Dans un monde où Batman semble parti trop loin, le Joker, lui, semble miraculeusement guéri. Et à partir de là, tout bascule. Est-ce que Gotham veut vraiment d’un justicier fou-furieux qui rôde sur les toits alors qu’elle a désormais ce qui semble être un génial bon samaritain, disposé à fournir une alternative ? Mieux vaut se méfier de la Vox Populi…
Scénario de Sean Murphy
Dessins de Sean Murphy
Parution aux USA le mercredi 4 octobre 2017
Projet attendu depuis des mois, le Batman: White Knight de Sean Murphy (Joe The Barbarian, Tokyo Ghost…) débute en établissant son propre univers auto contenu : Si Nightwing n’est plus l’auxiliaire de Batman, ce dernier a recruté en lieu et place d’un autre Robin la jeune Batgirl comme sidekick officiel. Et pour ce qui est de cette version du Joker, tout le monde semble savoir que son véritable nom est Jack Napier (comme dans le film de Tim Burton). Mais il est sans doute nécessaire d’établir très vite qu’on joue dans un univers à part, pas défini par les séries régulières, si l’on veut installer l’idée que tout peut arriver. Sean Murphy n’a du coup pas de compte à rendre et aucune obligation de remettre les jouets en ordre à la fin. Mais clairement Batman: White Knight #1 se distingue d’abord par son esthétique. Sean Murphy sait donner une classe folle aux personnages, qu’ils soient lancés dans une course poursuite sur les toits où bien au repos, les mains dans les poches, en train de discuter de quelques banalités. L’élégance des dessins justifie à elle seule l’existence du projet. Pour ce qui est du scénario, par contre, la chose se discute sur plusieurs plans. Il y a d’abord l’amorce, la perception de Batman par les Gothamites. Et là pour le coup Murphy rebondit sur certaines questions que l’on a pu se poser à l’occasion, en particulier à la vision d’un Batman roulant en Batmobile sur les toits de la ville (cf. Batman Begins de Nolan) sans connaître la solidité des toits en question. Pour le quidam moyen, il y a de quoi inquiéter, on peut le comprendre.
« He’s getting worse. I don’t know what to do. »
Mais il y a aussi des problèmes de synchronicité. Batman: White Knight aurait gagné à paraitre quelques mois auparavant ou bien plus tard. Là, cette vision d’un Batman poussé à bout par la perte probable d’un proche déboule alors que chaque semaine parait par ailleurs un numéro spécial de Dark Knights en parallèle de Metal. On déborde un peu de Batmen passés de l’autre côté et cela atténue un peu la portée du préambule de White Knight, même si pour le coup la comparaison reste à la faveur de Sean Murphy, qui est en charge d’un projet mieux géré. Enfin, il y a l’approche personnelle du scénariste/dessinateur qui, pour le coup, garde un caractère flou par endroits. Admettons que le Joker soit guéri, qu’il redevienne simplement Napier… Mais Napier n’était pas spécialement un ange, même avant de devenir le Joker. Et puis le principe d’un Batman en prison depuis des mois mais qui garde son masque de Batman a de quoi faire tiquer. Sauf s’il s’agit d’installer une ambiance hallucinatoire et nous expliquer d’ici quelques numéros que tout cela se passe dans la tête de Napier ou dans celle de Batman. Un joli premier numéro, mais une histoire qui demande encore à être étayée…
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