Avant-Première VO: Review Generations – Iron Man & Ironheart #1
8 septembre 2017En parallèle de Secret Empire, Ironheart est à son tour projetée dans l’espace-temps pour aller à la rencontre de son prédécesseur, Iron Man, à une autre époque de sa vie. Prouvant que les numéros spéciaux de Generations ne sont pas égaux, Brian Michael Bendis s’empare du cahier des charges et donne à son histoire un fonctionnement totalement différent et bien vu.
Generations – Iron Man & Ironheart #1 [Marvel Comics]
Scénario de Benjamin Percy
Dessins de Marco Rudyn Szymon Kudranski & Nico Leon
Parution aux USA le mercredi 6 septembre 2017
On l’a déjà dit en parlant d’autres chapitres de Generations mais tous les personnages ne sont pas logés à la même enseigne. D’abord parce que certains d’entre eux ont côtoyés leurs alliés, les connaissent donc et qu’il est nécessaire de trouver un twist si on veut renouveler la rencontre. Et puis, bien sûr, ils ne disposent pas tous des mêmes auteurs. Certain s’efforcent de trouver une finalité à leur histoire (par exemple Jason Aaron concernant Thor) tandis que d’autres se contentent d’expédier les affaires courantes de façon peu mémorables. Exemple la semaine dernière avec une réunion des deux Hawkeye totalement plate parce que mal pensée (si la jeune Hawkeye avait rencontré Hawkeye à l’époque où c’était un adversaire d’Iron Man, là, oui, on aurait vu quelque chose). Ce préambule est nécessaire pour souligner que le choix de l’époque est déterminant dans ces récits. Et pour le coup Brian Michael Bendis utilise la formule pour projeter Ironheart dans une époque totalement inattendue, qui ne cultive pas la nostalgie mais qui fait que la jeune héroïne peut ainsi se demander à son tour ce qu’elle deviendra. Bendis utilise pour cela une ère qu’il a déjà abordé dans d’autres épisodes (ou quelque chose de très semblable) mais cela fonctionne très bien, narrativement. Le seul écueil étant sans doute que l’on voit plus Tony Stark qu’Iron Man (contrairement à ce qu’augure le titre).
« It’s okay, I’ve had more time to process this entire scenario. »
L’autre point du scénario que l’on peut regretter, c’est qu’une partie des personnages réagissent à la présence de Riri Williams exactement de la même manière que ce qui est arrivé lorsqu’Eva Bell (Tempus des X-Men) s’est déplacé à travers les époques dans des annuels écrits par le même Bendis. Le phrasé est pour ainsi dire identique. Enfin, le numéro démarre très fort graphiquement (toute la scène d’arrivée de Riri) pour devenir par la suite quelque chose de beaucoup plus passable, plus vite expédié. Mais malgré ces réserves, l’épisode fonctionne bien (et c’est quelqu’un qui n’est pas convaincu par les actuels épisodes d’Invincible Iron Man qui vous le dit, précisons-le si nécessaire). Bendis s’est demandé comment rendre cette rencontre particulière, pour qu’elle ne fasse pas double emploi avec les continuelles discussions de Riri avec son intelligence artificielle ou avec les quelques rencontres avec le vrai Tony du présent. Il est allé chercher une époque qui ne faisait pas double emploi avec ce que l’on a déjà vu. Du coup, Riri et cette version de Tony ont le temps de discuter un peu sur le fond. Aucune grande révélation n’en sort, mais l’impression est de découvrir un monde, quand bien même brièvement. Disons-le, une bonne moitié des numéros « Generations » parus à ce jour ne font pas preuve d’autant d’idée. L’épisode n’est pas parfait, mais il peut lancer quelques pistes. Une assez bonne surprise pour un numéro dont on n’attendait pas grand-chose et un contenu plus frais que ce que nous propose la série régulière d’Ironheart.
[Xavier Fournier]