Captain America s’est arrangé pour faire pencher la balance et provoquer un changement de direction à la tête du S.H.I.E.L.D., de manière à placer quelqu’un qui sera influençable. A moins qu’il n’ait visé encore plus haut et que le pouvoir soit désormais à portée de sa main. Un numéro scénaristiquement assez fin, mais handicapé par un trop grand nombre de dessinateurs et de styles différents.
Scénario de Nick Spencer
Dessins de Jesus Saiz, Ted Brandt, Ro Stein et Kevin Libranda
Parution aux USA le mercredi 25 janvier 2017
Si ce numéro porte une assez jolie couverture de Paul Renaud, à l’intérieur les choses sont un peu plus chaotiques puisque si Jesus Saiz, le dessinateur habituel de la série, est bien là (avec parfois certains accents visuels dignes d’un Gene Ha), sa présence est limitée à des flashbacks. Sorti de cela, le reste des pages est confié à des artistes moins experts, avec des décrochages de style nettement trop apparents. Typiquement, la scène à l’intérieur de l’Héliporteur/Q.G. du S.H.I.E.L.D. n’est pas à la hauteur de ce que l’on peut attendre d’un des « big two » de l’édition de comics, en particulier sur une série très surveillée en ce moment. Franchement, sur le passage dans la cuisine, avec Sharon, on se croirait dans une BD à petit budget. C’est dommage, car l’histoire, elle, amorce un glissement intéressant. Ce n’est pas parce que Maria Hill n’est plus à la tête des services secrets qu’elle perd de l’utilité. Au contraire, elle semble arrêter d’être « le flic de service » pour devenir un personnage avec un certain potentiel perturbateur dans les plans de Rogers. A l’inverse, la question ouverte qui reste posée, c’est pourquoi le Red Skull continue un plan où tant de choses semblent échapper à son « pion ».
« I am not going to war again over you of all people. »
Le scénario de Spencer a sans doute quand même un problème. Depuis sept ou huit numéros, vous avons droit à des flashbacks qui nous éclairent sur les souvenirs de Steve Rogers. Dans leurs premières utilisations, ils étaient nécessaires pour comprendre l’état d’esprit de Captain America. Mais l’artifice s’avère maintenant très répétitif. On a compris. Peut-être faudrait-il sortir du jeu des 9 différences avec l’origine classique pour mieux offrir de la place à l’histoire contemporaine. Là, par exemple, si on peut comprendre l’intérêt d’un parallèle entre deux missions où Steve Rogers doit empoisonner quelqu’un, était-il nécessaire de tirer en longueur le flashback pour nous rajouter une scène où le jeune homme arrête un voleur de sac ? Globalement l’histoire continue d’avancer. Elle reste, dans son ensemble, très intrigante. Mais l’exécution de ce numéro est en deçà des épisodes précédents et tire un peu vers le bas l’attention qu’on voudrait y porter. C’est sans doute un effet passager, dans un arc par ailleurs très ambitieux.
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