Shield #4 referme l’arc en nous donnant les derniers éléments de l’origine de Victoria Adams, tout en donnant à l’héroïne les moyens de s’affranchir du moule habituel du héros patriotique, épousant un comportement autrement plus critique envers les Etats-Unis et leur politique ces dernières décennies.
Scénario d’Adam Christopher & Chuck Wendig
Dessins de Greg Scott
Parution aux USA le mercredi 9 novembre 2016
Réveillée au XXI° siècle, Victoria Adams, alias le Shield, est une sorte d’incarnation de l’esprit de la révolution américaine. Depuis son retour, elle a agi pour le bien des USA, selon ce qui lui indiquait l’organisation secrète Black Seven… Mais ses missions à l’étranger n’ont fait qu’élever les tensions, aussi bien au niveau international qu’à l’intérieur des frontières américaines. Tandis que les uns la traite de terroriste, les autres la considère comme héros du peuple… ce qu’elle n’a pas vraiment été jusqu’ici, bien que ce soit à son insu : Black Seven, à qui elle faisait confiance, a un but caché : ni plus ni moins que déclencher la Troisième Guerre mondiale afin de « purifier le monde ». Au point que le leader du groupuscule manipule désormais le Président, depuis le bureau ovale de la Maison Blanche. Avec les derniers amis qui lui restent, le Shield va tenter de réinstaurer la démocratie. Adam Christopher et Chuck Wendig font le job pour instaurer une héroïne patriotique qui, tout en ayant des racines séculaires (et en étant pas du tout semblable au Shield des origines) a un raisonnement qui correspond à l’ère du temps, à l’activisme, aux réseaux sociaux. Son ami David pourrait aussi bien être Snowden puisque le trio principal ne défend pas tant l’Amérique… qu’il protège les habitants du pays contre les dérives d’une politique manipulée par les riches et les puissants.
« This world is not yours to fix! »
Le dessin sombre de Greg Scott pourrait se positionner dans un certain esprit « Marvel Knights », avec des ambiances à la Michael Lark (encore que pas à la même hauteur). Il tique par contre sur la représentation de Chase, personnage plus « flashy » sous sa forme réelle, que l’artiste a du mal à intégrer au reste. Même si le méchant de service n’est pas directement le Président lui-même, Chase a, scénaristiquement, quelque chose qui fait un peu penser au Ken Wind d’Elektra Assassin, dans le nihilisme qu’il représente. Les standards de production d’Archie/Dark Circle Comics ne sont pas ceux d’un Marvel, d’un DC ou d’un Image. Il convient d’avoir la chose en tête quand on se lance dans cette lecture. Par exemple, la scène où les gens reçoivent un message ou une appli « Shield » est assez vague pour qu’on ne comprenne pas vraiment comme cela peut faire basculer les choses, du point de vue du plan des héros. Mais c’est plutôt sympa à lire. Le modèle d’une héroïne patriotique qui protège le peuple contre l’Etat, qui choisit la moralité contre les règles, a quelque chose qui résonne dans l’air du temps. Ce n’est pas Captain America. Ce n’est pas Wonder Woman. Mais une héroïne un peu plus « black ops », capable de s’engager de manière différente pour les causes du moment. Reste à savoir si Dark Circle Comics a des idées pour elle sur le long terme…
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