Avant-Première VO: Review Justice League vs. Suicide Squad #3
4 janvier 2017La Justice League est tombée au combat. La voici prisonnière, aux mains d’Amanda Waller, enfermée dans la même prison que le Suicide Squad et visiblement destinée à servir… ou non. En fait l’épisode prend une toute autre tournure, presque caricaturale tant les motivations des personnages semblent tomber de façon artificielle et se compliquant la vie pour gagner (ou perdre) du temps.
Justice League vs. Suicide Squad #3 [DC Comics]
Scénario de Joshua Williams
Dessins de Jesus Merino
Parution aux USA le mercredi 4 janvier 2017
Troisième épisode de Justice League vs. Suicide Squad est donc milieu de la minisérie, avec les numéros parus jusqu’ici qui nous auront portés jusqu’à ce moment où les membres de la League ont été piégés par les pouvoirs de Killer Frost. On comprend, bien sûr, qu’il s’agisse de faire monter en puissance la jeune femme aux pouvoirs frigorifiques, en prévision de son futur rôle dans la nouvelle Justice League of America, tel qu’il a déjà été annoncé. Là-dessus se pose la question de savoir ce que peut devenir l’équipe une fois emprisonnée par une organisation paragouvernementale. Et là, franchement, le scénario de Joshua Williamson tombe d’un ou deux crans vers des lieux communs. Vous êtes un personnage cynique comme Waller, aux ordres du gouvernement et… vous ne faites rien quand vous récupérer des surhommes de cette trempe ? Rien pour essayer de les démasquer ou de leur injecter la même bombe que le Squad ? Mieux : Waller attend que Batman s’échappe… pour pouvoir lui parler et négocier. Et là on se demande clairement, si c’était pour faire ça, pourquoi Waller n’a pas négocié dès le début (par exemple lors de son passage dans la Batcave, dans Batman #13). En gros elle ne les a fait battre pour… rien. Et l’essentiel des décisions dans ce numéro vont tomber de la même manière. D’une part la League n’a pas l’air d’avoir de plan. De l’autre part Waller a bien un plan, mais il est théâtral et peu crédible. Le fait de demander à ses hommes d’acheminer Batman vers l’infirmerie parce qu’elle sait qu’il va chercher à s’évader et que comme ça, elle sera dans la bonne pièce pour lui parler… Sérieusement pourquoi ne pas être allé dans sa cellule pour s’adresser à lui ? C’est comme ces mauvais films où le méchant s’exclame « je savais que tu allais faire ça » tandis que le scénariste espère qu’en avouant à voix haute un cliché cela passera mieux…
« We’re just the ones who keep on surviving… »
Il y a un passage moins fragile, où Williams continue de construire le personnage de Killer Frost, en soulignant sa responsabilité et sa sensibilité. Dans le même registre et dans le prolongement de cette scène, Deadshot dit des choses intéressantes sur la différence de philosophie entre le Squad et la League. Globalement on a quand même l’impression que le scénariste aurait pu s’épargner cette « case prison » et passer plus de temps à installer les protagonistes. Il y a trois groupes à gérer et la bande de Lord s’est jusqu’ici contentée de faire des choses dans son coin. Maintenant, d’un seul coup, Waller a l’air très pressée de les coffrer à nouveau (après avoir perdu beaucoup de temps avec ses manigances). Arrivés à mi-chemin de la minisérie, on en sait peut sur les motivations de ce troisième groupe et si la fin de l’épisode lâche une information importante, elle me semblait évidente depuis le début. Rajoutez à cela que le dessin est assuré par un Jesus Merino dont j’aime bien le travail en général (mais qui n’est pas ici au meilleur de sa forme) et on obtient un numéro assez morne. Pas mauvais/mauvais, mais qui marque un tassement par rapport au début de la série. Et dans le même temps il ne reste pas non plus 36 numéros derrière. On a clairement l’impression d’être entré dans le « ventre mou » du récit…
[Xavier Fournier]