Des années après Doc Frankenstein et le plus récent We Stand On Guard, le trop rare Steve Skroce goûte à nouveau aux joies du comic-book en creator-owned avec Maestros, sorte de fresque baroque qui raconte les aventures du fils-batard d’une dynastie des plus grands rois sorciers de l’univers. Tandis que le style graphique de Skroce a évolué, le scénario place l’histoire dans la périphérie de scénaristes tels que Mark Millar et Rick Remender.
Scénario de Steve Skroce
Dessins de Steve Skroce
Parution aux USA le mercredi 18 octobre 2017
Catastrophe pour les Maestros ! La caste des magiciens les plus puissants de l’univers vient de s’éteindre, massacrée par le démoniaque Mardok, qui a éliminé jusqu’au dernier héritier de la famille. Enfin presque, puisqu’il a gardé pour la fin le batard de la famille. Bien qu’il possède les pouvoirs de son père, il a été exilé sur Terre où il utilise ses dons pour des manigances et de petites escroqueries bien en deçà du talent des Maestros. Et voilà que sa mère, ex-concubine, refait surface pour lui apprendre qu’il est en quelque sorte le maître de l’univers… Enfin, s’il arrive à échapper aux sbires de Mardok, lancés à ses trousses. Maestros #1 emprunte la trame de l’héritier, du type à qui l’on apprend soudain qu’il a gagné le gros lot et dans le même temps hérité d’un conflit. Il y a comme un parfum de Mark Millar là-dedans, comme une structure en commun avec Wanted, Secret Service ou Jupiter’s Legacy, transposé dans le registre de la magie. Mais là le récit se découpe en deux tranches de temps. Il y a d’abord l’action immédiate (comment le batard, apparemment héros ou antihéros de la série, se retrouve à hériter) et puis il y a le passé (comment ce même personnage a découvert qui était son père et comment il s’est fait viré de la famille).
« Hallelujah! I’m a new man! »
Le dessin de Steve Skroce est ici considérablement moins chargé qu’au début de sa carrière, avec l’accent moins mis sur les ombres et les textures, plus tourné vers la définition d’un univers qui alterne entre réalisme et fantaisie. Comme par exemple les épées qui parlent et qui sont capables d’être d’assez mauvais caractère. Ou encore le conseiller à tête de fleur. « Eloignez les enfants du poste » comme dirait l’autre, quand le monde réel et la magie se rencontre. Rien à voir avec du Harry Potter mais au contraire de la « nudité frontale » comme on ne risquait pas d’en voir au temps du Comics Code. Comme dans Saga, une bite est une bite. Pas de contre-champ ou de jeu d’ombre pour essayer de cacher la virilité turgescente d’un protagoniste. C’est cru par endroits. Pas beaucoup finalement mais quand le besoin se fait sentir, il n’y a pas de faux-semblant ou de pudibonderie. Maestros démarre comme un récit atypique, difficile à cerner ou à définir. C’est surtout le début des règles du jeu, l’exposé d’un univers où il va faire bon se promener…
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