Avant-Première VO: Review Detective Comics #975
2 mars 2018La Bat-famille est ravagée de l’intérieur. Après avoir perdu un allié proche, la voici qui doit discuter du sort de Batwoman. Réunion au sommet (ou plutôt dans la Batcave) pour Bruce Wayne et ses proches. Faut-il punir celle qui a été un peu la colonne vertébrale de la série depuis le début de Rebirth ? Et si la décision appartenait tout bonnement à Batwoman elle-même ?
Detective Comics #975 [DC Comics]
Scénario de James Tynion IV
Dessins d’Alvaro Martinez
Parution aux USA le mercredi 27 février 2018
On a déjà souligné ici les qualités de James Tynion IV pour faire des héros de Detective Comics un collectif fluide et imprévisible, qui ne cesse de perdre des membres et d’en attirer d’autres. Dans ce #975 cela crève les yeux tant le scénariste arrive à progresser dans le même sens que la série solo Batwoman. Ces derniers temps, il a mis en scène l’inattendu tout en s’appuyant sur des thèmes forts comme le sentiment de deuil et la volonté d’appartenir à quelque chose. C’est évident, ici, dès les premières pages. L’auteur nous ramène au fait que même si elle est un ajout relativement récent (un peu plus d’une décennie) dans la mythologie de Batman, la cousine Kane est de facto l’une des dernières parentes vivantes de Bruce. Tynion joue avec ce qui rapproche et éloigne les deux cousins. L’un veut terrifier les criminels, joue sur le registre de la peur organisée… l’autre s’est construite réellement autour de la notion de vengeance, quitte à devenir peut-être à son tour un peu à l’image des monstres qu’elle poursuit. En fait quand on arrive à la conclusion du numéro, on voit bien à quel point tout, depuis le début de l’ère Rebirth dans ce titre nous amenait à ce résultat.
« We’re all going to have to live with the consequences. »
Les détectives maniés par Tynion, ce n’est clairement pas la Justice League Gotham. Le déséquilibre y est la norme. Mais les auteurs se livrent au passage à une véritable étude de ce qui distingue les personnages les uns des autres. Ici Batgirl c’est l’intellect. Tim Drake c’est l’optimisme. Orphan est peut-être l’action. Et ce qu’est Batwoman occupe une part non négligeable de l’histoire. Dans un épisode qui laisse la part belle aux discussions, Alvaro Martinez fait un excellent travail aux dessins. C’est posé mais détaillé, le tout formant une sorte de chœur théâtral, un parlement de voix avant la guerre. Le seul petit détail (ironique) qui peut intriguer, c’est combien de temps DC Comics va s’amuser à placer un héliporteur du SHIELD dans ses comics avant que la concurrence tousse. Mais ce n’est qu’une boutade dans une série Detective Comics qui conserve toute son imprévisibilité et est devenue un véritable refuge pour des personnages (Tim, Batwing…) que les autres titres ne savent pas utiliser.
[Xavier Fournier]