Avant-Première VO: Review Justice League of America #13
2 septembre 2017Une partie de la Justice League of America a décidé d’accompagner le nouvel Atom dans sa quête de Ray Palmer. Arrivés dans le Microverse à l’issue de l’épisode précédent, les héros se retrouvent confrontés à une mystérieuse silhouette qui a tout l’équipement de Palmer. Est-ce pour autant l’Atom classique ? C’est plus compliqué…
Justice League of America #13 [DC Comics]
Scénario de Steve Orlando
Dessins de Ivan Reis
Parution aux USA le mercredi 30 Août 2017
Avec Justice League of America le scénariste Steve Orlando a cet avantage sur Bryan Hitch et l’écriture de la série Justice League « tout court », c’est que la composition du groupe repose sur des personnages plus malléables, puisque la plupart d’entre eux ne sont pas associés à d’autres titres. Cela se sent très régulièrement avec la manière dont les héros réagissent de l’un à l’autre, beaucoup plus librement que dans le titre « mère » (où c’est sans doute un vrai casse-tête de validation pour savoir si Barry Allen fleurte avec Jessica Cruz ou si ce mois-ci il est avec Iris, par exemple). Dans ce monde étrange qu’est le Microverse, sorte de Science-Fantasy post-apocalyptique, Batman, Frost et les autres ne peuvent se raccrocher à eux-mêmes et la dynamique du groupe, passé les « effets spéciaux » et le contexte de SF, est essentielle dans l’histoire. Pour autant qu’on nous serve une aventure de la JLA, il y a aussi de l’enjeu, avec une menace, les « Quantum Storm » qui est sans doute connectée (directement ou indirectement) à la réécriture de la continuité. L’impression générale est qu’on touche à quelque chose qui pourrait-être l’arrière-boutique des New 52 et de Rebirth. Pour donner de l’ampleur à ce numéro où, finalement, on parle et on explique beaucoup, le dessin d’Ivan Reis est incontournable. Rien que ses choix d’angle de vue, souvent en légère plongée ou contre-plongée, sont une sorte de descendance du Neal Adams de l’époque Kree-Skrull War. Pour dynamiser une saga, avoir Reis à bord, ça aide !
« Professor Palmer was working with someone besides me? »
Dans ce constat plutôt assez positif, certains angles d’approche de Steve Orlando semblent plutôt curieux, en particulier quelques détails qui touchent à Choi. C’est d’autant plus étonnant qu’Orlando est le principal auteur à avoir travaillé sur le Ryan Choi de Rebirth et qu’il l’a donc façonné à sa manière, en insistant sur un problème chronique de confiance en soi. Mais cette fois, des petites touches sonnent faux. Rien qui défigure véritablement l’ensemble, mais de petites dissonances. Comme par exemple la réaction de Ryan quand il découvre que Palmer travaillait avec d’autres. Le Choi habituel de la JLA serait plutôt du genre à gamberger en se disant que c’est un nouveau signe qu’il n’est pas à la hauteur. Là, Orlando semble l’écrire plus comme quelqu’un de vexé, ce qui ne cadre pas vraiment avec le caractère qu’il a lui-même défini. On espère aussi être surpris par quelques pistes. D’une certaine manière, la nature même des Quantum Storms fait que les deux interlocuteurs pourraient tous le deux dire vrai tout en étant contradictoires, parce que frappés par des retcons différentes. D’un autre côté, il est à espérer que Moz-Ga, l’entité silencieuse mentionnée dans cet épisode, n’est pas simplement un cliché digne du Magicien d’Oz. Parce que si on devait nous dire dans les numéros à venir que c’est Palmer lui-même, ce serait très téléphoné. Mais bon, autant à ce stade il s’agît du Doctor Manhattan, de l’Anti-Monitor ou de ce que vous voulez.
[Xavier Fournier]