Les versions maléfiques de Batman s’attaquent à la Terre à la faveur du crossover Metal. DC Comics en profite pour raconter les tenants et les aboutissants de ces « bat-reflets » dans des numéros spéciaux, histoire de capitaliser un peu plus sur l’évènement. Et malgré le caractère dispensable ou convenus de certains de ces numéros, il y a aussi de bonnes surprises.
Scénario de Frank Tieri & James Tynion IV
Dessins de Riccardo Federici
Parution aux USA le mercredi 27 septembre 2017
A l’issue de Metal #2, les « Dark Knights » rôdent désormais sur Terre. Non seulement il s’agit de « jumeaux maléfiques » de Bruce Wayne, qui n’est jamais que le type le plus intelligent et dangereux de l’univers DC mais chacune de ces versions alternatives utilise aussi un pouvoir qu’on peut associer avec les sept membre de la Justice League. Batman: The Murder Machine #1 fait donc la part belle au « machiniste » du groupe, l’équivalent de Cyborg. Mais comment un Batman peut-il basculer du côté obscur mais aussi devenir une telle menace cybernétique. On va le dire tout de suite, ces numéros spéciaux sont académiques, représentent pour la plupart des origines remixées à la What If avec le petit moment « virage » où le héros va aller trop loin, tuer un allié ou un proche et signifier ainsi qu’il a atteint le point de non-retour. Le fait de voir aux commandes de cet épisode, tout au moins au « co-scénario », Frank Tieri n’est pas non plus pour rassurer, vu le cursus souvent chaotique du bonhomme. En tandem avec Tynion, il y a cependant une bonne idée de départ : qu’est-ce qui pourrait pousser un Batman de l’autre côté ? Réponse : la perte d’un proche de plus, qui devient lui-même la nature du problème et contamine à son tour le héros. « Murder Machine » tient donc plus d’Hank Pym que de Cyborg et, si ce n’est pas forcément un bon indicateur… On s’en fout. On s’en fout, oui, parce que l’atout majeur de ce numéro, ce n’est pas son scénario (pas franchement mauvais, mais conventionnel) mais l’image, le dessin…
« Man, are you a sight for sore cybernetic eyes. »
Le type qui fait véritablement le show, c’est Riccardo Federici, avec des crayonnés puissants et complexes, qui donnent de la profondeur, du volume à ces personnages, aidé en cela par les couleurs de Rain Beredo. C’est un peu comme si les deux artistes n’avaient pas eu le mémo, ne savaient pas qu’ils travaillent pour un « add-on » périphérique de Metal mais croyaient travailler pour une histoire de science-fiction du Métal Hurlant des années 80 ou, dans un registre voisin, la défunte revue Ere Comprimée. C’est fouillé, un personnage ne ressemble pas à un autre et les cadrages, les angles, sortent du tout-venant. Ça se lit et se regarde comme un What If. On pourrait presque (« presque », parce que n’exagérons pas quand même) dire que l’épisode se lit comme un Elseworld autonome, qu’il a ses valeurs propres, même pour les gens allergiques aux crossovers comme Metal. Franchement, DC Comics a intérêt à avoir repéré ces pages et à penser à Federici pour des projets de première importance…
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