A l’écart de la minisérie centrale Civil War II, Spider-Man est lui aussi confronté aux visions d’Ulysses et à leurs conséquences. Est-ce que suivre ses conseils provoque, finalement, l’avenir entrevu ou bien au contraire tout le monde reste libre de son destin ? Le questionnement provoque une rupture avec un allié.
Scénario de Christos Gage
Dessins de Travel Foreman
Parution aux USA le mercredi 14 septembre 2016
Ulysses a prédit que Clash, vieil ennemi réformé de Spider-Man (et depuis un moment employé de Peter Parker) allait replonger du côté obscur. En essayant de faire que la chose ne se produise pas, Spider-Man a montré à l’ancien criminel qu’il doutait de lui. Clash, désormais convaincu qu’on le jugera toujours comme un voleur, décide alors de replonger. Mais jusqu’à quel point ? Christos Gage n’est pas un scénariste débutant en ce qui concerne les miniséries dérivées de crossovers mais on a la sensation (justifiée ou pas, allez savoir) qu’il écrit une partie du récit un peu contraint et forcé. Non pas pour ce qui concerne le sort de Clash mais bien autour des décisions d’un Spider-Man qui, au long de ces quatre épisodes, a pu constater comment les prophéties d’Ulysses sont la plupart du temps impénétrables et génèrent, elles-mêmes, une partie du problème. En toute logique, tel que l’écrit Gage, on a nettement l’impression que Spider-Man devrait se ruer du côté d’Iron Man pour aller dans le sens de ses convictions. Au lieu de cela, Gage est obligé de faire avec ce qui se passe dans Civil War II, c’est à dire que ce Spider-Man est du côté de Captain Marvel. Pour essayer de négocier le virage, l’auteur explique alors que Peter veut être la « conscience » de Carol dans l’usage de ces pouvoirs. Mais après ce qui s’est passé dans Civil War II: Amazing Spider-Man, l’argument tombe un peu à plat : on voit mal en quoi Spider-Man serait qualifié pour gérer la chose alors que lui-même, ici, est arrivé à un résultat qu’on ne peut pas associer à une victoire nette (mais il est vrai que c’est aussi la « recette » classique de Spider-Man de ne jamais être totalement gagnant).
« You wanna treat me like a bad guy ? Fine. »
Spider-Man, le Caliméro des super-héros, a donc des raisons de culpabiliser puisque d’une certaine manière c’est lui qui a poussé à bout Clash et l’a fait replonger. Bon, d’un autre côté, l’ancien « bad-guy » disait à qui voulait l’entendre qu’il n’oublierait jamais ce que Parker et Spider-Man avaient fait pour lui, en le remettant sur le droit chemin et… il n’aura pourtant pas fallu pousser beaucoup avant qu’il bascule à nouveau. Le revirement fait aussi un peu double emploi avec une Black Cat repassée du mauvais côté ces dernières années des suites d’un malentendu lié à Octopus. Et d’un autre côté il évoque aussi un peu le Hood. Pourtant, cette minisérie est dynamique, véritablement animée par le dessinateur Travel Foreman, qui semble s’éclater avec les détails du costume de Clash ou celui de Spider-Man. Postures, cadrages et perspectives font que les combats contre Clash ou le Robot Master ont une certaine patate (ou une patate certaine, si vous préférez). Il n’y a guère que la mise en couleurs sur certaines pages qui semble un peu prise par les délais, avec des teintes un peu trop plates. Mais globalement c’est bien l’image qui véhicule le sentiment d’action. On se demande cependant si Gage n’a pas un plan sur le long terme concernant Clash. Car dans le cas contraire l’arc du personnage, depuis son apparition, serait un peu basique.
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