Sale période pour Doctor Strange. Rien à voir avec la qualité des épisodes, bien au contraire, mais ce cher Stephen dérouille, poursuivi par une multitude d’adversaires. Après Mordo, Nightmare, Satanna et Dormammu, le maître des arts occultes est désormais détenu par… Orb, l’héritier d’un des yeux du Watcher. Attendez-vous à un numéro bien tordu…
Scénario de Jason Aaron
Dessins de Chris Bachalo et Jorge Fornes
Parution aux USA le mercredi 21 décembre 2016
Après des mois sans la moindre mention, il semble que Jason Aaron ait décidé de revenir vers les retombées d’Original Sin. D’un côté le Unseen a refait surface dans les aventures de Thor, de l’autre, voici que l’Orb déboule dans les pages de Doctor Strange, avec des règles de comportement qui sont à réinventer. On sait comment Uatu surveillait les choses sans intervenir (tout au moins officiellement) mais s’arrangeait parfois pour tricher. Que donnerait, donc, un personnage animé d’un voyeurisme dévorant, prêt à tout pour « observer » de façon malsaine ? Prisonnier de ce grand globe oculaire, Doctor Strange en est quitte pour une balade complètement tarée et imprévisible. Au passage Aaron, Bachalo et Fornes se permettent aussi de se rapprocher de détails du film (par exemple l’inversion entre les plans horizontaux et verticaux, sur la façade de l’immeuble ou encore l’apparence de Dormammu). La seule chose qui manque peut-être, c’est un rapprochement entre l’œil du Watcher et celui d’Agamotto. L’Orb a une passion dévorante qui le pousse à tout voir. Sa tête est remplacée par un œil, sa poitrine intègre un œil d’Uatu… Un personnage aussi monomaniaque serait sans doute intéressé par le niveau supérieur de sensation, par voir à un niveau magique… Mais ça passe un peu à la trappe. Dans le même temps il faut bien réaliser qu’il n’y a pas une place extensible à l’infini. D’une certaine manière l’histoire autour de l’Empirikul avait trainé en longueur alors que celle-ci est dense et regorge de personnages, de situations.
« Now it’s my job to watch. »
Si Jorge Fornes n’est pas fondamentalement mauvais, il souffre de la comparaison avec Chris Bachalo. C’est à dire que l’on commence le numéro avec ce dernier… et que d’un seul coup le niveau graphique décroche. Ce n’est vraiment pas la faute de Fornes, ce serait beaucoup d’autres dessinateurs que ce serait pareil, on passe simplement de l’ambiance très marquée de Bachalo à autre chose, comme si on changeait de réalisateur ou d’acteur au 3/4 d’un film. Pour autant, c’est bien la folie et l’humour noir de Jason Aaron qui l’emporte, menant un arc dont on se demande bien sur quoi il va déboucher. Tordu, oui, mais captivant !
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