Avant-Première VO: Review Flash #41
6 mars 2018Flash (Barry Allen) est brouillé avec ses super-pouvoirs. Pile au moment où Gorilla Grodd est devenu maître de la ville. Heureusement Barry peut compter sur l’aide d’autres super-rapides tels que les deux versions de Wally West. Mais ce n’est pas tout, il y en a d’autres ! Entre les Flash rouges, jaunes, violets, noirs et autres couleurs, la saga tourne quand même un peu aux Power Rangers de la vitesse.
Flash #41 [DC Comics]
Scénario de Joshua Williamson
Dessins de Carlos D’Anda
Parution aux USA le mercredi 27 février 2018
Depuis le début du volume en cours, Joshua Williamson a deux marottes scénaristiques : Il y a d’une part une profusion de personnages rapides en raison d’un orage de la Speed Force… et de l’autre côté toutes les raisons sont bonnes pour expliquer que les pouvoirs de Barry Allen sont instables. C’est à dire qu’il n’y a pas si longtemps il était contaminé par l’Anti-Speed Force et n’arrivait pas à se contrôler. Là, à peine guéri de ce problème, le voici qui perd carrément ses pouvoirs. D’un côté il y a l’avantage de faire revenir sur le devant de la scène le Wally West adulte (le virage été déjà amorcé dans le récent Annual 1), de l’autre… il pleut des Flashs un peu partout. La présence d’une Black Flash mais aussi de la Flash chinoise (sans parler du Flash-Ultron, enfin presque) fait que le concept court (jeu de mots assumé) un sérieux risque de se banaliser. Mais il faut comprendre pourquoi. Parce qu’après tout les réunions de super-rapides font partie de l’ADN de Flash depuis les sixties. Avant 2011, il n’était pas rare de voir Barry, Wally, Jay, Bart, Jesse et à l’occasion Max Mercury ou Johnny Quick courir côté à côté. En faire le reproche, maintenant, à une pratique similaire mais avec des personnages plus récents, ce serait sombrer dans un c’était mieux avant qui cacherait mal qu’il s’agit de la même chose. Simplement dans un cas on a une madeleine de Proust et dans l’autre quelque chose de plus actuel, qui n’est pas enjolivé par la nostalgie. Donc ce n’est pas la réunion de Flashs en elle-même qui pose problème mais le fait que les motivations des uns et des autres ne sont pas toujours clairement établies. A l’exception du dernier personnage à les rejoindre, qui a de la complexité et une certaine qualité à être imprévisible, les autres ont la spontanéité du préfabriqué. La Flash de Chine ressemble plus aux tuniques rouges de Star Trek qu’autre chose. Et la Black Flash est plus un gimmick qu’un personnage. Ce n’est pas le nombre le problème, mais le côté artificiel des personnalités.
« Who is this Flash anyway? I thought I was the only other Flash in the world? »
Carlos D’Anda fait un bon travail au dessin, jouant souvent sur des angles intéressants (bien que rarement exagéré). Il travaille avec de légères contre-plongées pour accentuer le dynamisme non seulement des scènes de courses mais aussi dans des passages plus posés. C’est manifeste dès la première page et cela continue dans l’ensemble du numéro. Sa qualité, aussi, est d’utiliser un style qui ne jure pas avec les artistes qui se sont dernièrement succédé sur le titre, quelque part à mi-chemin entre Carmine Di Giandomenico et Howard Porter. Il sert très bien un scénario qui, cependant, à la lecture, se consume assez vite (normal c’est Flash direz-vous). C’est vraiment lu en cinq minutes et cela repose trop sur des Deus Ex-Machina façon Ô, regardez, un Flash d’une autre couleur. Et finalement on en revient à ce manque de personnalité qui fait que le récit manque un peu de grain.
[Xavier Fournier]