Avant-Première VO: Review Spider-Man/Deadpool #8
16 août 2016Joe Kelly et Ed McGuinness retrouvent Spider-Man et Deadpool (et inversement) pour faire avancer l’intrigue qui a marqué les débuts de cette série. Qui a commandité le meurtre de Peter Parker ? Qui a les moyens de se faire passer pour ce dernier, connait tous ses secrets ? Un épisode certes efficace mais où la folie semble quand même ne pas pouvoir dépasser un certain plafond.
Spider-Man/Deadpool #8 [Marvel Comics]
Scénario de Joe Kelly
Dessins d’Ed McGuinness
Parution aux USA le mercredi 10 août 2016
Après avoir découvert l’effraction dans ses bureaux, Peter Parker décide d’en avoir le cœur net et de découvrir qui est l’employeur de Deadpool. Le mercenaire lui-même aimerait bien en savoir plus sur celui qui lui a donné cette mission. L’ennui pour Wade Wilson c’est que, même s’il fait le pitre, il a perdu la confiance qu’il avait pu gagner dans ces derniers épisodes. Spider-Man, qui avait quitté les Uncanny Avengers pour ne pas travailler avec lui, en était presque venu à le considérer comme quelqu’un de touchant. Là, plus question de confiance et Deadpool redescend en bas de l’échelle. Une fois que l’on a passé les deux figures de proue de la série, que l’on a usé de quelques artifices comme un énième costume de camouflage de Spider-Man, il reste donc l’employeur de Deadpool, un certain Patient Zero qui aime à transformer ses victimes en monstre, à mi-chemin entre l’île du Docteur Moreau et le fou d’Human Centipede. Là, quand même, Joe Kelly rencontre un obstacle dans son récit car ce n’est pas comme si l’on manquait de savants fous de ce genre dans les comics. Du coup, il y a peu d’originalité dans le personnage et on se raccroche à l’espoir que sa véritable identité aura du sens pour les deux héros, qu’il n’y aura pas une pirouette en bout de course.
« Why manipulate this idiot… to kill that genius ? »
Du coup c’est bien la dynamique d’Ed McGuinness et ses angles décalés qui donnent son punch à l’épisode. McGuinness est d’une régularité sidérante, ce qui veut dire aussi que l’on prend à un moment son rythme… mais il fait le show. Mais il manque quand même un petit « grain », une fois dépassée la scène d’ouverture avec les nains ninjas. C’est marrant, mais pas « fou », en tout cas pour une bonne partie de l’épisode. De fait, l’attention est finalement attirée par une référence assez surprenante au souvenir que Parker peut avoir d’un arc parmi les plus décriés de Spider-Man. On est curieux de savoir ce que Kelly peut faire à partir de cela (à moins que ce ne soit qu’un leurre ?) et s’il peut être transgressif et surprenant avec cet évènement du passé. Au final on a plus l’impression d’un épisode de transgression, qui négocie le virage entre le premier arc de la série, où les deux héros apprenaient à se faire confiance et où le « boss » restait invisible, et cette nouvelle phase où Patient Zéro prend un rôle plus actif dans l’affaire. A voir où cela mènera les auteurs.
[Xavier Fournier]