Avant-Première VO: Review Generations – Captain Marvel & Captain Mar-Vell #1
17 septembre 2017C’est au tour de Captain Marvel (Carol Danvers) de rencontrer son prédécesseur et néanmoins ami, le défunt Captain Marvel (le Kree Mar-Vell). Mais clairement les auteurs passent à côté du sujet, avec des personnages qui se croisent sans totalement se reconnaître, comme s’ils n’avaient à se dire. Generations continue de présenter un parcours très inégal.
Generations – Captain Marvel & Captain Mar-Vell #1
Scénario de Margaret Stohl
Dessins de Brent Schoonover
Parution aux USA le mercredi 13 septembre 2017
Propulsée à travers le temps l’actuelle Captain Marvel (Carol Danvers) fait comme ses petits camarades impliqués dans Generations. Elle retrouve celui qui a été son modèle, le guerrier extra-terrestre Mar-Vell. La scénariste Margaret Stohl a choisi comme époque de référence le moment où le héros était depuis peu prisonnier de la Zone Négative mais pas encore protecteur de l’univers (c’est à dire qu’il encore les cheveux argentés). Pourquoi pas, d’ailleurs… Mais l’épisode s’installe bien rapidement dans un flou, avec les deux personnages qui se mettent à croiser des peuplades extra-terrestres interchangeables. Même la présence d’un Annihilus n’arrive pas à épicer la chose. Et surtout assez curieusement Mar-Vell ne fait que trouver vaguement familière une femme que, du point de vue de sa chronologie, il a fréquenté il y a peu de temps. Carol Danvers n’est même pas masquée, n’a guère que sa coupe de cheveux qui est différente… et l’autre ne la calcule pas. Ce qui annule pour une bonne partie l’intérêt potentiel de la rencontre. C’est à dire que ce serait l’occasion pour ces deux-là de se dire des choses laissées en suspens. Au lieu de cela, on en reste à quelques généralités, échanges de compliments polis entre deux étrangers… Et on voit mal ce que Carol peut véritablement retirer de cet épisode.
« You have no idea who I am, do you? »
Il y a comme une tradition de rendez-vous manqués entre les deux Captain Marvel ces dernières années. Carol a bien rencontré un Mar-Vell dans le prolongement de Civil War et Secret Invasion mais c’était pour mieux révéler plus tard qu’il s’agissait d’un imposteur Skrull. Puis il y a eu des épisodes où le vrai Mar-Vell revenait mais possédé par une sorte de plante. Et donc voilà encore une autre occasion où Carol rencontre son ami disparu… mais tout sonne faux. Margaret Stohl joue sur la notion d’époque pour forcer le trait, donner à Mar-Vell un phrasé démodé et un comportement un tantinet macho, un brin « mansplaining », parce qu’on parle d’une époque de publication où la Libération de la femme n’était pas entrée dans les habitudes. Sauf que le héros n’a jamais vraiment été défini par ce trait de caractère (on parlerait de Tony Stark ou de Thor que ça pourrait marcher, mais là…). Il lui est arrivé de sauver la Carol Danvers de son époque mais parce que sa vie était réellement danger, pas spécialement parce qu’il la considérait comme une potiche. Si bien que dans l’histoire, si Mar-Vell ne reconnaît pas Carol (ce qui pourrait se faire si c’était bien amené) on a l’impression que la scénariste, elle, ne s’est guère intéressée au personnage qu’elle ramenait. Ce n’est pas tant qu’on voudrait une décalcomanie de ce qui se faisait à l’époque mais au moins quelque chose qui rende justice, à hauteur égale, aux deux personnages. Au lieu de ça, on a un épisode interlude, dispensable, donc le seul point d’intérêt est une jolie variant cover par Terry Dodson. Mais les fans de Mar-Vell (et même de Carol) peuvent passer leur chemin en s’évitant de dépenser des sous pour un récit qui n’apporte rien. Dommage, il y avait pourtant matière à bien mieux.
[Xavier Fournier]
C’est dur à dire, mais je ne vois pas l’interet de ces épisodes.
Je suis d’accord. Marvel publie beaucoup, sans trop de souci de cohérence ou de qualité globale. Ainsi, à coté d’événements de portée mondiale comme Secret empire, nous avons eu à lire des histoires où les héros vivaient leur vie sans en être affecté (Matt Murdock veut absolument faire témoigner les héros masqués, Squirrel girl veut sauver la Terre sauvage, etc.) et les arcs se multiplient : Generations, Venomverse, Doctor Strange and the Sorcerers Supreme, etc.
Bref, Marvel semble vouloir miser sur la quantité plus que sur la qualité. Je trouve ça dommage parce que ses équipes continuent à prouver qu’ils sont aussi capables du meilleur…
Surtout qu’ils étaient assez intimes à une époque….
@Fredo : Non. Pour le coup que Marvel produise aussi des histoires non liées à Secret Empire, sans doute parce que ça se produit entre deux arcs du héros concerné, ca offre un choix aux lecteurs qui veulent pas gouter aux crossovers mais aussi aux auteurs qui visiblement sont pas obligés d’y participer. Dans le cas contraire on aurait beau jeu de dire que Marvel force la main aux auteurs. Pour ce qui est de la notion de quantité, il n’y a guère de rapport, crossover ou pas, l’éditeur publie un nombre a peu près constant de séries par mois. Le problème n’est pas la quantité représentée par Generations mais que pour le coup certains auteurs (ceux pour Captain Marvel ici, par exemple) cachetonnent mais expédient les affaires courantes sans s’intéresser, tandis que d’autres rebondissent vraiment sur le truc. Generations c’est une opportunité intéressante quand elle est écrite par certains, une occasion perdue quand elle est écrite par d’autres.