Fin de la série Supreme Squadron. James Robinson doit, pour l’occasion, décider du sort même des personnages et tirer un bilan de leur mission. Style oblige, cette conclusion a un peu le même feeling que les ultimes épisodes des All-New Invaders ou des Fantastic Four du même auteur. C’est à dire qu’en surface on ferme le rideau mais que le scénariste en profite pour continuer d’avancer ses éléments sur un plateau global.
Scénario de James Robinson
Dessins d’Emilio Laiso
Parution aux USA le mercredi 18 janvier 2017
Que faire d’une série lorsqu’elle n’a pas trouvé son public ? La réponse tombe comme un couperet : il faut l’arrêter. Ceci dit, quand bien même Squadron Supreme n’aura pas été un succès commercial, la série entreprise par Robinson avait l’avantage de ne pas obéir aux codes habituels des équipes de Marvel ni même de se complaire dans la parodie des recettes de DC. Mais il faut refermer la porte, donc, et l’auteur doit décider du devenir de l’équipe et surtout de ses membres, alors que plusieurs d’entre eux ont compris ces derniers temps que la revanche et l’approche proactive ne sont pas des solutions. Ce qui fait que dans ce dernier numéro le groupe éclate, à mesure qu’on tire un rapide bilan… en mi- teinte puisque l’équipe aura rarement tenue sa promesse de départ, à savoir faire payer ceux qui ont causé la disparition de leurs mondes d’origine et protéger leur Terre d’adoption. Passé le premier arc et la mort de Namor, puis une aventure sur Weirdworld, le propos de départ s’est effiloché. Reste un Nighthawk extrême dans ses techniques et les autres membres, largement moins chauds pour continuer sur cette voie. Tout le monde se sépare, parfois de manière très abrupte. Thundra décide qu’elle a mieux à faire, par exemple, sans que l’alchimie qui la rapprochait d’Hyperion ait été explorée. Blur, Doctor Spectrum et Hyperion sont dispatchés dans de nouveaux rôles/environnements divers. Robinson et Laiso s’assurent que chacun d’eux ait une fonction.
« I stand by everything I’ve done. »
Dans toutes les séries qui s’arrêtent, il y a ce sentiment de tristesse et d’échec, rehaussé ici par le fait que le groupe ne survit pas en vue d’éventuelles apparitions dans d’autres titres. Mais dans le même temps, en acceptant de ne pas travailler forcément sur les séries les plus voyantes de Marvel, on sent bien que James Robinson l’a anticipé, poursuivant ses intrigues à sa manière, en prévision du coup d’après. Ainsi, en toile de fond, il y aussi ce qui arrive à Jim Hammond, l’ex-Human Torch, reformulé pour éviter les doubles emplois. Et certains ennemis du Squadron risquent bien de se réincarner dans les écrits futurs de l’auteur. Ce qui est dommage, au bout du compte, c’est que la série n’aura pas gardé le même dessinateur de bout en bout. Sur 15 épisodes, il y avait de quoi faire un vrai « corpus ». Et un sens l’idée donne l’impression de ne pas aller au bout des choses. Avec tel héros désormais placé auprès d’Atlantis, tel autre du côté des Inhumains, on passe à côté d’une fin qui aurait réellement permis de boucler la boucle : si les membres du Squadron Supreme étaient devenus les nouveaux Illuminati, protégeant cette Terre des intrusions, l’ironie aurait été belle. Mais globalement on sent bien que c’est une série qui aurait donné le meilleur d’elle-même seulement si elle avait connu 30 ou 40 épisodes.
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