Superman a rejoint Justice Incarnate, le « supergroupe » qui veille sur le multivers DC. Un personnage mystérieux (et forcément puissant) a entrepris de s’en prendre justement aux versions de Superman à travers les 52 mondes de DC et un plan de sauvegarde est engagé, tandis que la série fait directement suite à Multiversity.
Scénario de Peter Tomasi & Patrick Gleason
Dessins de Ryan Sook, Ed Benes, Clay Mann & Jorge Jimenez
Parution aux USA le mercredi 18 janvier 2017
Cette semaine, Superman donne dans l’épisode-chorale, avec quatre dessinateurs au rendez-vous (Ryan Sook, Ed Benes, Clay Mann & Jorge Jimenez, donc). Mais, pourtant, il ne s’agit pas d’un de ces numéros produits en urgence, quand il faut que tout le monde s’y mette pour tenir les délais. Au contraire, la série joue pleinement le jeu démarré pendant le Multiversity de Grant Morrison, à savoir que dès lors qu’on change de monde, on change aussi d’ambiance et donc de dessinateur. Sans oublier que Patrick Gleason co-écrit l’arc, on tient une nouvelle preuve que Peter Tomasi est un excellent « suiveur », terme non pas à prendre dans un sens péjoratif mais bien dans l’idée d’un auteur capable de ramasser les pièces laissées avant lui, de les reprendre et de conserver les choses dans un bon axe. On a pu le voir, entre autres choses, sur Green Lantern Corps ou sur Batman & Robin. Le voici donc associé à une suite valide de Multiversity. Sans se faire passer pour Morrison, il utilise le contexte qui a été délimité pour nous donner, avec son compère, une excellente histoire de Superman.
« We need to get to as many of these earths as possible… »
… Et par conséquent, l’histoire d’un Superman très en forme puisqu’à la différence de son prédécesseur des New 52, celui-ci a une plus grande connaissance des sagas cosmiques dans le multiverse. Une fois briefé sur la situation, c’est donc lui qui a un plan, de manière naturelle. C’est à dire qu’au-delà du décorum, des guest-stars et de la menace, Tomasi et Gleason nous rendent un Superman qui ne doute pas, qui est dans son élément. Reste, peut-être, que la ballade dans le multivers est un peu trop centrée sur les autres Supermen et que le personnage n’a guère l’occasion de « vivre » un peu ces autres mondes (en dehors de brèves batailles), ce qui donne à Multiplicity un petit côté « Spiderverse adapté à Superman ». Autre réserve, le « grand méchant loup » est un archétype de big boss de niveau, une sorte « d’anti-monitor bis » à ce stade et on peut espérer que les chapitres à venir lui donneront une spécificité et une plus grande personnalité. Mais (même s’il y a une remontée depuis Rebirth) cela fait bien des années qu’on n’avait pas vu une saga si engageante dans la série solo de Superman.
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