Alors que Kitty Pryde tente de mettre de l’ordre dans ses sentiments, les X-Men ne connaissent aucun répit. Voici qu’un vaisseau spatial se matérialise non loin de leur demeure. Les mutants entament la « guerre de la Zone Négative ». Hélas pour Marc Guggenheim, ce titre n’est pas à prendre seulement au premier degré…
Scénario de Marc Guggenheim
Dessins de Lan Medina
Parution aux USA le mercredi 22 novembre 2017
S’il y a quelques mois Marc Guggenheim donnait tous les gages d’une volonté d’un retour aux bases humanistes des X-Men, cet épisode d’X-Men Gold trébuche en plusieurs endroits. A commencer par l’incapacité chronique à nous « vendre » le renouveau de la relation entre Kitty et Peter. On comprend que c’est un élément classique, qui a ses fans… un peu une madeleine de Proust. Mais à ce stade recoller ensemble les deux jeunes mutants, c’est du fait et refait. Au point que maintenant il devient difficile d’y voir autre chose qu’une relation toxique. Le scénariste semble anticiper la chose en soulignant que Kitty a des doutes/remords mais cela n’arrange rien à l’affaire. Ce qui crève cependant véritablement le dynamisme de l’épisode, c’est cette histoire de démon-alien banni sur Terre que l’on vient chercher pratiquement sur le porche de la maison des X-Men. Bon, il est admis que les mutants sont des aimants à problème (ils ont attiré aliens et démons depuis des décennies). Mais c’est plus cette idée que la terrible bestiole a été bannie sur Terre depuis apparemment longtemps et qu’elle n’a rien trouvé d’autre à faire que… se cacher dans un buisson en attendant que ça passe. Difficile à partir de là de se passionner pour cette menace en carton-pâte. Et n’oublions pas la couverture pas très raccord, avec entre autres choses un personnage chauve dont on est incapable de dire si c’est le Prof X, Iceman souffrant d’une mauvaise mise en couleur ou Ink des Young X-Men, vu qu’aucun n’est à l’intérieur…
« Kitty, we’ve got a situation here… »
Ça devient comme un cycle. Chaque repreneur des X-Men arrive avec les meilleures intentions du monde, démarre avec tambours et trompettes en nous promettant un retour de l’âme des mutants. Et souvent effectivement les premiers épisodes sont sympas. On a pu le voir avec Bendis, avec Lemire et maintenant avec Guggenheim. Sauf que ça vaut généralement pour le premier arc, voire deux, et que dès le premier crossover entre les titres X, l’auteur trébuche et peine ensuite à retrouver son rythme. Avec Lemire, c’était tangible après Apocalypse Wars, là, c’est à se demander si le périple dans le Mojoverse n’a pas le même effet (et puis on peut reconnaître à Guggenheim l’excuse d’avoir été frappé dès le début par une polémique dont il n’était pas responsable, ça peut démotiver). Les tranches de vie sont comme forcées et cette histoire d’enlèvement extra-terrestre est incohérente (pourquoi prendre des prisonniers ? à quoi cela sert dans ce contexte). Cela n’a pas grand sens, et le coup de l’alien planqué sous les feuilles ne fait rien pour arranger l’affaire…
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