Avant-Première VO: Review Generation Zero #1
30 août 2016Si les sujets d’Harbinger sont un peu les X-Men de Valiant, alors Generation Zero occupe la place de l’archétype New Mutants/X-Force/Gen 13. La description est sans doute réductrice mais c’est ce qui résume le mieux l’idée générale. Si ce n’est qu’ici les auteurs nous montre une bande de jeunes activistes surpuissants, des gens résolus à ne pas rester sur la défensive. A un certain niveau, Generation Zero, ce sont des Anonymous à superpouvoirs.
Generation Zero #1 [Valiant Comics]
Scénario de Fred Van Lente
Dessins de Francis Portela
Parution aux USA le mercredi 24 août 2016
Generation Zero est issu du projet Harbinger mais vous pouvez sans crainte vous aventurer dans ce premier numéro même si c’est le premier comic-book Valiant de votre vie. Pas besoin d’avoir lu le moindre épisode antérieur puisque Fred Van Lente et Francis Portela placent leur histoire sous le signe de la découverte. Generation Zero est une sorte de légende urbaine parmi les adolescents, un « truc » qui ne devrait pas exister mais qu’on appelle en désespoir de cause quand on n’a plus d’autres recours. Et justement, Keisha, jeune étudiante dans un campus high-tech, pense que son petit ami a été assassiné, bien que personne ne veuille la croire. Elle remonte donc la piste du système d’alerte de Generation Zero, sans trop savoir s’ils existent (indice : s’ils n’existaient pas, la série aurait sans doute un autre titre). Du coup on a ce regard totalement extérieur sur les personnages, une ambiance de mystère qui installe le concept alors qu’inversement, en l’espace de deux scènes à peine, Generation Zero fait preuve de son côté organisé. En ouverture de l’article je faisais référence à des pointures des séries de super-adolescents. On pourrait en ajouter d’autres mais la plupart d’entre elles ont en commun d’avoir décrit des jeunes gens à superpouvoirs assez fébriles, pensant souvent avec leur cœur mais rarement avec leur tête, dont le grand sport était de faire le mur les soirs sous le nez de leur mentor pour aller au-delà du danger. Ici, oubliez cet aspect des choses. A choisir, c’est plutôt Keisha elle-même qui incarne ce côté « je ne sais pas où je fous les pieds mais j’y vais quand même ». Alors que Generation Zero, présenté de la sorte, avec ce côté activiste lié aux technologies modernes prend pratiquement des allures d’une jeune version des Invisibles de Grant Morrison. Même la menace que l’on découvre à la fin pourrait sortir d’un numéro des Invisibles. Il ne s’agit pas de dire que c’est une copie de ce que faisait Morrison mais bien que Fred Van Lente a trouvé les outils nécessaires pour mettre à jour le portrait-type du jeune surhumain dans les comics.
« You have successfully made contact with Generation Zero »
Aux dessins, on retrouve Francis Portela, qui avait œuvré (entre autres choses) sur la minisérie Faith, toujours chez Valiant. Portela a un style qui fourmille de détails (c’est évident avec les plans montrant la ville et l’université futuriste où tout se passe) sans pour autant s’y égarer. C’est à dire que ce sont quand même ses personnages, très expressifs, qui tiennent le haut du pavé, à plus forte raison dans un premier numéro où les protagonistes principaux restent surtout dans l’ombre (ce qui sera peut-être frustrant pour des lecteurs qui voudraient que ça pête de partout et tout de suite). C’est une mise en place très efficace et une bonne occasion de « prendre le train » en ce qui concerne toute la mythologie Harbinger. Même s’il conviendra de voir si Van Lente et Portela arriveront à conserver la mystique des personnages alors que, par la force des choses, ils montreront de plus en plus. En tout cas un épisode de démarrage sympathique et efficace, qui n’est pas plombé par le poids d’une continuité…
[Xavier Fournier]
Bigre ! Les invisibles ! Sacré référence.