Vous suiviez cette série pour les aventures de Thanos ! Patatras ! Cette fois le Titan Fou est aux abonnés absents… Mais revenez ! Ne loupez pas cette occasion de mieux faire connaissance avec une partie du casting. Même si le rôle-titre n’est pas là, Lemire et Deodato en profitent pour dynamiser le ton, donner du corps aux évènements, des motivations aux uns et aux autres.
Scénario de Jeff Lemire
Dessins de Mike Deodato Jr.
Parution aux USA le 22 février 2017
On a laissé Thanos aux prises avec la Garde Impériale mais… Jeff Lemire et Mike Deodato Jr. décident de mettre un coup de projecteur du côté de l’alliance de Thane. Ou plus exactement sur le passé du fils de Thanos. Avant cette série on l’avait laissé sous l’influence d’un des membres du Black Order. On l’a retrouvé ici en compagnie du Champion, un personnage qui, au demeurant n’a pas grande raison de se retrouver là. Les auteurs comblent donc les mois manquants et entament une redéfinition de Thane. Il faut bien dire que ce dernier était avant tout une sorte de Deus Ex Machina introduit vers la fin d’Infinity par Jonathan Hickman mais pas spécialement un caractère marquant. Lemire lui fait mordre la poussière, perdre son mentor et trouver un ami. Dans le même registre, le Champion est, depuis des décennies, un extra-terrestre unidimensionnel, seulement intéressé par l’idée de battre à la lutte son prochain. Là, Lemire en fait en quelque sorte un Lobo de Marvel et ses premières rencontres avec Thane sont d’autant plus crédibles qu’elles passent par une certaine simplicité et… une barre chocolatée… Ces deux-là n’ont jamais été aussi bien écrits.
« I am not my father. Do you have a problem with that ? »
Les vies d’Eros/Starfox et Nebula ont déjà été chroniquées dans les grandes largeurs depuis les années 80. Les laisser relativement de côté (à ce stade) fait sens, même s’il est certain que Lemire y reviendra. Pour l’heure, il préfère se concentrer sur le trio Champion/Thane/Death, nous montrant également les premières rencontres de celle-ci avec le fils de Thanos. Que dire du travail de Mike Deodato si ce n’est qu’il continue de mettre la pression et de livrer l’un des meilleurs boulots de sa carrière, avec l’utilisation de la trame qui dynamise tout, donne de la texture, du grain, aux décors. Lorsque Death parait au détour d’une pleine page, il y a quelque chose dans le dessin qui fait penser aux styles de certains dessinateurs philippins dans les titres d’horreur des années 70. C’est à la fois baroque et prenant. Même si Thanos n’est pas là, l’idée semble ici d’en faire une sorte de « baleine blanche » que les autres poursuivent. La lecture de Moby Dick n’aurait pas la même saveur si l’équipage lancé à sa poursuite était composé de personnages sans profondeur. Ici, Lemire et Deodato donnent de l’épaisseur là où elle est nécessaire… Tout en montrant également que cette alliance est fragile, instable. Les auteurs donnent de la personnalité à Thane et ses alliés pour mieux renforcer la densité de la série. Et cela fonctionne à merveille.
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