Dans Seven To Eternity, les compères Rick Remender et Jerome Opena (Strange Girl, Fear Agent, Uncanny X-Force…) se retrouvent pour nous décrire un univers baroque où la science n’existe pas. En lieu et place, les gens utilisent de la magie que ce soit pour braconner ou pour se défendre. Mais une famille de fuyards est bientôt retrouvée par le tyran de ce monde…
Scénario de Rick Remender
Dessins de Jerome Opena
Parution aux USA le mercredi 21 septembre 2016
Le prolifique Rick Remender s’éclate dans sa phase actuelle et semble parti pour se tailler un réseau de séries dont la diversité n’est pas sans évoquer ce que fait Mark Millar avec le Millarworld. Mais depuis qu’il s’est à nouveau concentré sur le creator-owned, Remender s’est surtout intéressé à la science-fiction, quand bien-même il s’agit parfois d’une SF délirante (il suffit de voir certains des mondes explorés dans Black Science). Cette fois, cependant, le cadre est différent, dans un monde où pratiquement tout est magie. Tout au plus on croise un accessoire qui ressemble à une carabine mais le tout fonctionne à coup de surnaturel et avec les « ongles » qui contiennent la magie de chaque clan familial. Après nous avoir présenté une faune fantastique, digne d’Avatar, Remender et Opena nous familiarisent avec un groupe de fermiers (pensez à des cow-boys qui pratiqueraient la sorcellerie), qui se sont tenus à l’écart d’une grande guerre mystique. Un camp les considère comme des traitres tandis que pour l’autre il s’agit de fuyards dont il faut à nouveau s’assurer la servitude, de manière un peu féodale.
« Get the children down into the bunker. »
Comme Sean Murphy dans Tokyo Ghost, Matteo Scalera dans Black Science ou Greg Tocchini dans Low, Jerome Opena se lance dans un véritable design planétaire, avec sa propre logique visuelle, ses propres usages. Mais on reconnaît rapidement les grandes figures de l’écriture de Remender, avec une famille éclatée, déchirée, chaque « morceau » étant obligé d’aller de l’avant en espérant que l’autre saura s’en tirer. Ce côté fermier confronté à des êtres surnaturels (et en particulier au « big boss » de niveau) a aussi quelque chose, dans la tonalité, qui me fait penser à certains livres de Stephen King. Néanmoins on touche à peine la surface de ce monde et on referme ce premier numéro, certes intéressant et superbe (encore qu’il me semble qu’Opena a allégé son style suite à son passage chez Marvel) avec l’impression de ne pas encore avoir fait le tour des « règles du jeu » de cette série. Il faudra sans doute, comme pour Tokyo Ghost, quelques épisodes avant d’en prendre la réelle mesure.
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