La fin du monde n’a jamais été aussi proche… sur le monde des Watchmen. Des années après le plan d’Ozymandias, le monde a été profondément transformé, se trouve encore plus proche du précipice. Heureusement, Rorschach est de retour et commence à recruter de nouveaux alliés, de nouveaux complices. Mais ce monde est-il encore sauvable ? Et est-ce qu’une nouvelle intervention de Rorschach est souhaitable ?
Scénario de Geoff Johns
Dessins de Gary Frank
Parution aux USA le mercredi 22 novembre 2017
1992. Le plan d’Ozymandias a échoué. Le journal de bord de Rorschach a été révélé. New York a été sacrifiée pour rien. Pire : le massacre n’a servi qu’à attiser les tensions. Les émeutes se multiplient. Personne ne sait au juste ce qu’il est advenu des deux héros. C’est alors que Rorschach réapparaît dans une prison et, contre toute attente, libère deux personnages inédits mais eux aussi dérivés des créations du défunt label Charlton. En clair, ce premier épisode de Doomsday Clock laisse la part belle au monde abandonné par Doctor Manhattan et à la construction d’une nouvelle supporting cast, créée pour une bonne partie sur les cendres des personnages imaginés par Alan Moore et Dave Gibbons. Superman n’apparaît que dans quelques cases tardives, qui laissent entendre une confrontation entre les deux mondes. Mais pour l’instant, Doomsday Clock #1 se lit plus comme une tentative de « Watchmen #13 ». Sans spoiler, on peut noter qu’une piste évidente est laissée de côté. L’ex-Silk Spectre et Nite-Owl, dans la maxi-série d’origine, laissaient entendre une envie de reprendre une activité d’aventuriers costumés. Cela aurait pu être une porte ouverte évidente. Trop peut-être, pour le parti pris des nouveaux auteurs.
« God turned his back, left paradise to us. Like handing a five-year-old a straight razor. »
Geoff Johns et Gary Frank, c’est une équipe créative solide, qui a déjà fait ses preuves aussi bien sur les Avengers de la Marvel que sur Shazam ou Batman Earth One chez DC. De là à dire qu’ils peuvent prendre sur leurs épaules un projet aussi « chargé » qu’imaginer la suite de Watchmen, il y a un pas que l’on ne saurait franchir. Pourtant le résultat est beau mais on sent assez rapidement que Johns raconte – sous les apparences – un message d’une teneur différente. Dans le Watchmen d’origine, on nous parlait d’un « présent » contemporain de la publication mais avec Nixon aux commandes des USA. Cette fois on nous parle d’un 1992… qui ressemble considérablement à aujourd’hui, avec des slogans comme « Make America Safe Again » ou des allusions à la Corée du Nord. L’idée de nouveaux personnages prenant la relève, parfois même l’identité, des anciens protagonistes fonctionne assez. On pourrait presque le prendre comme une page blanche. Presque. Mais la pertinence d’un personnage comme Ozymandias de nos jours, ou quand bien même dans ce 1992 réinventé, patine sur place.
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