Après la fin d’Inhumans vs. X-Men mais aussi la conclusion du run de Charles Soule sur le peuple de Black Bolt et Medusa, il appartient à Al Ewing de négocier, à travers ce numéro « Prime », un nouveau virage pour la nation inhumaine. A commencer par le dernier bout d’intrigue non résolu. Qu’est-il donc advenu de Maximus et de son gang de traitres ?
Scénario d’Al Ewing
Dessins de Ryan Sook et Chris Allen
Parution aux USA le 29 mars 2017
Après avoir perdu la substance qui symbolisait l’éveil de leur race, les Inhumains, sous le choc, s’ouvrent aussi à la démocratie (c’est d’ailleurs marrant que la chose intervienne de façon à peu près synchrone avec ce qui se passe au niveau du Wakanda). Al Ewing reprend les jouets laissés en place et fait ainsi allusion à une sorte de happy end d’IvX où les mutants et les Inhumans apprendraient finalement à se parler. Il ne réécrit pas tant les choses qu’il leur donne une tonalité bien plus positive que le dernier numéro du crossover pouvait nous le laisser entendre. Mais il doit aussi régler le sort d’une poignée d’évadés d’Attilan (Maximus, Lineage, Unspoken et Triton) dont on n’avait plus entendu parler et qu’il convient donc de neutraliser. La chose va quand même prendre un tiers de ce numéro mais dans le même temps donne la dose nécessaire d’action et d’antagonisme. On appréciera que dans l’histoire Ewing fasse usage de pratiquement tous les Inhumans les plus notables (c’est à dire aussi bien la famille royale que la nouvelle génération), d’où un sentiment de lire quelque chose qui ressemble vraiment à une histoire des Inhumans et pas seulement une suite de « newbies » pas très reconnaissables (bon boulot cependant sur des persos come Swain). Ce qui ne veut pas dire qu’il s’agit d’un sans-faute, surtout en ce qui concerne le destin ultime de Maximus…
« Come with me if you want to be awesome. »
Mais par endroits Ewing fait mouche. Comme par exemple l’injection de Marvel Boy, dont on pouvait se demander à l’avance ce qu’il venait faire là et qui se glisse dans l’histoire d’une manière apparemment bien plus naturelle que Beast ou Human Torch ces derniers mois. On aura cependant un petit regret en ce qui concerne le dessinateur Ryan Sook, qui nous a donné de plus belles pages. La cohabitation avec le style de Chris Allen est inégale. Par contre d’une manière générale il y a un sentiment de mieux, avec des Inhumans moins irresponsables, moins autocentrés, moins sectaires, qui ces derniers temps semblaient surtout faire passer leurs affaires avant le bien être des autres (la santé des mutants ? Rien à foutre ! »). Il y a une forme de retour à l’optimisme. Même si en un sens ils ont échangé leur place avec celle des mutants, avec une situation où plus aucun inhumain nouveau ne peut émerger, ils ont conscience néanmoins d’être plus nombreux qu’ils ne l’avaient jamais été sur Terre. Reste donc une redécouverte d’eux-mêmes à effectuer. C’est sympa, ou en tout cas « plus sympa », mais il restera à prouver des choses dans les numéros à venir. On peut aussi regretter que l’histoire nous donne peu de pépites pour savoir ce que seront les séries de Black Bolt et des Secret Warriors, mettant surtout l’accent sur la future mission des Royals. Du mieux, mais peut sans doute encore mieux faire.
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