chose une semaine avant la sortie ou sans que 12 variant covers claironnent ce qui se passe. Il y a une seule « pleine page » dans tout l’épisode et elle sert un événement vraiment très important, un tournant, pour tous les fans du Mignolaverse. Même si le B.P.R.D. raconte des histoires de démons et de revenants, il y a ici une dimension intime, une âme. Et c’est la seule vraie règle : il n’y a pas de bonne résurrection de personnage si on y met pas au moins un peu d’âme. Et finalement, même sans résurrection, c’est la seule règle qui fait un bon comic-book.
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