Puisqu’il y a un nouveau Kid Flash en ville, il était logique que l’ancien s’invite dans la série, afin que tout ce petit monde se connaisse. Avec, c’est obligé, un gros clin d’œil à « Flash of two worlds« , Barry Allen doit donc jongler avec la présence de son ancien élève et de l’actuel. L’ennui, c’est que le Barry en question n’est pas d’humeur… quitte à sortir à son insu quelques vérités douloureuses.
Scénario de Josh Williamson
Dessins de Jorge Corona
Parution aux USA le mercredi 26 octobre 2016
C’est un épisode important que ce Flash #9 puisqu’il voit, pour la première fois dans l’univers actuel de DC, la reformation véritable d’une « Flash Family » (je veux dire sans compter les choses genre une petite vignette dans Multiversity). Si Flash (Barry Allen) a déjà rencontré son lot de speedsters en face-à-face depuis 2011 (plutôt comme des adversaires d’ailleurs), s’il a croisé les deux versions de Wally, tout cela restait du « one to one » et pas vraiment la constitution d’un groupe de cœur, d’une famille. Cette fois, donc, Josh Williamson s’attaque à cette étape importante de la reconstruction, dans la droite lignée de Rebirth. Mais hélas pour lui, cela saute aux yeux dès les premières vignettes : il est trahi par le dessin. On peut penser ce que l’on veut du style de Carmine Di Giandomenico jusqu’ici sur ce titre, mais Jorge Corona en lieu et place en affectant une ambiance bien trop caricaturale (surexpressive en tout cas). Les personnages sont encore en civil, dans des scènes de la vie quotidienne, qu’on dirait déjà qu’ils se sont décrochés les mâchoires. Cela ne va pas aider le scénariste à installer l’atmosphère, dans ce qui pourrait, ce qui devrait, être l’épisode le plus important pour le personnage depuis le one-shot DC Rebirth.
Williamson commence par synchroniser les montres de tout le monde, en s’assurant que la présence du « vieux » Wally West ne soit pas simplement un passage en douce, au hasard. Barry et lui comparent leurs notes, mettent en perspective les évènements de la série Titans et ce qu’on a découvert à l’occasion de Rebirth, histoire que même ceux qui ne lisent « que » Flash s’y retrouvent. Dans la foulée, le scénariste règle aussi la question de savoir si Wally (le jeune) est le fils ou le neveu de Reverse-Flash (Dan West). C’est une question de continuité en un sens anecdotique. Mais dans un épisode qui cultive l’esprit de famille, ce n’est pas idiot de l’aborder maintenant. Encore qu’on puisse se demander comment Wally lui-même ne s’était pas posé certaines questions. Puis il y a une inversion de tendance, une scène où Barry semble faire le chemin inverse de Rebirth et où, au contraire, ses neveux sont là pour lui rendre son âme, consacrant la réunion. Enfin presque, car il reste ce qui, dans un film du concurrent Marvel, serait une véritable scène de post-générique, un élément qui relance encore plus loin la chose et qui valide encore plus la pertinence de cet épisode. Hélas, on n’a pas un Phil Jimenez pour nous porter tout ça. Ce n’est pas que Corona est un mauvais dessinateur (j’ai la sensation que la mise en couleur ne l’aide pas non plus) mais il est ici mal casté, pour une histoire qui avait besoin de plus de classicisme. On a un scénario important pour la mythologie de Flash et des dessins qui, eux, donnent l’impression de lire un fill-in. Dommage. Espérons que lorsque l’élément final reviendra au premier plan, on lui donnera l’atmosphère nécessaire.
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