Excalibur, la branche britannique des X-Men, fête son trentième anniversaire. Pour l’occasion Marc Guggenheim, Leah Williams et Alitha E. Martinez organisent une réunion des cinq membres fondateurs que sont Captain Britain, Meggan, Rachel Grey, Kitty Pryde et Nightcrawler. Une volonté louable d’honorer cette équipe. Mais pour faire mouche il faut d’abord s’en donner les moyens.
X-Men Gold Annual #1 [Marvel Comics]
Scénario de Marc Guggenheim & Leah Williams
Dessins de Alitha E. Martinez
Parution aux USA le mercredi 10 janvier 2018
Marc Guggenheim a placé ses épisodes de X-Men Gold sous le signe d’une certaine nostalgie et il n’est donc pas étonnant de voir que cet Annual a pour but avoué de célébrer les 30 ans d’Excalibur… même si la meilleure manière aurait été de dire à Chris Claremont et Alan Davis de reformer leur équipe le temps d’une mini-série. Mais il y a une « facilité puriste » à limiter Excalibur à ses créateurs. Si Daredevil n’avait été « que » Stan Lee et Bill Everett, on n’aurait pas connu les Daredevil de Gene Colan ou de Frank Miller. Reprendre la succession des créateurs n’est donc pas un crime en soi. A moins de sombrer dans un cycle sans fin de redite. Mais pour reprendre Excalibur, y compris dans un style différent, on pourrait imaginer, par exemple, un Mike Allred qui s’épanouit avec des personnages innocents et comiques. Là, la réunion des cinq amis est servie de façon technique mais reste centrée sur le passé, malgré l’introduction du bébé particulier de Captain Britain et de Meggan. C’est à dire qu’il en ressort peu de perspectives pour l’avenir. L’épisode dépeint Brian et Meggan comme essentiellement « à la retraite » pour s’occuper de leur enfant. Rien qui leur trouve une nouvelle perspective, un nouveau sens de la vie. Guggenheim et Williams montre Excalibur comme une sorte de pièce de musée. Alors que la meilleure des choses aurait été de montrer le couple « Britain » se lancer vers de nouvelles aventures et pourquoi pas refonder Excalibur avec quelques autres anciens ou nouveaux alliés. Ici seule la nostalgie règne. Et si c’était pour regarder le passé, alors justement c’est vers Claremont et/ou Davis qu’il aurait été bon de se tourner (même si les derniers essais de Claremont en termes d’Excalibur n’étaient pas renversants).
« This is not how super-heroes are supposed to fly »
Il y a bien des pistes lancées vers l’humour. Et en particulier on notera quelques « caméos » surprenantes comme celles de John Travolta, Deadpool ou de l’extra-terrestre Warlock. Mais tout cela tombe à plat car on reste comme embourbé dans du factuel. Kitty redit par endroits qu’elle ne peut plus porter son ancien costume de Shadowcat, comme une déclaration d’intention des auteurs pour expliquer que l’on doit aller de l’avant. Mais de l’avant il n’y a guère, à part une gamine surdouée qui fait quand même sacrément redite de Valeria Richards. Mais surtout, il y a comme une perte de vitesse d’Alitha Martinez à mesure que l’on avance dans les pages, comme si elle avait été prise par les délais. C’est très en dessous de son travail habituel et les dernières pages auraient plus leur place dans un fanzine. Sachant que parfois les éditeurs ont le chic pour confier des travaux à la dernière minute, ce n’est pas forcément la faute de Martinez elle-même. Mais enfin s’il s’agissait de souffler les 30 bougies d’Excalibur, le gâteau d’anniversaire a comme un goût d’accident de cuisine…
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