Avant-Première VO: Review Rise of the Black Panther #1
8 janvier 2018L’origine de Black Panther n’a pas été autant revisitée que celles de Spider-Man ou Batman. Mais surtout elle a fait l’objet de rajouts intensifs selon les auteurs (il suffit de comparer la version de Black Panther de Jack Kirby et celle de Reginald Hudlin pour constater le grand écart). Pas tout à fait par hasard à l’aube d’un film consacré au monarque du Wakanda, Evan Narcisse et Paul Renaud se lancent dans un nécessaire travail de synthèse.
Rise of the Black Panther #1 [Marvel Comics]
Scénario d’Evan Narcisse
Dessins de Paul Renaud
Parution aux USA le mercredi 3 janvier 2018
Au demeurant il y a assez peu de surprise dans ce premier numéro de Rise of the Black Panther puisque le scénariste Evan Narcisse s’attache surtout à reprendre des éléments connus concernant le père de T’Challa (l’actuel Black Panther). C’est à dire que l’on se replonge dans des événements qui expliquent comment Captain America a pu obtenir du vibranium des décennies avant le reste de l’Occident pour son bouclier rond. C’est vrai qu’en jouant un rôle essentiel dans l’évolution de Cap, T’Chaka (« Black Panther Senior ») s’offre une ligne de CV importante dans l’histoire de l’univers Marvel. Mais si Narcisse reconnaît l’influence de la minisérie Rise The Flag, il faut aussi se souvenir qu’à la base tout part d’un épisode écrit par Christopher Priest au début des années 2000. Si, comme dit en intro, l’origine de Black Panther ne fait pas partie de celles qui sont répétées en boucle, l’origine du bouclier de Cap et son lien avec T’Chaka fait partie de ce qui commence à être très connu. Puis vient un autre élément classique, l’intervention de Klaw. Et donc on peut facilement se convaincre que ce premier épisode ne nous apprend rien de nouveau. Si ce n’est qu’il y a quand même un changement de polarité. Dans l’historique du Wakanda et de Black Panther, on voit souvent les choses sous l’angle de la transmission paternelle. Or, Narcisse ramène quand même dans l’histoire la mère du héros. C’est naturel mais regardez les différentes origines de Black Panther et combien se donnent la peine de mentionner sa mère ? Pas beaucoup. L’autre élément renforcé est une intervention du père Stark, qui jouera peut-être un rôle dans le reste de cette mini.
« That does not happen in Wakanda. »
Pour ce qui est des dessins, Paul Renaud est une valeur sure. Commencer par une scène qui utilise Captain America permet d’ailleurs d’assurer une transition naturelle avec les précédents projets du dessinateur, lié au patriote masqué. Néanmoins il y a quelques pages, plus particulièrement liées au Wakanda, où l’ambiance se cherche. C’est à dire que bien qu’on prenne la peine de glisser certains accessoires (un radio-téléphone, une moto plus vieille, une armure plus lourde…) pour s’efforcer de dater les choses, la notion de retour en arrière dans le temps ne fonctionne pas vraiment. La scène liée au conseil (la discussion avec Cangza) est tellement raccord avec ce que l’on nous montre du Wakanda de nos jours dans la série principale qu’on a du mal à ressentir un quelconque « flashback ». Depuis les sixties, l’univers Marvel nous raconte que T’Challa est supposé avoir modernisé son pays après ses études. Mais là, si on y regarde bien la représentation qui en est faite, on se dit que le Wakanda d’avant la naissance de T’Challa est quand même très (trop) proche, à un ou deux téléphones près, de ce que le même héros dirige à l’âge adulte. Rien qui ruine la lecture, mais le passage d’une époque à une autre aurait mérité d’être un peu plus présent. Sous peine d’insinuer involontairement que T’Challa n’a pas changé grand-chose. Par contre à partir de la fin de l’épisode, on arrive en pleine Terra Incognita, un peu comme si on prenait un épisode pour expliquer le meurtre des parents Wayne et qu’à partir de là on allait pouvoir entrer dans le vif du sujet et raconter comment l’enfant est devenu un héros. Les choses sérieuses commenceraient alors la prochaine fois ?
[Xavier Fournier]