Avant-Première VO: Review Earth 2: Society #17

Fury, la fille de Wonder Woman, est comme toujours expéditive dans ses méthodes. Pensant sauver le monde elle a ouvert une boite de Pandore… qui semble avoir réécrit le code de la Terre sur laquelle Jay Garrick, Hawkgirl, Red Tornado et les autres se trouvent. Faut-il explorer ce nouvel univers ou au contraire l’affronter… Un indice, l’arc se nomme « The Final Fate of Earth 2 ».

Earth 2: Society #17 [DC Comics]
Scénario de Dan Abnett
Dessins de Bruno Redondo
Parution aux USA le mercredi 12 octobre 2016

Ils ne sont pas très doués les héros d’Earth 2, puisqu’ils semblent à nouveau avoir perdu leur Terre (la dernière fois c’était il y a moins de deux ans). Jay Garrick s’éveille dans un « grand machin blanc », sorte de Tron inversé, où il part à la recherche de ses alliés. Pourquoi ce « reboot » à l’intérieur de l’histoire semble avoir avalé les « civils » et les « méchants » mais conserver les héros, c’est sans doute un élément qui sera éclairci dans les chapitres à venir qui, selon toutes vraisemblances, semble bien être parti pour être la conclusion de toutes les séries Earth 2 (savoir, après, si certains personnages repartiront sur d’autres Terres… ou si on est en train de reconstruire l’ancienne Terre 2). Pour l’instant, Abnett et Redondo nous montrent un monde en construction, comme si Garrick et les autres étaient tombés dans les coulisses d’un reboot (la « Cohésion ») et qu’ils étaient maintenant poursuivis par des « anticorps », des silhouettes qui évoquent un peu le Sandman du Golden Age. Pour ce qui est de la forme, les deux auteurs s’en tirent très bien. Raconter une histoire qui se passe dans les limbes, où les héros sont dans un environnement neutre et passent l’épisode à se poser des questions, ce n’est pas chose aisée. Ici, ça fonctionne, en particulier grâce au sens de l’esthétique de Redondo.

« What does « Cohesion » mean ? »

Difficile de savoir ce qu’Abnett a en tête. Enterrement de première classe ou au contraire la « cohésion » pourrait être l’occasion de rendre une partie de ce petit monde viable au-delà de l’arrêt de la série ? Il est normal (et même rassurant) qu’on ne puisse le deviner à ce stade. Par contre le scénariste se traine un certain nombre de défauts hérités des auteurs qui sont passés avant lui sur Earth 2 : les héros affrontent crise globale après crise globale sans que leur vie « privée » soit gérée et avec des interactions qui, bien souvent, changent un peu au hasard de l’humeur du scribe. Fury, ces derniers mois, était un personnage pratiquement totalitaire, inquiétant, qui imposait une alliance aux autres. Le fait qu’elle soit responsable de ce qui est arrivé est une vraie leçon d’humilité pour elle. OK. Cela la rend d’autant plus intéressante. Mais Garrick se comporte avec elle comme si elle avait toujours été une grande copine. Et le lecteur ne peut s’empêcher de se demander « attends, depuis quand ils sont potes ces deux-là ». Le problème d’Earth 2 reste, pratiquement depuis le départ de Robinson, que la série se limite à un jeu d’alliances/mésalliances avec des personnages que l’on sort de leur boite arbitrairement. En étant celui qui devra négocier la chute de l’histoire, Abnett est celui qui, au bout du compte, déterminera si cette série a compté. Ou pas.

[Xavier Fournier]