Avant-Première VO: Review Justice League vs. Suicide Squad #6
28 janvier 2017Plus que le « Suicide Squad Zero », une nouvelle menace est apparue qui force la Justice League et le Suicide Squad à la fois à se combattre mais aussi à s’unir, alors qu’une partie des gens de la rue sont « éclipsés » et transformés en fous furieux. Mais n’aurions-nous pas déjà vu quelque chose de cet ordre ?
Justice League vs. Suicide Squad #6 [DC Comics]
Scénario de Joshua Williamson
Dessins de Howard Porter
Parution aux USA le mercredi 25 janvier 2017
Sans prétendre réinventer la roue, Justice League vs. Suicide Squad avait commencé de bonne manière puisque pour le coup les deux groupes ont de vraies raisons fondamentales de s’opposer l’un à l’autre. L’ajout d’un troisième groupe venu semer les perturbateurs permettait également de lancer quelques pistes pour d’autres intrigues à venir. Mais quelque part à mi-chemin l’exécution de l’idée s’est pervertie, avec des motivations de Maxwell Lord devenues assez floues et désorganisées. Glisser ici, à la fin du sixième épisode, un coup de « ah ah mais en fait il n’était qu’une marionnette dans les plans de quelqu’un d’autre qui avait tout prévu » n’excuse pas tout et d’ailleurs cela ne fonctionne pas vraiment, quand on voit le nombre de « variables » de ce plan supposé : mettre en péril la Terre entière pour régler une forme de question politique/relationnelle semble quand même un risque délirant par rapport à ce qu’il y à gagner. La chose est que ce crossover avait l’avantage de remettre sur le devant de la scène un certain nombre de personnages, en particulier du côté de l’équipe Zéro. Si la mise en place de Killer Frost et Lobo fonctionne plus ou moins, les autres sont de la véritable chair à canon. Max Lord, par exemple, après être apparu comme un danger de première importance dans le début du crossover sombre tour à tour dans les manipulations d’Eclipso et de quelqu’un d’autre, redevenant du coup un danger de troisième ordre, qui en impose beaucoup moins. L’erreur aura été, à mi-course, de nous refaire Trinity War, avec Eclipso remplaçant la Pandora Box mais sinon le reste est là, les trois équipes qui s’affrontent, Superman et les autres possédés…
« Eclipso just unlocks the darkness within. »
L’autre priorité de Justice League vs. Suicide Squad est de justifier la création d’une nouvelle mouture de la Justice League of America (la troisième en 5 ans), dirigée par Batman mais composée en partie de super-vilains. Disons-le, tout est justifiable pourvu qu’on y mette les formes. Déjà, il faut noter que Batman avait une certaine dose d’hypocrisie pour s’opposer à Waller et vouloir la fin du Suicide Squad après avoir utilisé les mêmes méthodes dans l’arc « I Am Suicide ». Et puis après tout il donne une seconde chance à Clayface dans Detective Comics. Mais ces éléments utilisables passent à la trappe, Batman semblant juste s’être fait à l’idée que le Suicide Squad est nécessaire (?) et de bosser avec Killer Frost et Lobo (?). Autant dire que la manière dont c’est amené est assez creuse, artificielle, et qu’on reconnaît assez peu la mentalité habituelle du héros. Par ailleurs, Howard Porter propose des dessins en rupture avec les premiers épisodes du crossover mais assez innovants, même par rapport à son style habituel et on serait curieux de voir une saga dans ce sens. Reste, au final, plein de petites pistes disséminées, liés à des persos comme Johnny Sorrow. Justice League vs. Suicide Squad était bien parti mais la chose s’affaisse sur la fin…
[Xavier Fournier]