Cette semaine la série Darth Vader arrive à son terme après 25 numéros. Il s’agit, dans ces dernières pages, de refermer la boucle. Se plaçant chronologiquement juste après les évènements de l’épisode IV, ce titre doit finir d’expliquer comment Vader est revenu en grâce auprès de l’Empereur, après la destruction de l’Etoile Noire.
Scénario de Kieron Gillen
Dessins de Salvador Larroca
Parution aux USA le mercredi 12 octobre 2016
Arrêter après 25 numéros une des séries les plus vendeuses du moment parce que cela permet d’aller au bout de ce que l’équipe créative avait en tête, c’est assez rare pour être souligné. Même si les arrêts de séries se sont multipliés ces dernières années, pour mieux justifier des relances, Darth Vader (le mensuel) aura été de bout en bout la vision de Kieron Gillen et respecté par l’éditeur en tant que tel. Par opposition et comparaison, c’est comme si le Daredevil de Mark Waid été édité comme un tout plutôt que dispersé en deux volumes. Pour autant on sent la volonté du scénariste de s’arrêter sur ce numéro anniversaire alors qu’idéalement il avait besoin d’un ou deux numéros en plus. Ainsi la victoire contre Cylo est escamotée rapidement au profit d’une confrontation avec Palpatine et d’une résolution des intrigues liées aux personnages secondaires. Mais d’un autre côté, l’aspect « savant fou » de Cylo et cette histoire de baleine de déplaçant dans l’espace avait plus sa place dans un scénario des X-Men époque Broods que dans le périmètre de Star Wars. Même si sa fin est un peu rapide (mais bon, qui doutait que Vader l’emporterait), cela permet de passer rapidement aux affaires sérieuses, à savoir le fait que Palpatine est maintenant au courant des manigances de son poulain. Là, il y a une autre pirouette au programme, mais ce n’est pas ce qui fait l’intérêt de l’épisode.
« Is there anything else you require, my master ? »
Larroca utilise un style volontaire dépouillé par endroits, ce qui marche quand même plus ou moins bien selon les personnages ou les ambiances. Quand l’histoire dicte la présence d’ombres, par exemple, c’est efficace. Mais dès qu’il en est autrement (l’intérieur du vaisseau de Cylo, entre autres choses) c’est moins heureux. On savait qu’il faudrait remettre les jouets en place, de manière à ce que Vader occupe à nouveau une position de puissance pour les évènements de l’Empire Contre-Attaque. Gillen et Larroca s’acquittent donc de cette tâche prévisible mais on prend, dans le même temps, la mesure de l’espace qu’ils se sont réservé ces deux dernières années, en particulier via l’ajout de personnages inédits comme Aphra. Mine de rien, Gillen aura raconté les mésaventures d’une version « côté obscur » du groupe de héros, avec un Skywalker ayant mal tourné, mais aussi des équivalents maléfiques des droides ou du wookie, Aphra tenant un peu d’une compression de Leia et de Solo. La question est donc de savoir ce qu’on va faire de ce casting alors que la série s’éteint. Mais ces derniers mois ces ajouts n’ont pas forcément été fidèles envers Vader et la revanche de ce dernier est implacable, au moins à ce qu’il semble. Ce dernier numéro n’est pas parfait, pour les raisons exposées ci-dessus, mais il referme cependant deux ans d’une série qui, pour un simple « produit dérivé », aura osé un certain nombre d’ajouts à la mythologie Star Wars. Reste à savoir si ces ajouts ont un avenir, que ce soit avec Gillen/Larroca ou d’autres auteurs.
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