C’est tellement farfelu que cela en devient logique : comprimer les univers de Tarzan (alias le seigneur de la jungle et le « singe blanc ») et de la Planète des Singes, en réinventant la chronologie des deux concepts. Ces singes qui se sont chargés de l’éducation du jeune lord Greystoke, ils ne viendraient pas du futur, des fois ? C’est le point de départ de « Tarzan sur la Planète des Singes ».
Scénario de Tim Seeley et David Walker
Dessins de Fernando Dagnino
Parution aux USA le mercredi 28 septembre 2016
Si vous connaissez un peu les films originaux de la saga Planet of the Apes, vous vous souviendrez sans doute du postulat du troisième long-métrage, « Les évadés de la planète des singes » (1971) dans lequel les singes évolués Cornelius et Zira échappent à la destruction future de la Terre en prenant place dans une capsule et en faisant le chemin inverse de l’astronaute Taylor. Ils se retrouvent donc à l’ère contemporaine, où l’humanité n’est pas spécialement préparée à l’avenir qu’annoncent, accidentellement, ces singes. Cornelius et Zira ont par ailleurs un fils, Caesar, qui va mettre en marche les évènements menant à l’apparition de singes évolués. Tarzan On The Planet Of The Apes se présente comme une sorte de « what if » partant de ce préambule. Ici, Cornelius et Zira ont bien remonté le temps à bord de la capsule mais ils ont « loupé le coche » et se sont retrouvé dans l’Afrique du début du XX° siècle. Là, non seulement ils ont un fils (Caesar) mais ils recueillent aussi un jeune orphelin perdu dans la jungle, Tarzan. Le garçon humain devient donc le frère adoptif de Caesar et tout ce petit monde vit dans l’Afrique de 1901, en passant inaperçu. Reste que l’on nous a promis Tarzan SUR la planète des singes et pas spécialement les singes dans le monde de Tarzan. La promesse est remplie, cependant, puisque des failles temporelles ne tardent pas s’ouvrir, permettant d’aller entre les deux époques (1901 mais aussi le futur des singes, désormais situé en 2016 puisque Caesar est apparu sur Terre plus tôt).
« Fate allowed us to adopt a shipwrecked human child lost among apes »
Même s’il est difficile d’anticiper ce que vaudra le crossover dans son ensemble (les allers-retours entre les deux époques pourraient tourner court), ce premier épisode de Tarzan On The Planet Of The Apes est une vraie surprise. D’abord il y a le dessin de Fernando Dagnino qui saute aux yeux. Très inspiré, expressif, il démontre au premier coup d’œil que l’on n’est pas dans un simple « boulot de commande ». Et puis il a l’attention des deux scénaristes à baser leur histoire sur une variation de la saga classique de la Planète des Singes au bon moment charnière. Comme dit plus haut, c’est tellement farfelu que cela en devient logique, oui, mais c’est fait en respectant l’essence des personnages, en… hum… « singeant » aussi avec talent certaines bribes de dialogues tirés des livres ou des films. Sortez le pop-corn, voici une aventure improbable, inattendue, tordue, mais marrante. Reste à savoir si Tarzan ira faire un petit tour devant la Statue de la Liberté !
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