Il y a vingt ans naissaient les Thunderbolts, dans le ressac d’Heroes Reborn. Pour l’occasion la série actuelle voit le retour de ceux qui ont créé le groupe, que ce soit de manière littérale ou figurée. D’une part ce numéro s’ouvre avec une histoire inédite de Kurt Busiek et Mark Bagley, tandis que le Baron Zemo et les Masters of Evil viennent taper à la porte pour recruter à nouveau…
Scénario de Kurt Busiek, Jim Zub
Dessins de Mark Bagley, Jon Malin
Parution aux USA le 22 février 2017
On l’avait vu ici il y a quelques mois, la série Thunderbolts relancée après Standoff est pour le moins « compliquée » à lire, en particulier en raison des dessins de Jon Malin, qui semble s’être trompé de décennies. Autant dire que le prologue inédit produit par l’équipe Busiek/Bagley qui ouvre ce numéro anniversaire est une véritable bouffée d’air. Quelques cases suffisent à installer Atlas comme le personnage qu’il est, un grand gaillard qui préfère suivre les ordres et qui est quelque peu perdu si personne n’est là pour le guider. C’est un retour à la nature du héros (ou de l’anti-héros) doublé d’un retour plus immédiat, celui de Jolt, qui fut longtemps l’âme, la bonne conscience des Thunderbolts. S’il fallait symboliser que Busiek/Bagley donnaient une âme à ce groupe qui est dépourvu dans sa présente incarnation, on ne pouvait pas rêver mieux. Cependant ce n’est qu’un prologue d’une dizaine de pages, un préambule à la véritable histoire, le début d’un arc où Zub et Malin démarrent un véritable « retour de manivelle ». Pour fêter la vingtième bougie des Thunderbolts, le Baron Zemo et ses nouveaux Masters of Evil eux-mêmes envahissent le QG des Thunderbolts avec une proposition : les rejoindre ! Et c’est vrai que la majeure partie des protagonistes actuels de la série n’ont pas de raison profonde de vouloir faire le bien. Quelle sera donc leur réponse…
« Greetings, my old friends… »
Dès lors que l’on repasse dans la partie dessinée par Malin, on retombe de quelques étages en termes de qualité. Ce n’est pas seulement que les personnages sont dessinés sans grande épaisseur mais aussi que leur comportement s’en trouve altéré. Par exemple, quand le Winter Soldier a besoin de sortir en toute urgence, Malin préfère le laisser avec son manteau largement ouvert sur sa poitrine, torse nu. Parce que, bien sûr, quand les gens sortent à l’extérieur dans l’Arctique, ils ne pensent pas à se protéger du froid. On comprend que l’idée est de nous montrer qu’il est pressé, mais quand même… Par contre, niveau scénario, Jim Zub arrive à jongler avec ce qui se passer dans le reste de l’univers Marvel sans en faire des tonnes. On comprend où cela s’insère dans les évènements de Captain America: Steve Rogers. Et lorsque l’on se dit que si Kobik peut guérir Bucky, pourquoi ne pas aller plus loin dans la manière de l’épurer, le scénario suit lui aussi la même logique. Ramener Zemo pour le 20ème anniversaire est une évidence. Mais le fait qu’entre les Zemo et le Winter Soldier il y ait un passé rend, potentiellement, le face à face intéressant et un point d’entrée idéal pour ceux qui ont perdu de vue la série depuis de nombreuses années. Hélas, le dessin reste ce qu’il est. On reprend de l’intérêt au moment de la lecture du prologue, intérêt qu’on pourrait garder si le scénario de la suite était mis en image par un dessinateur un peu efficace. Ce n’est pas le cas et c’est dommage. C’est vraiment ce qui tire vers le bas cette série qui, pourtant, dans la perspective de Secret Empire, aurait un rôle idéal à jouer. Reste à savoir ce qu’il adviendra de Jolt et si son retour est permanet.
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