Batman, Wonder Woman et Superman sont prisonniers d’un monde fantaisiste, qui leur permet de revisiter leurs origines… ou tout au moins une version fantasmée de leurs genèses respectives. Ce troisième épisode est cependant marqué par un changement de dessinateur. Qu’est-ce que cela donne, Trinity, quand Francis Manapul n’est pas aux crayons ?
Scénario de Francis Manapul
Dessins de Clay Mann
Parution aux USA le mercredi 16 novembre 2016
Sous l’effet de la Black Mercy, Batman, Wonder Woman et ce Superman qu’ils connaissent si peu se retrouvent piégés dans un rêve commun. Après avoir vu l’enfance du jeune Clark à Smallviile, les trois héros assistent maintenant au meurtre des parents Wayne et à la manière donc Bruce est devenu Batman… Encore que dans ses véritables souvenirs, il n’y avait pas une sorte de cavalier infernal le menaçant. A se demander qui est le commanditaire de Poison Ivy et la nature du danger que le trio finira par affronter à son réveil. Néanmoins – et pour le coup ce n’est pas vraiment la faute du scénariste ici – l’enfance de Bruce Wayne est une époque régulièrement rabâchée. Quand ce ne sont pas simplement ses origines, de nombreuses séries y vont très régulièrement de leur « ajout » en la matière, tout comme, par exemple, All-Star Batman nous montre dans le détail l’amitié juvénile du jeune Wayne et d’Harvey Dent. Du coup, ce genre de séquence à Gotham a moins l’aspect de la nouveauté que revoir le père Kent, très peu revu depuis le reboot de 2011. On est en terrain connu, en attendant de passer, inexorablement, à une séquence Wonder Woman qui pourrait être plus intéressante (dans le sens où on est curieux de voir comme Manapul pourra rebondir sur l’incertitude récente des origines de Diana).
« Whatever’s going on here is bigger than conquering our fears. »
Du coup, l’enjeu principal de ce numéro est de répondre à la question de savoir si Trinity peut conserver son attrait visuel même quand Francis Manapul ne peut s’occuper de cet angle. Avec le rythme accru de parution du DC actuel, Manapul ne pouvait guère que dessiner les deux premiers numéros (dans un style très détaillé) avant de passer la main, avec tous les risques d’une rupture d’ambiance. Finalement, surprise : Clay Mann (qu’on n’imagine au demeurant pas si proche du dessin de Manapul) arrive à négocier la jointure. C’est à dire que ce n’est pas un copié-collé du travail de Manapul mais que Mann place la barre de la narration au même niveau d’exigence, avec des planches composées de manière naturelle, tout en restant très technique. Si ces deux-là arrivent à porter sur leurs épaules les numéros à venir, Trinity va rester un plaisir des yeux. En espérant cependant vite qu’on sorte vite des rêves du passé pour retomber sur un présent concret.
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