Dans les récents numéros de Civil War II, les Guardians of the Galaxy sont entrés dans la bataille. Mais qu’est-ce qu’ils font précisément à se mêler d’une histoire purement terrestre ? Dans cet épisode, Bendis et Schiti font le lien et s’arrangent pour donner une dimension personnelle à cette implication. Car une fois les Guardians plongé dans le crossover, ils trouvent un élément qui les concerne au premier chef…
Scénario de Brian Michael Bendis
Dessins de Valerio Schiti
Parution aux USA le mercredi 31 août 2016
Alors que The Thing est désormais bien à l’aise dans sa nouvelle vie, dans l’espace, les Guardians of the Galaxy reçoivent une sorte d’invitation de la part de Captain Marvel à se mêler du « différent » qui l’oppose à Iron Man. Brian Michael Bendis nous a habitué aux analepses, à un véritable tango narratif qui vise à placer une scène ou une situation et, seulement ensuite, nous montrer ce qui a mené à cette situation. Ici, cela ne manque pas de se produire à nouveau. Alors que dans la série Civil War II on sait que les Guardians sont arrivés sur Terre et semblent prendre parti pour Carol Danvers. Du coup ce Guardians of the Galaxy #11 nous montre comment les personnages ont pu décider de s’impliquer. D’un côté c’est « anti-dramatique ». Mais de l’autre c’est bien construit sur des réactions naturelles, comme le fait que Ben Grimm qui finalement se place un peu comme il l’était pendant la première Civil War. Là où il avait quitté les USA pour se réfugier en France, cette fois on comprend qu’une des raisons qui l’ont conduit dans l’espace c’est aussi d’échapper aux clashs entre super-héros. Inversement, il est un peu plus curieux de voir comment les Guardians se rangent automatiquement derrière Captain Marvel qui est une « amie » sans guère prendre en considération le fait que Stark lui-même a partagé leurs aventures quelques temps. Le « et si on attendait de connaître la version de Tony » est dit… mais assez vite caché sous le tapis.
« I’m allergic to Avengers fighting with each other. »
Un des problèmes que l’on peut avoir avec la série Guardians of the Galaxy, c’est qu’elle ne crée pas « d’endroit ». Le récit de super-héros new-yorkais et l’odyssée de personnages dans l’espace se distingue entre autres choses parce ce que dans le second cas les protagonistes créent et explorent leur contexte à mesure qu’ils avancent. Il suffit de ressortir vos anciens épisodes de Captain Marvel, d’Adam Warlock ou même de Star Trek pour comprendre que l’on créé à chaque fois de nouvelles planètes à défendre ou à explorer. Sur les Guardians, Bendis s’est au contraire enfermé dans une routine qui consiste à nous ressortir de manière aléatoire le combat contre les Skrulls, contre les Badoons et Thanos, passés en revue à tour de rôle. La libération de la planète de prisonniers était un pas dans cette direction de « création » mais elle est laissée assez vite derrière elle, pour sacrifier aux impératifs du crossover et se replacer finalement d’une autre manière dans la liste des adversaires des Guardians puisqu’assez vite l’ombre de l’un de leurs adversaires refait surface. Ceci dit, cette fois, le préambule permet de rendre la chose personnelle, d’expliquer en quoi les héros vont réagir ou pas aux évènements et comment Civil War II peut, d’un seul coup, avoir une signification personnelle pour eux, en quoi cela concerne (finalement à leur grande surprise) les Guardians of the Galaxy. Peut-être que la mise de côté apparente des relations avec Stark est un ressort que Bendis se garde pour le reste de Civil War II. Aux dessins, Valerio Schiti (épaulé par Richard Isanove aux couleurs) continue de progresser à vue d’œil, avec par exemple la scénographie des prisonniers libérés, dans le passage d’ouverture, qui m’évoque beaucoup une composition à la Carlos Pacheco époque Avengers Forever. Le seul « malus » qu’on pourrait donner à Schiti concerne sa représentation d’un Drax un peu fluet. Mais il faut dire que dans cette version de l’équipe, même scénaristiquement, c’est un personnage qui cherche un peu sa place, écrasé/dépassé dans le registre grande gueule par Angela et Gamora. J’ai aussi été un peu dérangé le rapprochement visuel entre Puck et Rocket qui fait très « Oh, voilà deux personnages de petite taille, ils ont sans doute des choses à se dire »… Mais c’est globalement un titre cohérent, avec un épisode qui explique bien la présence et les rôles des uns et des autres dans CWII, même pour ceux qui ne liraient que les aventures des Guardians et feraient l’impasse sur le crossover central.
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